1965, septembre – Albéric Bilodeau, 52 ans; et Maurice Garceau (tué le 8 octobre 1957)
- 16 nov. 2024
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Meurtre par compétition criminelle – Arme à feu – Mise en scène
Saint-Gilles - ? SC
Ovila Boulet, André Lamothe, Jean-Jacques Gagnon, et Fernand Quirion, tenus criminellement responsables par le coroner. Ovila Boulet, condamné à mort, sentence commuée.
Selon deux articles parus dans Allô Police, les 10 et 17 octobre 1965, c’est au cours de l’été 1964 que cette affaire aurait réellement débuté avec l’arrestation d’un financier bien connue du nom de Moïse Darabaner. La police venait de mettre à jour un vaste réseau de fraude par faillites et incendies criminels. Elle a également accumulé des informations selon lesquelles six hommes avaient été assassinés. On connaissait l’identité des présumés tueurs mais puisque les corps demeuraient introuvables on manquait de preuves solides pour pouvoir les accuser officiellement.
Au début d’octobre 1965, la chance a souris aux enquêteurs lorsque des employés de la voirie ont effectué des travaux d’arpentage aux abords de la route située entre les villages de Saint-Gilles et Saint-Agathe-de-Lotbinière. L’un d’eux s’est légèrement éloigné pour aller soulager sa vessie et c’est là qu’il est tombé sur ce qu’il a d’abord cru être les restes d’un veau. En constatant qu’il s’agissait plutôt d’un cadavre humain, une centaine de policiers ont débarqué sur les lieux. Au total, on a exhumé les corps de six hommes qui avaient été aspergés d’acide caustique[1] pour accélérer leur décomposition. Malgré cela, l’un des corps a été identifié comme étant celui d’Albéric Bilodeau. On a aussi pu identifier Paul Brie, Rédempteur Faucher et Paul Chandonnet.
Le 30 septembre 1961, l’hôtel de Bilodeau, situé à Saint-Joseph de Beauce, avait été victime d’un incendie criminel. Plus tard, Bilodeau s’était rendu dans un hôtel de Saint-Henri de Lévis avec l’un de ses employés, Marcel Voyer, pour y signer un contrat de peinture. Sur place, Voyer est descendu du véhicule pour entrer dans l’hôtel. N’y voyant personne au rendez-vous, il est ressorti pour simplement découvrir que son patron avait disparu, de même que sa voiture. À partir de là, Bilodeau n’a plus jamais été revu vivant.
Ovila Boulet, considéré comme l’un des hommes de main de Darabaner, a été tenu criminellement responsable de la mort de Bilodeau, tout comme ses supposés complices, André Lamothe, Jean-Jacques Gagnon et Fernand Quirion.
Boulet a été accusé du meurtre de Bilodeau. Son procès s’est ouvert le 16 octobre 1967 devant le juge Gérard Lacroix, au palais de justice de Québec. Il devait se poursuivre jusqu’au 2 novembre. Adrien Lamothe et Jean-Jacques Gagnon se sont également retrouvés sur le banc des accusés. Ces deux derniers ont cependant été reconnus coupables de meurtre simple, ce qui leur évitait la peine capitale. Pour sa part, Boulet a été condamné à la potence mais sa sentence a éventuellement été commuée en emprisonnement à vie au pénitencier Saint-Vincent-de-Paul.
[1] Communément appelé Drano.
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