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1872, juin-juillet – François Labelle, 75 ans

Parricide – arme blanche (hache) – mise en scène

Saint-Jérôme – 2 SC

Non élucidé. Moïse Labelle, acquitté.

            Depuis janvier 1872, François Labelle habitait juste au côté de son fils Moïse. Quelques mois plus tard, ce dernier a tué son père. Une fois son crime commis, l’assassin a déplacé le cadavre pour le coucher sur son lit, la tête profondément enfoncée dans un oreiller de plumes, de manière à cacher la blessure qui lui avait été mortelle. Le meurtrier a ensuite mis le feu à la maison. Celle-ci a presque entièrement été détruite dans le brasier. En arrivant sur les lieux, des témoins ont constaté que Moïse mettait ses voitures à l’abri plutôt que d’essayer de sauver son vieux père. Par chance, la tête de la victime a été retrouvée à peu près intacte, ce qui a permis de constater la blessure mortelle. Cet élément de preuve a mené au verdict de meurtre. Selon un compte rendu de l’époque, Moïse était du type sournois, haineux et vindicatif. Il détestait son père. Moïse se serait débarrassé de lui pour ne plus payer la rente qu’il devait lui verser.

            Moïse Labelle avait cependant deviné que les autorités finiraient par s’intéresser à lui. Il a donc pris la fuite. On l’a recherché jusqu’au Minnesota, mais en vain. Un soir d’hiver, le grand connétable Bissonnette, alerté par un informateur, s’est rendu à la maison de Labelle à Saint-Jérôme en compagnie d’un collègue. La femme de Labelle leur a ouvert la porte en affirmant ne pas avoir revu son mari. Toutefois, les deux hommes de loi ont compris que la position des draps laissait croire que deux personnes y avaient passé la nuit. En fait, Labelle se cachait sous le lit. Coincé, il a demandé la permission de monter au grenier pour faire sa toilette avant d’être amené en prison, mais Bissonnette a refusé. Cette décision lui a probablement sauvé la vie, puisque qu’on a découvert ensuite que Labelle avait caché un fusil chargé dans le grenier.

            L’accusé a subi un procès pour meurtre, mais « en dépit de la preuve accablante contre lui, Labelle fut acquitté par le jury, qui donna comme raison de sa conduite, que cerait [sic] un déshonneur pour St-Jérôme qu’une exécution capitale y eût lieu. »[1] En janvier 1902, trente ans après son crime, Moïse Labelle s’est enlevé la vie à Sainte-Agathe-des-Monts.[2]


 

[1] « Suicide et parricide ».

[2] « Suicide et parricide », Le Courrier de St-Hyacinthe, 23 janvier 1902.

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