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1890, 23 février – Zéphise Thibault, 24 ans; Olympe Tessier, 67 ans; Joseph Dubois, 4 ans; et Georges Dubois, 3 mois 

  • 18 nov. 2024
  • 3 min de lecture


Familicide – arme blanche (hache) 

Saint-Alban, Portneuf – 1 SC 

Nathaniel Randolph Fritz Dubois, époux et père, pendu. 

Le 23 février 1890, à Saint-Alban, comté de Portneuf, Nathaniel R. F. Dubois, un Américain d’origine, a utilisé une hache pour tuer sa femme Zéphise Thibault, 24 ans, leurs deux enfants – Joseph, 4 ans et Georges, un bébé de 3 mois – ainsi que sa belle-mère, Olympe Tessier, 67 ans. Selon Le Canadien, Dubois était athée, travaillait peu et demeurait chez ses beaux-parents.247 Les disputes étaient fréquentes au sein du ménage. 

Joseph Thibault, le patriarche, assistait à la messe lorsque le drame s’est produit dans sa maison. Vers 11h00, c’est une voisine qui a découvert la scène de crime. Dans la cave, on a retrouvé les corps mutilés des quatre victimes. Le petit Georges respirait encore à l’arrivée des premiers témoins, mais il est mort peu de temps après. Il se trouvait encore dans les bras crispés de sa mère. 

Après avoir jeté les cadavres de ses victimes dans le sous-sol, il semble que Dubois ait tenté de balayer le sang vers la trappe. Plus tard, un témoin a affirmé l’avoir vu vers 10h00; Dubois courait dans le chemin tout en regardant par-dessus son épaule. Au moment de son arrestation, à Portneuf, Dubois a avoué avoir « fait un mauvais coup mais qu’il est bien content. »248 De plus, c’est sans émotion qu’il a raconté les détails de son massacre. 

Lors du procès, qui s’est tenu en avril 1890 à Québec, la défense a plaidé la folie. Le Dr Albert Marois a témoigné à l’effet que l’accusé avait une prédisposition à la « monomanie homicide. » Toutefois, les témoignages des docteurs Lavoie, Catellier et Vallée ont appuyé le fait que Dubois était sain d’esprit. Lorsque le jury l’a déclaré coupable, Dubois continuait de mâcher son tabac. « Au banc des prévenus, ferme, les yeux fixés tantôt sur les jurés, tantôt sur le président du tribunal, impassible, froid comme une statue, le malheureux Dubois a reçu sa sentence de mort sans broncher, sans perdre une seconde l’attitude insouciante qu’il a conservée tout le temps du procès. »  

Dubois a été pendu à la prison de Québec le 20 juin 1890. Quelques jours auparavant, il avait confié à un journaliste qu’il regrettait son crime mais qu’il n’en gardait pratiquement aucun souvenir.249 Par ailleurs, il a aussi confié ceci à propos de son passé : « à l’âge de 8 ans je me suis sauvé de la maison et je me suis engagé à bord d’une barge de canal. Je laissai cet emploi quelque temps après et je devins vagabond. J’errai dans tous les États-Unis, mangeant ce que je pouvais attraper et dormant la nuit dans les bois. Jeune encore je fis partie du circle [cirque] Stonewall et je soignais les chevaux. Je quittai cette troupe et j’entrai au service du circle Forepaugh, où je faisais la même besogne. Je fis aussi partie du circle Barnum, mais la plus grande partie de ma vie s’est passée en aventures. Pendant ce temps, je commis toutes sortes de crimes, excepté le meurtre. J’appartenais à une bande d’hommes dépravés. Nous étions six en tout. D’abord j’errai seul et je n’hésitai jamais à voler quand j’en avais la chance. » 

Dubois aurait aussi erré à l’ouest de Chicago pour y voler des chevaux et piller des magasins. « Nous étions armés de pistolets, de poignards, et nous étions déguisés, portant de faux favoris et une fausse chevelure. Nous vivions dans les bois et nous menions une vie remplie d’émotions et de dangers. » Après cette vie de hors-la-loi à l’américaine, il était venu s’établir au Canada avant de se marier à Saint-Alban. « Quand j’étais dans les cirques, je fumais de l’opium et j’étais débauché, mais à St-Alban j’étais sobre et rangé. »250 

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