1963, 23 février - Jacques Schmels

Homicide commis lors d’un vol – Arme à feu

Villes Jacques-Cartier – 2 SC

René Gravel, condamné à mort, sentence commuée; Henri Boivin et André Daoust, sentence d’emprisonnement pour meurtre simple.

            Jacques Schmels tenait une épicerie à Ville Jacques-Cartier. Le 23 février 1963, alors que le commerce était fermé depuis environ une heure, trois hommes ont frappé à la porte. Au moment où un employé déverrouillait la porte pour laisser sortir une cliente retardataire, les trois hommes masqués sont entrés de force en brandissant des armes. Le premier est resté près de la porte, un deuxième tenait en respect les personnes présentes sur les lieux, tandis que le dernier s’est approché de Schmels en disant : « C’est un hold-up. Donne l’argent. » Schmels a répliqué : « Sers-toi toi-même. »

Alors que le voleur fouillait le tiroir-caisse, Schmels s’est précipité vers l’autre bandit qui braquait une arme sur ses employés. C’est alors qu’un premier coup de feu a claqué. Trois balles ont atteint l’épicier, deux dans une cuisse et l’autre dans la région du cœur. Pendant que leur victime s’écroulait sur le plancher, les trois braqueurs ont pris la fuite dans une voiture garée à l’extérieur avec une somme évaluée à environ 1 000$. Leur véhicule a été retrouvé peu de temps après, il était vide.

Schmels a été transporté d’urgence à l’hôpital Saint-Lambert, où on lui a retiré les trois projectiles. Malheureusement, il a succombé trois heures plus tard. Le lendemain, trois individus étaient arrêtés. La police refusait cependant de dévoiler leurs noms aux médias. L’un d’eux, René Gravel, 39 ans, a subi son procès pour le meurtre de Schmels du 25 au 27 novembre 1963, à Montréal, devant le juge Ignace J. Deslauriers. Il a été reconnu coupable de meurtre qualifié alors que ses deux complices, Henri Boivin et André Daoust, ont écopé d’une sentence d’emprisonnement pour meurtre simple. L’exécution de Gravel a d’abord été fixée au 6 mars 1964 avant que sa peine soit finalement commuée en emprisonnement à vie au pénitencier de Saint-Vincent-de-Paul.

            Gravel n’a jamais retrouvé sa liberté. Le 28 juin 1966, à l’intérieur même des murs du vieux pénitencier, Henri Boivin l’a tué à coups de barres de fer. Gravel aurait ouvertement fait part de son regret de ne pas avoir éliminé Boivin et Daoust tout de suite après avoir tiré sur l’épicier. Ainsi, Boivin a voulu se venger de cette déclaration.