Homicide argumentatif – Arme à feu (calibre .45)
Manoir Saint-Jean de Saint-Charles de Mandeville – 1 SC
Jérôme Beausoleil, son beau-frère, acquitté pour aliénation mentale.
Le 29 septembre 1962, Jérôme Beausoleil et Ferrier Arsenault se sont rencontré au Manoir Saint-Jean de Saint-Charles de Mandeville, à quelques kilomètres de Saint-Gabriel-de-Brandon. Les deux beaux-frères avaient apparemment un compte à régler ce soir-là. Après avoir bu quelques bières, Beausoleil a quitté les lieux. Pour sa part, Arsenault est demeuré sur place pour continuer de boire avec deux amis. Vers 23h30, Beausoleil est revenu dans l’établissement. À des clients, il a montré deux pistolets de calibre .45 en disant « j’ai amené mes deux p’tits frères », ce qui a suscité quelques éclats de rires. Il a ensuite dit être à la recherche de Genest et Brûlé, ajoutant qu’il avait une balle pour chacun d’eux. Devant cette menace, Genest s’est rendu à la salle de bain et a pris la fuite par une fenêtre, se blessant à un poignet. Il a ensuite été conduit à l’hôpital Saint-Eusèbe de Joliette. Pendant ce temps, Beausoleil s’approchait d’Arsenault pour tirer sur lui à deux reprises, sans le moindre avertissement. Quelques minutes plus tard, sur le plancher, Arsenault rendait son dernier souffle.
Les enquêteurs Merrill Lawton et Gilles Beaudoin ont été chargés de l’enquête. Dans la journée de dimanche, on a fouillé les bois longeant la rivière Mastigouche car on croyait le tueur caché dans un camp de la région. Beausoleil était un trappeur et on considérait qu’il se débrouillait bien en forêt. On a ensuite appris que le fugitif avait forcé Raynald St-Jean, ainsi que les frères Yvon et Guy Roy, de le conduire en voiture sur une certaine distance. En les quittant, Beausoleil leur avait volé une couverture et une lampe de poche. Avec un hélicoptère de CJAD on a survolé les lacs et boisés du secteur et c’est ainsi qu’on a identifié une cachette potentielle. Une dizaine de policiers lourdement armés ont alors marché durant quelques heures en direction de ce campement. Parmi eux se trouvait le caporal Jacques Laferrière et son chien Rebelle.
Beausoleil était considéré comme très dangereux, d’autant plus qu’il avait déclaré avoir trois autres personnes à tuer. De plus, il était le frère de Bertrand Beausoleil, qui avait tué un inspecteur du comité paritaire le 1er juin. [Voir 1962, 1er juin]
Suite à une information anonyme, Beausoleil a été arrêté le 11 octobre à sa sortie d’un restaurant de la ville de Québec, où on le soupçonnait d’avoir participé à une série de braquages. Dans une chambre de la rue Saint-François, on a retrouvé l’une de ses armes de calibre .45 dont le chargeur contenait 7 cartouches.
Son procès s’est instruit le 19 octobre 1963 à Joliette devant le juge Roger Ouimet. Reconnu coupable, on a fixé son exécution au 28 février 1964. Beausoleil aura cependant droit à un nouveau procès en 1965 et au terme duquel il sera acquitté pour aliénation mentale. On l’a expédié dans l’aile psychiatrique de la prison de Bordeaux. Son séjour fut cependant de courte durée puisqu’en 1967 il subissait un autre procès à Trois-Rivières, cette fois pour un hold-up commis à Saint-Léonard-d’Aston et qui aurait rapporté 8 000$.
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