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1866, 31 décembre – François-Xavier Jutras



Meurtre par passion – empoisonnement (strychnine)

Saint-Zéphirin de Courval – 1 SC

Sophie Boisclair, condamnée à mort, sentence commuée; Modeste Villebrun dit Provencher, pendu.

Le 26 octobre 1866, alors qu’ils prétendaient chacun à leur destination, Modeste (ou Modiste) Villebrun dit Provencher, un ancien juge de paix, et sa voisine Sophie Boisclair, ont quitté Saint-Zéphirin de Courval pour se mettre en route vers Sorel. Plus tard, des témoins les ont vu dormir dans la même chambre d’auberge. Peu de temps après, l’épouse de Provencher est décédée. Vers le début de décembre, alors qu’il n’avait pas été inquiété par les autorités, Provencher s’est installé avec Sophie Boisclair et le mari de celle-ci, François-Xavier Jutras. Le 31 décembre, on retrouvait le corps sans vie de ce dernier. L’enquête a permis de découvrir qu’il était mort empoisonné à la strychnine. La propre fille de Sophie a été témoin du comportement étrange de sa mère avec son amant.

Le procès de Provencher s’est ouvert le 22 mars 1867 à Sorel. Le 6 avril, après 5 minutes de délibérations, le jury l’a déclaré coupable. Le condamné a versé quelques larmes en croisant le regard de ses enfants, assis dans le prétoire, mais il s’est rapidement ressaisi. Quand on lui a demandé s’il avait quelque chose à déclarer, il a dit : « j’ai t’a dire que j’suis pas coupable. J’sais qui s’qu’a fait l’coup, mais c’est pas les accusés. »[1]

Le procès de Sophie Boisclair s’est ouvert deux jours plus tard. Reconnue coupable, on lui demandé à son tour si elle avait quelque chose à déclarer : « Monsieur, je ne veux pas que la sentence de mort soit prononcée à c’t’heure, parce que je suis enceinte. Je ne suis pas coupable; j’ai été accusée à tort. Je suis accusée sans être coupable; je puis vous le dire, si mon mari pouvait prononcer des paroles, vous verriez que je ne suis pas coupable. Si Dieu permettait que mon mari parlerait, vous verriez ce qu’il en serait aujourd’hui. »[2]

Provencher a été pendu à la prison de Sorel le 3 mai 1867. Il aurait eu le temps de dire au bourreau : « Notre Seigneur a enduré, et il n’était pas coupable. »[3] Selon le Shérif, Provencher a avoué son crime peu de temps avant de monter sur l’échafaud. Le 12 février 1868, Sophie était transférée au pénitencier de Kingston, en Ontario, puisqu’elle venait de se mériter une commutation de peine.[4] Selon le dossier judiciaire, elle n’aurait pas été libérée de prison avant 1886.


 

[1] Procès Provencher-Boisclair, op. cit., p. 311.

[2] Ibid., p. 315.

[3] Ibid., p. 316.

[4] La Gazette de Sorel, 12 février 1868. Cette commutation de peine lui aurait surtout été attribuée en raison du fait qu’au moment du verdict elle a annoncé qu’elle était enceinte. Sa grossesse a effectivement été confirmée, mais on ignore ce qu’il est advenu de l’enfant.


 

Dossier judiciaire (BAC) :




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