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1969, 31 décembre – Marie-Marthe Brouillette



Homicide domestique par un conjoint suicidaire – Arme blanche

Saint-Narcisse-de-Champlain, 191 rue Principale – 1 SC

Denis-Paul Bonenfant, son mari, s’est suicidé après son crime.

            « M. Denis-Paul Bonenfant et sa famille jouissaient d’une réputation inattaquable. Ainsi, la présence des autos de la Sûreté du Québec, division de Sainte-Anne-de-la-Pérade, dont les membres avaient été alertés, devant la demeure ancestrale, située au 191 de la rue Principale[1], à quelque deux cents pieds de l’église paroissiale, n’a fait que confirmer la rumeur qui circulait depuis une trentaine de minutes. »[2]

            Selon Le Nouvelliste, Déni-Paul Bonenfant souffrait d’un problème aux amygdales, ce qui lui causait de l’insomnie depuis plusieurs nuits. C’est ce qui serait à l’origine du drame. « Surprenant sa femme en plein sommeil, il l’aurait poignardée à mort pour ensuite retourner l’arme contre lui et s’enlever la vie à son tour. Le fait qu’il aurait surpris son épouse dormant durement expliquerait que la maisonnée nichée au second plancher n’aurait pas entendu de cris. Guy Veillet, un adolescent de Saint-Maurice, qui courtisait Louise, l’aînée des cinq filles de la famille Bonenfant, a conversé par téléphone avec le cultivateur du 191 de la rue Principale, vers 8h25, mardi soir. Le chef de la famille maintenant décimée a appris au jeune homme que Louise gardait chez des voisins et la conversation entre les deux hommes a ensuite touché plusieurs sujets. »

Au moment du drame, Louise étudiait au Cégep de Trois-Rivières. Pour sa part, Guy Veillet a confié aux journalistes qu’il n’avait rien remarqué d’anormal dans le comportement de M. Bonenfant. Le couteau a été retrouvé sous le lit conjugal. « Il s’agit d’un couteau à viande muni d’un manche en bois de cinq pouces environ, raccordé à une lame en acier très affilé d’une longueur de six à sept pouces. Le couteau ainsi qu’une porte, fort probablement celle de la chambre conjugale, portant des empreintes de doigts maculés de sang, ont été transportés à Montréal pour analyse. »

            Le village de Saint-Narcisse, qui comptait environ 2 300 habitants, s’est retrouvé sous le choc. Cette surprise et cette tristesse s’expliquaient sans doute par le fait que Bonenfant était connu pour être quelqu’un qui aimait rendre service. Il résidait à Saint-Narcisse depuis toujours. Il avait même pris la relève de son père pour s’occuper d’une terre fertile.

            Ce drame laissait dans le deuil six orphelins âgés de 6 à 18 ans. Ceux-ci dormaient à l’étage, ce qui explique pourquoi ils n’ont rien entendu.

 

[1] La maison n’existe plus aujourd’hui.

[2] Le Nouvelliste, 3 janvier 1970.

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