Homicide conflictuel – Arme à feu
Montréal, théâtre Palace – 1 SC
Antonio Rennie, 42 ans, 10 ans de prison pour homicide involontaire.
Antonio Rennie et Tony Galasso étaient deux vendeurs de journaux qui se sont disputés sévèrement au soir du 18 août 1948. À un certain moment, Rennie a sorti un revolver de calibre .38 et a tiré sur Galasso, qui s’est écroulé. Rennie a été arrêté par des passants. L’autopsie a démontré que deux balles ont été tirées par derrière, une dans le dos et l’autre à l’arrière de la tête, près de l’oreille gauche.
Lors de son procès, en janvier 1949, Rennie a été appelé à témoigner. Il était si calme qu’à trois reprises on lui a demandé de parler plus fort. Selon sa version, il connaissait Galasso depuis environ 5 ans. Homme de petits boulots, il avait emménagé dans un quartier rude, d’où l’idée de s’acheter une arme pour se protéger. À propos de Galasso, ce dernier causait des problèmes à plusieurs personnes. On a dit qu’il avait déjà couru des gens avec un pic à glace. Rennie s’était tellement senti menacé par sa présence qu’il avait déménagé en 1943. Depuis 1939, Rennie vendait des journaux au Palace. En 1945, quand il a revu Galasso, ce dernier lui a demandé de l’argent et transportait toujours son pic à glace dans ses poches. Rennie a eu tellement pitié de lui qu’il lui a trouvé un emploi de camelot sur le même coin de rue que lui. Un soir, Galasso a dardé un autre vendeur du nom de Jackie Loiselle avec son pic à glace. Galasso avait été arrêté et condamné à 6 mois de prison pour cette agression. Mais à sa sortie, il a aussitôt reproché à Rennie d’avoir témoigné contre lui.
Un soir qu’il avait froid, il a dit à Rennie qu’il allait poignarder quelqu’un d’autre afin de retourner au chaud en cellule. Sur ces mots, Galasso pointait son pic à glace sur la gorge de Rennie. Malgré tout, Rennie a continué à lui payer des repas et à l’aider à sa façon. Il est même allé jusqu’à demander la protection de la police. Puis le 18 août 1948, Galasso est venu le voir en lui demandant de reprendre les journaux qu’il n'avait pas vendu. Rennie, bien décidé cette fois à ne plus aider ce cas désespéré, a refusé. Galasso est devenu furieux, l’a menacé de son pic à glace, et on connaît la suite.
Soudainement, le procureur de la Couronne, Me John Bumbray, a décidé de transformer l’accusation contre l’accusé en déclarant : « J’ai parlé avec l’inculpé; j’ai vu plusieurs témoins qui devaient venir rendre compte du caractère peu recommandable de la victime. Je sais que celui-ci, Galasso, a longtemps menacé beaucoup de gens de son couteau ou avec un pic à glace et je suis satisfait, en vue des circonstances de demander au jury un verdict d’homicide involontaire, au lieu de meurtre. » Malgré cela, Rennie a écopé d’une sentence de 10 ans de prison.
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