Profit commercial – Par incendie
Sainte-Hyppolite, Manoir Plaisance, près du lac l’Achigan – 1 SC
Non élucidé.
Dans la nuit du 8 septembre 1968, après avoir entendu un spectacle de l’artiste Claude Valade, le Manoir Plaisance, à Sainte-Hyppolite, a été victime des flammes. Il était situé près du lac l’Achigan, dans les Laurentides. Quatre pompiers volontaires se sont présentés sur les lieux vers 5h00, mais il était déjà trop tard. Le brasier a fait quatre victimes.
Très tôt, la police a compris qu’il s’agissait d’un incendie criminel. « Il semble que ce sinistre ait été allumé dans le but de se débarrasser d’un témoin gênant qui devait être appelé à témoigner dans plusieurs causes. L’enquête instituée par la SQ s’orienterait d’ailleurs en ce sens.
À l’époque, La Presse laissait entendre que ce témoin gênant pouvait être Richard Blass, célèbre voyou qui avait justement passé la nuit au manoir. D’ailleurs, il aurait passé une partie de la nuit à discuter avec son ami Léo Bellefontaine, 30 ans, qui travaillait au Manoir Plaisance. Blass a expliqué aux policiers que lorsque l’incendie s’est déclaré, vers 4h45 de la nuit, il s’est précipité vers la chambre de Bellefontaine pour lui venir en aide. Mais les flammes faisaient déjà rage dans la chambre de Bellefontaine et aussi dans une autre partie de l’établissement. « Bellefontaine était en liberté sous cautionnement et il devait subir son procès sous plusieurs accusations de vol à main armée. Il devait également être cité comme témoin à de nombreux procès. »[1]
Bellefontaine, qui était vraisemblablement la personne visée, a justement perdu la vie dans le brasier. Malheureusement, le crime a aussi fait des victimes collatérales. Maurice Richard, 22 ans, et sa jeune épouse de 19 ans, Cécile Marcotte, qui venaient tout juste de se marier, ont aussi péris dans les décombres. Le jeune couple habitait au 3222 rue Bolduc, à Montréal. Ils en étaient à leur toute première nuit de noces. Quant à la quatrième et dernière victime, Gaétane Gagné, elle était la petite amie de Bellefontaine.
Aux journalistes venus couvrir l’événement, Richard Blass a avoué qu’il savait parfaitement qu’il était un mort en sursis et que des gens du milieu du crime organisé voulaient l’éliminer. Pour éviter de se faire tuer, justement, Blass traînait dans les Laurentides. En fait, depuis un mois, on le voyait constamment au Manoir Plaisance. On l’a même vu aider les pompiers volontaires lors de leur arrivée. Par la suite, il avait accepté de collaborer avec les policiers en leur fournissant une déclaration.
Le ou les auteurs de l’incendie n’ont jamais été appréhendés.
[1] La Presse, 10 septembre 1968.
Le 26 novembre 2024, j'ai fait une requête pour obtenir copie de l'enquête du coroner.
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