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1928, 5 janvier – Émilia Delisle Tremblay, 39 ans

  • 15 déc. 2024
  • 2 min de lecture
Homicide domestique par un conjoint non suicidaire/Meurtre par passion? - Empoisonnement

La Tuque - ? SC

Non élucidé. Aurèle Delisle, son mari de 43 ans, condamné à mort; acquitté au second procès.

Le 5 janvier 1928, c’est à La Tuque qu’Émilia Delisle Tremblay s’est éteinte.[1] Rapidement, on a soupçonné que la femme de 39 ans aurait pu être empoisonnée. En effet, lorsque l’empoisonnement a été démontré par l’enquête, son mari de 43 ans, Aurèle Delisle, a été arrêté et accusé de son meurtre.

Le procès s’est ouvert à Québec le 15 octobre 1928 devant le juge G. F. Gibsone. Me Valmore Bienvenue occupait pour la Couronne alors que l’accusé était défendu par Me Fanning Gosselin. On a appris que l’accusé aurait dit à son fils le jour du meurtre que « s’il fallait que le corps de ta mère soit relevé et qu’ils enverraient les viscères à Montréal, ce ne serait pas qu’une petite affaire. » Selon d’autres témoins, il a aussi pris des polices d’assurance en faveur de sa belle-sœur Graziella Delisle. Le juge Gibsone a cependant refusé d’admettre en preuve des lettres échangées entre celle-ci et l’accusé.

La défense a présenté une preuve de bonne réputation, tout en soulignant le fait que la victime était malade depuis un certain temps. La décision a été prise d’appeler l’accusé dans la boîte des témoins, où il est apparu nerveux. Le fils de l’accusé, Jean Joseph Delisle, 16 ans, a été appelé à témoigner pour dire que sa mère était tombée malade en décembre. Son père aurait passé une soirée seule avec sa femme alors que tout le monde était parti veiller. Me Gosselin a réussi à lui faire dire que sa mère avait souvent mal aux dents et qu’elle se traitait elle-même avec du caustique.

L’accusé a témoigné durant près de trois heures. « À certains passages de son témoignage il devait s’interrompre pour essuyer ses larmes et reprendre le contrôle de sa personne », a écrit L’Action Catholique. « Une scène tragico-comique dût être bien pénible au témoin. La lecture nécessaire d’une lettre à lui adressée par sa belle-sœur provoqua des rires.  Longtemps, les auditeurs réussirent à se contenir mais un moment vint où les déclarations d’amour étaient tellement cocasses que le fou rire s’empara de tous. »

Il était 16h00 lorsque les jurés ont rendu un verdict de culpabilité. Le juge Gibsone a donc fixé la pendaison au 15 février 1929. Lorsqu’il a demandé à Delisle s’il avait quelque chose à déclarer, celui-ci a répliqué : « vous condamnez un innocent et le Sacré-Cœur en est témoin. »

Le travail acharné de son avocat lui a donné la possibilité d’obtenir un second procès au terme duquel il a été acquitté. On croit qu’Aurèle Delisle serait retourné vivre à La Tuque, où il est mort en 1940 à l’âge de 58 ans. Jean Delisle, son fils, s’est éteint à Montréal le 17 février 1984 à l’âge de 72 ans.



[1] Elle serait née le 17 mars 1889, ce qui lui donnait 39 ans au moment de sa mort.

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