Homicide domestique par un conjoint non suicidaire – Arme à feu
Hull, 263 boulevard Gamelin - 1 SC
Jean-Jacques Boivin, son mari de 19 ans, condamné à mort, sentence commuée.
Rita Gélinas Boivin, 24 ans, a épousé Jean-Jacques Boivin, un fonctionnaire de 19 ans, le 18 septembre 1965. Cette union s’est réalisée en dépit de l’opposition des parents de Rita, une jeune femme originaire de Shawinigan. Le jeune couple habitait dans le sous-sol du 263 boul. Gamelin à Hull, une résidence qui appartenait à un dénommé Henry Page. Trois mois après le mariage, un drame a donné raison aux parents de Rita.
Au soir du 16 décembre 1965, Boivin a soudainement eu l’idée de tirer sa femme à l’aide de la carabine de calibre .303 Lee Enfield qui ornait un mur du salon. Après le repas, une fois la vaisselle terminée, Rita est allée se changer puisque le jeune couple avait prévu d’aller passer la soirée avec des amis. Pendant ce temps, Boivin décrochait l’arme du mur. Il l’a chargé et a attendu que son épouse réapparaisse depuis la chambre à coucher. Vers 17h30, une puissante détonation s’est produite et Rita a été atteinte dans la partie gauche du dos, près de la colonne vertébrale. Le projectile a traversé l’omoplate avant d’arracher une partie du poumon.
Henry Page, qui se trouvait au rez-de-chaussée, a entendu distinctement le coup de feu. Peu après, Boivin frappait à sa porte pour lui dire : « Je viens de tirer ma femme. » C’est seulement ensuite qu’on a appris que Boivin avait déjà été traité par un psychiatre (Dr Pelletier). Il a été arrêté sur place par les policiers. Le 21 décembre, on l’a transféré à la prison de Bordeaux, à Montréal, à l’insu de la police de Hull, ainsi que des procureurs de la Couronne et de la Défense.
Lors de l’enquête du coroner, présidée par le Dr Gérard Brisson, l’avocat de Boivin, Me Lionel Mougeot, a protesté contre le fait que le coroner avait admis en preuve une déclaration spontanée de son client sans avoir fait de preuve sur voir-dire. « Me Mougeot a tenté de placer une objection, mais le Dr Brisson lui a répondu de s’asseoir, que c’était son enquête, et qu’il la conduirait comme bon lui semblerait. Il a ajouté qu’il faisait seulement tolérer sa présence. »163
Au lendemain de l’enquête du coroner, Boivin a été ramené au palais de justice de Hull pour y être officiellement accusé de meurtre qualifié. Son procès s’est tenu du 26 au 28 janvier 1967 à Hull, devant le juge Paul Ste-Marie. Reconnu coupable, son exécution a été fixée au 28 avril 1967. Sa peine a ensuite été commuée en emprisonnement à vie.
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