1954, 14 novembre - Jeannine Dion (Mme Bordeleau)

Homicide domestique par un conjoint non suicidaire/négligence criminelle – Arme à feu (calibre .30-30)

Windsor Mills, Asbestos - 1 SC

Georges Bordeleau, son mari de 27 ans, 15 ans de prison pour homicide involontaire; acquitté lors d’un second procès.

Le 14 novembre 1954, au retour d’une excursion de chasse, Georges Bordeleau s’est retrouvé dans la cuisine de sa belle-mère, à Windsor Mills. Peu de temps après, alors que Georges nettoyait son arme, un coup de feu est parti. Le projectile a atteint sa femme en plein cœur. Elle avait le bébé sur ses genoux. D’ailleurs, le projectile a traversé les vêtements du bébé sans toutefois le blesser. L’arme en cause était une carabine de marque Savage de calibre .30-30.

En décembre 1954, un jury du coroner l’a trouvé responsable par négligence de la mort de sa femme, Jeannine. Le procès de Bordeleau s’est tenu en mars 1955. Selon la Couronne, Jeannine Dion a été atteinte d’une balle alors que son mari jouait avec sa carabine. Un témoin est venu dire que, effectivement, il avait déjà vu Bordeleau manipuler son arme avec négligence. Il a été reconnu coupable et condamné à 15 ans de prison. Un journaliste a alors écrit que Bordeleau avait laissé échapper une « larme furtive ». Son avocat a aussitôt annoncé qu’il irait en appel. Il a tenu parole. Toutefois, Bordeleau a congédié Me Richard Crépeau, qui l’avait défendu avec tant d’énergie lors du procès, afin de confier sa cause à Me Joseph Cohen, l’une des grosses pointures de l’époque. Dès que les motifs de l’appel ont été rédigés, Bordeleau a retrouvé sa liberté, moyennant une caution de 3 000$.

À la fin de novembre 1955, la Cour d’appel a ordonné la tenue d’un nouveau procès. En février 1957, au milieu du deuxième procès, la défense, menée par Me Raymond Daoust, a déposé une requête de non-lieu, prétextant que la Couronne n’avait aucune preuve d’une quelconque négligence. Le juge a rejeté la requête mais Bordeleau a tout de même été acquitté.