1951, 2 août - Annie Cruchowski

Homicide par négligence criminelle / Homicide domestique par un conjoint non suicidaire – Arme à feu

Montréal, rue Bourbonnière – 1 SC

Bertrand Bergeron, policier de 23 ans, 2 ans de prison.

            Le 2 août 1951, Annie Cruchowski, 21 ans, a été tué au cours de la soirée lorsqu’un projectile d’arme à feu est venu la heurter en plein cœur alors qu’elle se trouvait sur la rue Bourbonnière, à Montréal. Or, il s’est avéré que cette balle provenait de l’arme d’un policier, Bertrand Bergeron. Le comble, c’est que la victime habitait avec Bergeron depuis maintenant une semaine.

            Bergeron, 23 ans, s’est lui-même livré à ses confrères le soir même. Le couple habitait au 2577 rue Bourbonnière. Annie était mariée à un autre homme. Interrogé, Bergeron a expliqué l’avoir tué accidentellement en jouant avec son arme. Quant à lui, John Czechowski, le mari de 24 ans de Annie, a expliqué qu’il n’avait pas vu sa femme depuis environ une semaine. Leur couple était marié depuis 3 ans. Pour sa part, Bergeron faisait partie de la police d’Outremont depuis le 1er mars 1951. Il a lui-même raconté qu’il tenait sa jeune maîtresse dans ses bras et qu’il lui avait appuyé son arme sur la poitrine, croyant que le barillet était vide. Il avait pour habitude de laisser l’une des chambres vide, et c’est devant celle-ci qu’il croyait que le barillet s’enlignait avec le canon. Il a ensuite téléphoné à la police et les a calmement attendu sur place.

            Le jeune policier a été accusé de meurtre. En décembre 1951, le policier irresponsable a été condamné à 2 ans de prison. Un journaliste a cependant souligné qu’il devait remercier son avocat pour avoir réduit l’accusation de meurtre à homicide involontaire.[1] Même en acceptant la version de l’accusé, il était évident qu’il avait preuve d’une grande négligence criminelle.

[1] Le Canada, 11 décembre 1951.