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1959, 10 janvier - Jérôme Paul, 39 ans

  • 3 nov. 2024
  • 3 min de lecture
Homicide commis lors d’un vol – Arme à feu
Montréal, 229 rue Rose de Lima – 1 SC
Frank Ward, 26 ans, condamné à mort, sentence commuée. Hugh McGurnaghan, 21 ans, Émile Latour, 22 ans, et Arnold Heguy, 23 ans, condamnés pour homicide involontaire.
            Le samedi 10 janvier 1959, entre 22h00 et 23h00, Jérôme Paul, un épicier du quartier Saint-Henri à Montréal, remontait tranquillement la rue Rose de Lima pour se rendre à l’arrêt d’autobus de la rue Notre-Dame. C’était son trajet habituel pour rentrer chez lui après sa journée de travail. Mais ce soir-là, alors qu’il n’avait parcouru qu’une centaine de pieds, il a soudainement été entraîné dans une cour en face du 229 rue Rose de Lima, sauvagement battu et achevé d’un projectile d’arme à feu. Paul avait sur lui une somme estimée à 5 000$ (1 213$ en liquide et 4 100$ en chèques). La musique forte provenant d’une fête aurait masqué les bruits de l’agression.
C’est un jeune couple qui a découvert le corps de Paul. À l’arrivée des premiers policiers, on a constaté que l’argent se trouvait toujours dans ses poches, ce qui a fait penser que le ou les voleurs étaient probablement des amateurs.
            L’enquête a été confiée aux détectives Henri Francoeur et Arthur Charron de la Sûreté provinciale. Jérôme Paul était bien connu dans le quartier et tout le monde s’entendait pour le décrire comme un homme « au cœur d’or. » On l’a aussi dépeint comme un célibataire de 39 ans, jovial mais silencieux sur ses affaires. Ce mutisme créait d’ailleurs la méfiance des institutions financières, ce qui expliquait pourquoi il transportait lui-même les recettes de son commerce. Paul se moquait des conseils que ses clients et amis lui prodiguaient à propos de cette mauvaise habitude.
            Paul s’occupait lui-même de son commerce, mais la fin de semaine il engageait trois jeunes employés : Marcel Gauthier, 16 ans, Yvon Morse, 16 ans, et Marcel Gravel, 14 ans. Ceux-ci gagnaient 0.50$ de l’heure. Malgré le peu d’indices, les policiers ont procédé, le 23 janvier, aux arrestations de deux suspects : Frank Ward, 26 ans, et Émile Latour, 22 ans. Quelques heures plus tard, Hugh McGurnaghan, 21 ans, se rendait à la police en compagnie de son avocat. Arnold Heguy, 23 ans, l’a imité le 27 janvier. À l’enquête du coroner, le Dr Rosario Fontaine a témoigné à l’effet que la victime avait eu le visage tuméfié, portant de nombreuses plaies aux lèvres, au front, au menton et à la bouche. Quant à la balle de calibre .38, le coup avait été tiré à bout portant sous le bras gauche, perforant ensuite les deux poumons et l’aorte, ce qui avait entraîné une mort rapide.
            Heguy a expliqué avoir pris une marche dans les rues avoisinantes pendant que les autres effectuaient l’agression et qu’à son retour dans la voiture personne n’avait abordé le sujet. Il ignorait que Ward était armé. Il a néanmoins été reconnu criminellement responsable puisqu’il était au courant qu’une agression allait se produire et il n’avait rien fait pour l’empêcher. McGurnaghan a corroboré la version de Heguy, exception faite qu’à son retour dans la voiture Ward aurait avoué qu’il venait de tuer un homme « accidentellement. » Pour sa part, Latour a admis connaître l’épicier et que celui-ci buvait sur ses heures de travail. « Un homme en boisson c’est plus facile à voler qu’un homme à jeun », dira-t-il sans la moindre émotion.
            Le procès de Ward a eu lieu du 6 au 8 avril 1959 au palais de justice de Montréal devant le juge Wilfrid Lazure. Reconnu coupable, son exécution a été fixée au 17 juillet 1959. Sa peine sera toutefois commuée en emprisonnement à vie au pénitencier Saint-Vincent-de-Paul. Ses co-accusés – Hugh McGurnaghan, Émile Latour et Arnold Heguy – ont, quant à eux, été reconnus coupables d’homicide involontaire.

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