1975, 7 avril – Georges Nadeau, 34 ans
- 22 févr.
- 2 min de lecture
Homicide à motif indéterminé – Objet contondant (marteau)
Pénitencier de Cowansville - 1 SC
Mario Gauthier, son élève de 19 ans, condamné à mort, sentence commuée.
Georges Nadeau, 34 ans, travaillait comme instructeur dans un atelier de peinture industrielle à l’intérieur du pénitencier fédéral à sécurité moyenne de Cowansville. Cette prison avait accueilli ses premiers pensionnaires en 1966. Nadeau, qui occupait ce poste depuis maintenant 7 ans, s’est présenté comme à l’habitude, à 8h00 au matin du 7 avril 1975. Une quinzaine de minutes plus tard, il se retrouvait en compagnie d’une dizaine de détenus dont il était responsable. « L’édifice qui abrite l’atelier de peinture industrielle regroupe également une dizaine d’autres ateliers et où quelque 200 détenus suivent des cours dans les différents métiers de l’industrie. »[1] Dans chacun de ces ateliers, les instructeurs se retrouvent enfermés à clé avec leurs élèves et, bien sûr, sans arme.
Les cours tiraient à leur fin lorsque, vers 10h30, Henri Fleury, instructeur de l’atelier de métal, a entendu un bruit. En regardant dans le local voisin, il a aperçu le corps d’un homme ensanglanté sur le sol de son bureau. C’était celui de Georges Nadeau. Fleury a aussitôt alerté C. Charron, l’instructeur-chef, et M. Ferland, directeur de la sécurité. Pendant ce temps, un autre instructeur a vu un détenu en train de se laver les mains. À l’arrivée des gardes, on a découvert le corps inanimé de Nadeau. Le sang avait giclé sur les murs, le plafond et le plancher. Sa tête avait été sauvagement mutilée. Près de lui, on a retrouvé un marteau ensanglanté. Le décès a été constaté par le Dr N.-E. Monast.
Durant des heures, les dix détenus qui se trouvaient dans l’atelier de peinture avec Nadeau ont été interrogés par les enquêteurs. On a également retrouvé des vêtements de détenu tachés de sang dans une poubelle. Rapidement, on a identifié ces vêtements comme étant ceux du détenu 9854, de son vrai nom Mario Gauthier, 19 ans. L’autopsie pratiqué ensuite par le Dr Claude Pothel a démontré que Nadeau avait été frappé à plusieurs reprises à la tête et à la figure par un objet contondant et que sa mort avait été instantanée. Étrangement, on s’expliquait mal le mobile du crime puisque Gauthier devait retrouver sa liberté en mai, moins d’un mois plus tard. On croit que la drogue aurait pu jouer un rôle dans cette affaire, d’autant plus que Gauthier était reconnu comme un consommateur depuis l’âge de 14 ans.
Le crime dont a été victime Nadeau a entraîné la démission de plusieurs instructeurs travaillant dans le milieu carcéral québécois. Le procès de Gauthier s’est déroulé du 5 au 14 mai 1976 à Montréal devant le juge Jean-Louis Péloquin. Reconnu coupable, son exécution a d’abord été fixée au 29 octobre 1976 avant que sa peine soit finalement commuée en raison de l’abolition de la peine de mort, qui est entrée en vigueur le 1er juillet 1976. Son nom est passé à l’histoire comme ayant été le tout dernier criminel du Québec à s’être mérité une condamnation à mort.
[1] Allô Police, 20 avril 1975.
コメント