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1904, 20 août – Théodore Duval, 44 ans 



Homicide argumentatif – arme à feu (calibre .38) 

Montréal, rue Notre-Dame – 1 SC 

Antonio Giacconi (ou Jaconi), inconnu de la victime, condamné à mort et commutation de peine. 

Théodore Duval, un colosse de 44 ans, avait suffisamment travaillé sur les chantiers de Saint-Zotique pour économiser l’argent nécessaire pour acheter un terrain à Montréal sur lequel il projetait de s’adonner au jardinage. Occasionnellement, il travaillait à la réfection des quais. Quant à elle, sa femme avait ouvert un magasin de fruits au 663 de la rue Saint-Jacques. 

Le samedi 20 août 1904, vers 10h30, sous une mauvaise température, Duval s’amusait avec quelques amis sur la rue Notre-Dame lorsque des coups de feu ont éclatés. Duval s’est effondré. Selon un témoin, le tireur se tenait à trois pas de la victime. Dès l’arrivée de Duval à l’hôpital Notre-Dame, le Dr Fleury a localisé le projectile de calibre .38 et l’a retiré. Au cours de l’après-midi, sur l’avis de ses médecins, Duval a fait une déclaration en présence du juge Desnoyers, expliquant avoir été tiré par un homme qu’il ne connaissait pas. L’inconnu lui avait toutefois interdit de circuler avec ses copains devant sa résidence. Croyant qu’il s’agissait d’une blague, Duval n’avait pas tenu compte de cet avertissement. 

Le tireur a été identifié comme étant Antonio Giacconi.20 Lors de son arrestation, celui-ci a affirmé avoir été injurié par Duval, une semaine auparavant. Toutefois, sur son lit de mort, Duval a juré ne jamais avoir vu son agresseur avant le 20 août. La Patrie a donc émis l’hypothèse selon laquelle le tireur ait pu se tromper de cible, d’autant que l’un des amis de Duval avait été arrêté pour tapage et insultes envers des policiers. Finalement, Duval a succombé à sa blessure vers 8h30 au matin du 22 août. 

Le procès de Giacconi s’est déroulé au palais de justice de Montréal du 14 au 21 novembre 1904 devant le juge Hall. Après un verdict de culpabilité, le juge a fixé l’exécution au 20 janvier 1905. La veille de l’exécution, le fils du condamné a rendu visite à son père. Sur le chemin du retour, il devait mourir subitement. Peu après, un autre revirement de situation s’est produit lorsqu’on a annoncé que la peine de mort était commuée en emprisonnement à vie. Giacconi a donc prit le chemin des cellules du pénitencier Saint-Vincent-de-Paul. 

Dans son numéro du 27 mai 1908, La Presse soulignait que le bagnard était mourant : « Giacconi était non seulement l’un des membres les plus paisibles de la colonie italienne, mais son habileté comme tailleur lui avait acquis une réputation enviable. Giacconi était l’ancien tailleur des officiers de l’armée italienne. Il avait été en même temps le tailleur en chef de la fameuse maison Salvino de New York, et, en cette qualité, il avait habillé, ministres, députés, juges et millionnaires. Depuis son entrée au bagne, Antonio Giacconi a fait profiter bien des gens de son expérience et de ses capacités. Mais son corps comme son âme n’ont pu résister à cette existence d’enfer qu’est le bagne. Entré à l’hôpital, il y a quelques jours, Giacconi a faibli de jour en jour, et on attend sa mort d’un moment à l’autre. Des scènes attendrissantes marquent chacune des visites que lui fait sa femme, nous disait quelqu’un qui en a été une fois le témoin. » 

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