Profit personnel? - ?
Montréal - ? SC
Pierre Ginoux, son collègue de travail, perpétuité.
Le 26 juin 1968, André Dossman s’évapore. Il disparait sans laisser de trace, laissant derrière lui un mystère complet. Certaines rumeurs ont pris de l’ampleur au point de parler d’espionnage. Son corps a été retrouvé dans le fleuve Saint-Laurent, le 6 août 1968.
Dossman était né en Alsace, en 1927, et ses origines sont franco-germaniques. On croit qu’il aurait combattu peu de temps avant la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Il avait immigré au Canada au début des années 1950. Il a vécu un temps avec une certaine Thérèse Marinelli, à Montréal, avec qui il a eu un fils maintenant âgé de 6 ans. En mai 1968, il avait abandonné sa femme pour cohabiter avec sa maîtresse, Ghislaine Bélanger, une veuve. Il était entrepreneur en construction et il a connu un certain Pierre Ginoux, un autre homme d’origine française, en l’embauchant comme représentant dans la société de fonds mutuels United Accumulative Funds. C’est ce poste que Dossman occupait à sa mort.
Si les amis de Ginoux pensaient qu’il était possible de le voir tremper dans une magouille quelconque, ils se sont toutefois montrés catégorique sur le fait qu’ils le pensaient incapable de se transformer en assassin. Et pourtant! C’est lui que les enquêteurs ont placé dans leur mire. En fait, Ginoux avait invité Dossman à emprunter la somme de 37 000$ pour investir dans une transaction quelconque. Quand on l’a retrouvé mort, Dossman avait justement 37 000$ dans ses poches. L’argent provenait apparemment de René Blais, un jeune employé de 23 ans qui venait d’épouser une riche veuve. Le prêt avait donc été remis à Dossman, dix jours avant sa mort. La somme devait servir à l’achat de terrains. Ces terrains, selon Ginoux, devaient être revendus à l’ambassade de France, ce qui aurait permis de faire un profit de l’ordre de 25 000$ pour Dossman et 45 000$ pour Ginoux. Pour son aide, Dossman avait promis une commission de 6 500$ au jeune Blais.
Lors du procès de Ginoux, qui s’est tenu au printemps 1972, on a appris que l’affaire devait se conclure le 26 juin 1968, c’est-à-dire le jour même de la disparition de Dossman. Le 30 avril 1972, Ginoux a été reconnu coupable du meurtre de Dossman. Automatiquement, on l’a condamné à perpétuité.
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