1944, 8 août – Irène Lesser, 41 ans; et Shey Tafler, 48 ans

Homicide domestique par un conjoint suicidaire – arme blanche (couteau)

Montréal, rue Bleury – 1 SC

Sam Medmodososky, 50 ans, le mari d’Irène et beau-frère de Tafler, déclaré inapte à subir son procès.

C’est dans un restaurant situé au 1435 de la rue Bleury à Montréal qu’Irène et Shey ont été assassinés le 8 août 1944. Irène habitait au 65 rue Bagg. Elle est morte après son arrivée à l’hôpital Saint-Luc, tandis que Shey est mort sur place. Il habitait au 4631 rue Hutchison, appartement 1.

Sam Medmodososky, le restaurateur, aurait été soudainement envahi par une rage quelconque. Il a saisi un long couteau de boucherie qu’il a ensuite planté jusqu’au manche dans le ventre de sa femme, Irène Lesser, qui s’affairait à l’aider dans son travail. À ce moment-là, le beau-frère de Sam entrait dans la cuisine. Immédiatement, il a porté secours à Irène en la traînant dans le hall d’entrée, près d’un accès qui conduisait aux étages supérieures de l’immeuble. C’est là que Sam l’a rattrapé et a commencé à lutter avec lui. Un premier coup de couteau a été porté à l’œil de Tafler, puis un second en plein cœur.

Peu de temps après son crime, Sam s’est lui-même livré à l’inspecteur Alphonse Canton de la Sûreté municipale. Il a déclaré : « Ils ont essayé de me faire passer pour fou; ils ont tenté de me voler mon argent et mon assurance et c’est pourquoi je l’ai frappée. »

Quatre mois avant le double meurtre, Medmodososky avait laissé ses deux jumeaux de 9 ans à sa villa d’été près de Joliette. Le lendemain, l’un des enfants avait été mortellement blessé sur la route, frappé par une automobile. Lors des témoignages entendus, on a appris que l’accusé avait séjourné à l’hôpital des aliénés à Verdun de mars à mai 1944. C’était quelques mois seulement avant le double meurtre. Ironiquement, c’est à la demande de sa femme Irène et de son beau-frère Shey Tafler qu’il a été libéré de cette institution. Pourtant, les documents médicaux indiquaient qu’il n’y avait eu aucune amélioration de son état. Avant son internement, on le connaissait comme quelqu’un de joyeux.

Ce qui lui a valu son internement, c’est qu’il aurait menacé sa femme avec un couteau et aurait aussi démontré des signes de tendances suicidaires. On aurait conseillé à la famille de le ramener chez lui pour contribuer à sa guérison. En octobre 1944, il a été déclaré inapte à subir son procès et le juge Lazure l’a aussitôt renvoyé en maison de santé.