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1969, 12 février – Harry Livsey, 37 ans

Meurtre par contrat -

Montréal, cabaret Le Fort du Nord, 230 Est, rue Chabanel –

Non élucidé.

Dans sa parution du 23 février 1969, voici comment Le Petit Journal introduisait ses lecteurs au meurtre de Livsey : « Les jeunes bandits n’ont plus aucun respect pour la pègre établie! Pour se faire un nom et s’accaparer de certains monopoles des dirigeants du crime, ils n’hésitent pas à les provoquer et à tuer leurs hommes de main. La semaine dernière, un précédent a été créé à Montréal. Pour la première fois, des jeunes bandits sans panache abattaient un chef important de cette pègre, soit Harry Livsey ».

Livsey s’était bâti un empire sur le trafic des autos volées et du braquage. De plus, il avait investi dans le cabaret Le Fort du Nord.

Après le meurtre de Gaston Roy [1969, 8 février], une réunion a été organisé au Le Fort du Nord le 12 février afin de discuter d’une possible réplique. Il fallait donner une leçon à cette bande de voyous dangereux. Dans la soirée du 12 février, Livsey s’est retrouvé assis au côté de Paul April, qui portait un long manteau de cuir blanc. Vers 23h15, quatre jeunes ont fait leur entrée. Les trois premiers étaient masqués. Armé d’une mitraillette M-1, celui qui n’était pas masqué a vite repéré le manteau blanc au fond du bar. Pour être certain de ne pas faire de dommages collatéraux, il s’est approché si près que c’est à bout portant qu’il a vidé une rafale de mitraillette dans la tête de Livsey. Sa cervelle a éclaboussé le manteau blanc d’April. Un des autres tireurs masqués s’est approché et lui a mis deux autres balles de calibre .38 dans la tête.

Après la fusillade, April a été cuisiné par les policiers, mais on a dû le relâcher. On n’avait aucune preuve contre lui.

Les journaux en ont profité pour rappeler une anecdote selon laquelle Livsey s’était promené à l’Expo 67 avec de la dynamite. Selon une autre version, apparue quelques années plus tard, Livsey aurait été assassiné par vengeance puisqu’il aurait expulsé April de son bar après que ce dernier eut frappé l’une des danseuses.

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