Homicide domestique par un conjoint non suicidaire – Arme à feu (calibre .410)
Beaumont (près de Québec), route 2 – 1 SC
Proculus Bouffard, son conjoint de 50 ans, 6 ans de prison pour homicide involontaire.
Le 8 décembre 1968, Rita Larrivée, 31 ans, a été tué d’une décharge de fusil de calibre .410 dans la nuque. Le crime s’est produit un peu après minuit. « L’autopsie du corps a révélé une fracture crânienne multiple dans la région occipitale ainsi que la présence de dizaines de petits plombs. »[1] Le tir aurait été fait à une distance évaluée entre 4 et 10 pieds. Appelé à témoigner devant le coroner, Proculus Bouffard a confirmé qu’il habitait avec Rita comme « homme et femme » depuis environ 5 ans.
À l’arrivée des premiers policiers, les pieds de la victime étaient sur le lit mais sa tête pendait sur le plancher. Rita portait encore ses vêtements de la journée. Aucune empreinte n’a pu être relevée sur l’arme. Selon un témoin qui avait vu Bouffard vers 23h00, juste avant le drame, celui-ci lui était apparu découragé et un peu ivre. Il aurait d’ailleurs confié avoir « brûlé » 30 000$ avec Rita et que maintenant elle le délaissait pour sortir avec d’autres hommes.
En 1969, le juge Mignault a accepté de diminuer l’accusation de meurtre en celle d’homicide involontaire. De plus, son avocat a demandé un examen physique, car il avait des raisons de croire que le foie de son client était dans une telle condition que Bouffard tombait rapidement en état d’ébriété. Ainsi, le 24 novembre 1969, Bouffard a plaidé coupable à une accusation d’homicide involontaire. En mars 1970, le juge Mignault l’a condamné à 6 ans de prison. « Avant le prononcé de la sentence par le juge Mignault, de la Cour provinciale, l’accusé a été entendu à la demande de la défense. Bouffard a alors expliqué en détails la vie malheureuse qu’il avait connue, les déboires qu’il avait subis. Quant à sa compagne, qu’il a abattue d’un coup de carabine [sic], il a dit qu’il aimait bien Rita Larrivée et qu’elle était pleine d’attention pour lui. Le quinquagénaire a dit qu’au moment du drame lui et son amie étaient en état d’ivresse avancée. Il a affirmé ne rien se rappeler de ce qui s’est produit. Il ne se rappelle pas non plus avoir touché la carabine qui se trouvait dans une valise. »[2]
[1] La Voix de l’Est, 20 décembre 1968.
[2] Le Soleil, 6 mars 1970.
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