Filicide par un père – ?
Saint-Gérard-de-Majella – 1 SC
Georges Ouellet, son père de 35 ans, acquitté; et Georgette Boulanger, sa mère de 27 ans, un an de prison.
Lors de l’enquête du coroner, plusieurs personnes n’ont pu retenir leurs larmes devant l’énumération des sévices vécus par la petite Danielle, âgée de 6 mois, décédée le 5 novembre 1961. Georgette, la mère, s’est attirée un peu de sympathie en explosant sa colère à l’endroit de son conjoint, qu’elle fréquentait depuis plusieurs années. Elle a d’ailleurs expliqué : « Plus d’une fois, je me suis privée de manger pour assurer la nourriture à mes petits enfants. Sur les 120$ que je recevais par mois du Bien-Être, Ouellet m’en enlevait 55$ sous différents prétextes. Sur les 24$ des Allocations familiales, il me laissait parfois seulement 4$. Il me promettait mer et monde. Il connaissait [savait] que mes enfants et moi étions dans la misère. Je savais moi aussi que mes enfants étaient dans le besoin, qu’ils devaient avoir des médicaments. Je ne pouvais rien faire. »
Les deux parents ont été tenus criminellement responsables par le coroner, et ensuite ils ont été accusés de négligence criminelle. En avril 1962, Georgette a plaidé coupable alors qu’elle était enceinte de son cinquième enfant. Elle a ensuite écopé d’une sentence d’un an de prison.
Pour sa part, Georges a décidé de se diriger vers un procès expéditif, c’est-à-dire devant juge seul. En octobre 1962, il a été acquitté. Le juge Alphonse Garon s’est exprimé ainsi : « Malgré toute l’antipathie que m’inspire Georges Ouellet, la preuve faite au procès n’apporte rien qui puisse m’autorisé en loi à le trouver coupable. » Tout au long des procédures, Georges Ouellet aurait aussi nié qu’il était le père des enfants de Georgette Boulanger. Lors du procès, la mère a d’ailleurs fourni un témoignage contradictoire interrompu à plusieurs reprises par ses sanglots.
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