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1908, 21 février – Antonio Di Lucca, 19 ans 

Homicide argumentatif – arme blanche (couteau) 

Montréal, 248 rue Cadieux – 1 SC 

Vito Miccoli, condamné à mort, peine commuée. 

Selon la théorie que la Couronne a présenté lors du procès, cette histoire aurait débuté par une dispute survenue au cours d’une partie de dames entre Vito Miccoli, 21 ans, et Antonio Di Lucca, 19 ans. Ces deux amis d’enfance avaient fréquenté la même école en Italie. Miccoli habitait au Canada depuis maintenant 4 ans, tandis que Di Lucca était arrivé seulement depuis le 1er mai. Après cette première querelle au matin du 21 février 1908, Miccoli se serait à nouveau présenté au logis de Di Lucca vers 16h30, au 248 de la rue Cadieux à Montréal, à environ 300 pieds de l’intersection de la rue Sainte-Catherine. Dans ce logement appartenant à un dénommé Vinancio Donatelli, Di Lucca habitait avec son frère Guiseppe. Miccoli habitait tout près, au 244 rue Cadieux. 

À l’arrivée sur les lieux des policiers du poste no. 4, on a découvert le corps de Di Lucca, qui avait été poignardé au cœur. Le chef Silas Carpenter a dépêché sur les lieux les agents Giguère, Laberge, Riopel et Trudel pour se mettre aux trousses de l’assassin, dont l’identité a rapidement été publicisé. Pour souligner le drame, La Patrie s’est permis ce commentaire raciste : « l’assassinat a eu lieu à la suite d’une querelle des plus futiles, et cela prouve une fois de plus le tempérament violent des Italiens. Par cause de leur irascibilité, les autorités devraient défendre le port d’armes à des gens de cette sorte. » 

Coïncidence ou non, les journaux ont aussi décrit des rafles dirigées par le célèbre détective Kenneth P. McCaskill afin de contrer le port d’arme au sein de la communauté italienne. Pendant que les policiers affectés à l’enquête se heurtaient à un mutisme complet, un premier suspect a été arrêté et sur lequel on a trouvé un poignard muni d’une lame de 8 pouces. Ce dernier a donné son nom comme étant Noto Navo, en plus d’affirmer qu’il résidait au 25 rue Rivard. Bien qu’il correspondait à la description de l’assassin, ce n’était pas lui. 

C’est finalement à Syracuse dans l’État de New York que Miccoli a été appréhendé et ramené par le sous-chef Joseph Charpentier de la police de Montréal. Le procès de Miccoli s’est ouvert le 28 septembre 1908 au palais de justice de Montréal devant le juge Trenholme. L’accusé a été appelé à la barre pour raconter sa version des faits. Ainsi, il a affirmé qu’il se rendait à la banque au moment d’avoir été interpellé par Di Lucca, qui demandait à le voir dans son appartement. Une fois sur place, il aurait été saisi à bras le corps et c’est ensuite qu’il s’est défendu, croyant que Di Lucca avait un revolver dans sa poche. Alors que la défense plaidait l’homicide involontaire, la Couronne prétendait que Miccoli était monté voir Di Lucca avec l’intention criminelle de se venger d’une querelle survenue en matinée. Reconnu coupable, l’exécution de Miccoli a d’abord été fixée au 27 novembre 1908 avant que sa peine soit commuée en emprisonnement à vie. 

Dans un article publié dans Le Devoir le 30 août 1912, on a brièvement évoqué l’affaire Miccoli au moment de parler du policier Joseph Charpentier, qui avait traqué Miccoli jusqu’à Syracuse, et de ses chances de devenir chef de police. 

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