1921, 21 septembre – Célina Fortin
- 12 déc. 2024
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Meurtre par passion/Homicide domestique par un conjoint non suicidaire – arme à feu
Saint-Adalbert, comté de l’Islet – 1 SC
Gustave Dubé, son mari, pendu.
Le 21 septembre 1921, c’est sur sa ferme de Saint-Adalbert que Célina Fortin a été tuée d’une balle de revolver derrière le cou. Son mari, Gustave Dubé, a prétendu qu’il l’avait tué accidentellement alors qu’il était en train d’utiliser son revolver pour tuer des poulets dans sa grange. Toutefois, durant l’enquête préliminaire, il est apparu qu’il aurait plutôt planifié son crime car il prévoyait se débarrasser de sa femme afin de pouvoir vivre sa vie avec une autre femme dont il était amoureux. Selon un témoin, Dubé lui aurait dit, quelques jours avant le drame, qu’il n’aimait pas sa femme et qu’il finirait par s’en débarrasser, un jour ou l’autre. Trois jours auparavant, un autre témoin a vu Célina qui se tenait la tête : elle prétendait avoir été frappée par un arbre en accompagnant son mari dans une promenade en forêt. Quoique réticente à témoigner, la fille de l’accusé, Alberta Dubé, 10 ans, a admis qu’elle avait souvent vu son père tuer des poules mais que c’était la première fois qu’il utilisait un revolver.
Après le drame, Dubé aurait aussi dit à un autre témoin que « Cela n’est pas arrivé comme je m’y attendais, mais cela a bien marché quand même ». À Diana Roy, épouse de Lévis Dubé, qui s’est avéré être la femme pour qui Dubé avait tué son épouse, il lui aurait offert de se débarrasser de son mari.
Le procès de Gustave Dubé s’est tenu les 6 et 7 avril 1923 à Montmagny devant le juge G. F. Gibsone. Il était défendu par les avocats Léo Laflamme et Alleyn Taschereau, tandis que la Couronne était représentée par Fernand Choquette et Lucien Cannon.
Selon l’article de L’Action Catholique du 7 avril 1923, « de nombreux témoins ont été entendus hier. Les uns, témoins de la Couronne, tendent à démontrer que Dubé a causé volontairement la mort de sa femme; d’autres, surtout le [sic] petite fille de la victime, semblent prouver que la mort de Mme Dubé fut un accident. Mme Dubé a reçu une balle de revolver alors que son mari tuait des poules dans le poulailler. »
Dubé a été reconnu coupable et condamné à mourir sur l’échafaud. Il a été pendu à 8h00 le 14 décembre 1923. Son corps a été remis aux parents, qui se sont chargés de l’inhumer discrètement à Saint-Adalbert.


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