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1905, 4 août – Henkanen 

  • 20 nov. 2024
  • 2 min de lecture

Profit personnel – objet contondant (pierre) 

Saint-Jean - ? SC 

John Hyalmas Lahtinen, condamné à mort, commuée en emprisonnement à vie, grâcié.  

Au soir du 4 août 1905, les jeunes finlandais Kinos, Henkanen (ou Henkahen), Lahtinen et Selenius, qui avaient traversé ensemble depuis l’Angleterre, sont sortis faire des emplettes à Saint-Jean. Peu après, Kinos est rentré chez lui pour se mettre au lit tandis que Henkanen et Lahtinen sont allé se baigner en compagnie de Selenius. Au retour de la plage, Lahtinen et Selenius ont raconté à Kinos que Henkanen avait soudainement décidé de partir pour Boston. Puisque Henkanen avait déjà parlé de cette destination, Kinos n’a eu aucune raison de s’inquiéter. 

Le lendemain, le trio a quitté pour Montréal. Puisqu’il ne possédait pas de valise, Lahtinen a pris celle de Henkanen, affirmant que ce dernier l’avait laissé derrière lui en partant. Rapidement, les trois amis ont été arrêtés, en partie grâce à l’enquête menée par le détective Kenneth P. McCaskill. Les policiers leur ont appris que Henkanen avait été assassiné. Enfermés dans la même cellule, Lahtinen a d’abord raconté à Kinos que Henkanen s’était noyé avant de d’avouer l’avoir frappé sur la tête avec une pierre. Il semble que le vol ait été le mobile du crime. 

Le procès de Lahtinen s’est tenu du 23 octobre au 8 novembre 1905 à Iberville. Les jurés ont appris que c’est parce que Henkanen avait refusé de lui prêter un dollar que Lahtinen s’était mis en colère. Sans trop qu’on sache pourquoi, le témoin Selenius « admet qu’il avait en sa possession, le samedi soir 5 août, un pistolet chargé. »22 L’accusé a été reconnu coupable et, dans un premier temps, condamné à être pendu le 12 janvier 1906. Sa peine a toutefois été commuée en emprisonnement à vie. 

Dans La Presse du 7 mars 1917, on apprend que Lahtinen venait d’être gracié en plus de laisser planer un doute quant à sa culpabilité : « Lahtinen avait toujours protesté de son innocence et l’attitude de ses deux accusateurs avait parue louche au cours du procès. Beaucoup de gens se demandaient si pour sauver leurs têtes ils n’accusaient pas un innocent. Il était d’autant plus difficile de savoir la vérité que les Polonais n’entendaient ni le français ni l’anglais, et qu’on ne pouvait communiquer avec eux qu’au moyen d’un interprète. De plus, l’accusé paraissait être d’une assez bonne nature, et tous ceux qui ont assisté à son procès dans le temps apprendront avec plaisir sa libération. » Lahtinen sera donc le premier condamné à mort à avoir été gracié depuis la Confédération. 

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