1955, 26 mars - Eva Saint-Laurent

Homicide domestique par un conjoint non suicidaire – Objet contondant (pelle) – Strangulation

Montréal, 1438 rue Papineau – 1 SC

Rodrigue Hétu, 50 ans, prison à vie pour homicide involontaire.

            Le 26 mars 1955, Eva Saint-Laurent a été assassinée chez elle, dans son logis de la rue Papineau, à Montréal. Dès la découverte de la scène de crime, la police a procédé à l’arrestation de Rodrigue Hétu, 50 ans, qui s’était endormi dans le lit de la victime. Pendant ce temps, le corps d’Eva gisait sur le plancher dans une mare de sang. L’autopsie, pratiqué par les docteurs Jean-Marie Roussel et Rosario Fontaine, a démontré que la victime avait été frappée à six reprises à la tête par un objet contondant, en plus d’avoir été étranglée. Sur le sol, on a retrouvé une petite pelle à charbon tachée de sang.

            La scène de crime indiquait que la femme avait été attaqué près du poêle, dans la cuisine, et qu’elle s’était effondrée dans l’entrée, où l’assassin a terminé le travail en l’étranglant. Les détectives ont rapidement orienté leur enquête vers le mobile de la jalousie. En effet, peu avant le drame, Eva avait éconduit Rodrigue Hétu parce qu’il buvait trop. Il s’était également présenté chez elle avec un autre homme.

            À la fin de mai 1955, au terme de son procès, Hétu a été reconnu coupable d’homicide involontaire. « Il a été mis en preuve, en effet, que l’accusé aurait été provoqué par la victime; celle-ci se serait avancée vers lui en tenant à la main la pelle à charbon avec laquelle Hétu l’aurait ensuite frappée. »[1] Au moment de témoigner pour sa propre défense, Hétu a admis avoir bu entre 12 à 15 bières avant de se rendre chez la victime. Puisqu’elle n’était pas à la maison, il s’était introduit de force et lorsqu’elle est finalement revenue chez elle, une violente dispute a éclaté entre eux. Il a été condamné à la prison à vie.

[1] Le Devoir, 26 mai 1955.