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1948, 1er juillet – Louis-Philippe Breton; et Wilfrid Dumais

Profit personnel – arme à feu

Cacouna, rang no. 2 entre Cacouna et Saint-Modeste – 1 SC

Maurice Lebel, camionneur de 28 ans, pendu.

            Dans la soirée du 1er juillet 1948, trois jeunes hommes – Jos.-Paul Perreault, mécanicien; Laurent Cayouette, camionneur; et Jean-Baptiste Saindon, charpentier – roulaient en camion sur le rang no. 2 entre Cacouna et Saint-Modeste, près de Rivière-du-Loup, lorsqu’ils ont aperçu une voiture rangée sur le côté, dans le sens inverse de la circulation. Croyant d’abord que quelqu’un avait besoin d’aide, les trois amis sont descendus pour constater que la portière côté passager était ouverte et le pare-brise fracassé. Il y avait des traces de sang un peu partout. Sur le siège arrière se trouvaient une caisse de bière, une casquette et un veston. Un râlement a finalement attiré leur attention. À 150 pieds de la voiture, un homme au visage ensanglanté était toujours en vie. Une deuxième victime gisait à quelques pas plus loin et près d’elle se trouvait une cartouche de fusil. Sous le choc, les trois amis ont quitté les lieux pour aller chercher du secours.

            Le 2 juillet, les techniciens de la police ont photographié la scène de crime, tandis que les corps des deux victimes, Louis-Philippe Breton et Wilfrid Dumais, étaient transportés à la morgue Boucher Lafontaine de Rivière-du-Loup. Aux abords de la route, les enquêteurs ont trouvé ce qui semblait être la partie d’un chien de fusil. Trois jours plus tard, ils ont découvert près d’une station de Trois-Pistoles la crosse d’un fusil qui avait visiblement été scié. Le 16 juillet, on a procédé à l’arrestation de Maurice Lebel, un camionneur de 28 ans qui habitait à Saint-Guy-de-Rimouski.

Lors du procès, en février 1949, les procureurs ont débattu de la question de l’admissibilité en preuve des photos prises sur la scène de crime. La défense était convaincue que le caractère horrible de ces photos porterait préjudice à son client, mais le procureur de la Couronne, Me Bérubé, a répliqué qu’il avait l’intention de déposer les photos par le témoignage du médecin légiste. Bienvenue, l’avocat de la défense, a déclaré : « Quand les médecins seront admis, je serai prêt à faire une autre admission. Je n’ai jamais vu dans les annales judiciaires la production de telles photos. »

            En déposant en preuve huit lettres de menace de poursuites judiciaire à l’endroit de Lebel et qui portaient toutes la signature de Breton, la Couronne espérait démontrer que l’accusé avait un mobile conflictuel avec au moins l’une des deux victimes. Selon d’autres éléments de preuve, Lebel était endetté de 4 743.18$.

Selon les témoignages, on a pu reconstituer une partie des événements survenus le jour même du double meurtre. Le 1er juillet, vers 13h00, le camionneur Gratien Côté a déposé Maurice Lebel à Trois-Pistoles alors que ce dernier transportait un paquet d’une longueur d’environ 30 pouces. Philippe Lebel, propriétaire d’un « drive-yourselves » à Trois-Pistoles, dira avoir tenté de louer une voiture à l’accusé dans la journée du 1er juillet mais que celui-ci avait refusé pour des « raisons personnelles. » Le même soir, Lebel serait arrivé chez sa belle-sœur, Mme Adélard Lebel, vers 21h30. Maurice lui avait alors expliqué qu’il venait de participer à une dispute concernant des élections. Il s’est lavé – elle avait vu des taches de sang sur ses vêtements – avant de lui raconter qu’il avait fait la rencontre de trois inconnus, avec lesquels il était monté dans la voiture de Breton. L’un des inconnus aurait donné un coup de bouteille à Breton et au cours de la bagarre qui s’ensuivit Lebel s’était défendu avec ses poings avant de prendre la fuite.

La défense a ensuite plaidé l’aliénation mentale, mais le jury a refusé d’y croire. Lebel a été reconnu coupable et pendu peu après minuit au matin du 22 juillet 1949 à la prison de Bordeaux.

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