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1984, 8 mai - Roger Lefrançois, 56 ans; Georges Boyer, 61 ans; et Camille Lepage, 54 ans

Dernière mise à jour : 20 nov. 2024



Meurtre d’autorité - Arme à feu – Tuerie de masse 
Québec, Colline parlementaire – 2 SC 
Denis Lortie, aucun lien connu avec les victimes, reconnu coupable de meurtre, libéré en 1994. 

C’est au bar Le Bistro, sur la rue Saint-Jean, à Québec, que Lise Levesque a fait la rencontre de Denis Lortie vers la fin des années 70. Né le 10 mars 1959, Lortie, qui mesure 1,65 m, s’est enrôlé dans l’armée en 1976. Dans le livre qu’elle a écrit en 1996, Lise le décrit d’abord comme un jeune homme galant et généreux. Lortie était issu d’une famille de huit enfants, tous marqués par la violence du père, Charles-Henri Lortie. « C’était un bourreau d’enfants et de femme. Les plus âgés de la famille avaient goûté à sa médecine, particulièrement un des frères de Denis, Gilles, qui avait toujours eu tendance à résister à la discipline. »36 Charles-Henri « pouvait frapper jusqu’à ce que l’enfant s’évanouisse. Il frappait moins les filles, préférant s’attaquer à elles par des actes à caractère sexuel. » En 1969, il était condamné à une peine de prison pour inceste. À sa sortie, c’est une demande de divorce qui l’attendait. Denis aurait été épargné par les violences de son père, soi-disant parce qu’il avait adopté une attitude selon laquelle il obéissait, tel un bon soldat. Par le fait même, il était devenu l’enfant préféré de sa mère. « Ce fils chéri a toujours voué un grand respect à sa mère », peut-être même de manière exagérée.  

Le 27 décembre 1980, le jeune couple s’est marié juste avant de s’installer à Halifax, où Denis vient d’être transféré. Denis parlait nerveusement, avec un léger bégaiement et en passant d’un sujet à l’autre. Il démontrait de l’entregent et paraissait sociable. Le couple voulait fonder une famille de plusieurs enfants, mais lorsqu’elle lui annonce qu’elle est enceinte, Denis réplique : « Avant j’en voulais, mais là, non. » Quelques jours plus tard, il va jusqu’à lui proposer de se faire avorter. En octobre 1981, Lise donne naissance au premier enfant du couple, un fils. Malgré tout, Denis participe beaucoup aux tâches ménagères et celles entourant les soins du bébé. 

Par ailleurs, il ment à sa femme pour éviter de dire qu’il passe beaucoup de temps à parler au téléphone avec sa mère. Il lui ment encore au moment d’être transféré près d’Ottawa : il mentionne que leurs noms progressent sur une liste d’attente pour l’obtention d’un loyer militaire alors qu’il n’en est rien. Il s’implique dans le ballon-balai, mais surtout pour laisser exprimer son agressivité. On le décrit comme un mauvais perdant avec un immense besoin de dépenser de l’énergie. Dès qu’il rentrait de ses matchs, il pouvait repartir aussitôt pour une séance de course à pied. Un jour, alors qu’il visitait un monument à Halifax dédié à une tragédie survenue durant la Première guerre mondiale, il s’est offusqué de constater que parmi les victimes il se trouvait des personnes portant le nom de Lévesque, alors qu’il n’y avait aucun Lortie. Il a alors dit : « Un jour, vous allez voir, il va y en avoir un monument avec le nom de Lortie dessus. » Par la suite, il a continué à entretenir un sentiment étrange envers les Lévesque, apparemment parce que le père de Lise avait un lien de parenté avec le Premier ministre René Lévesque.  

Puisque Denis a commencé à se montrer sévère envers son fils, celui-ci s’est naturellement rapproché de sa mère. « Mystérieusement, Denis changeait de personnalité quand il était en présence des membres de sa famille, plus particulièrement de sa mère. » Selon Lise, il agissait comme un « super-père » avec elle. De son côté, insomniaque et isolée, Lise a commencé à se rapprocher d’une pratique religieuse protestante, tandis que Denis se montrait plutôt en faveur de l’athéisme. La jeune femme ajoute qu’en 1983 « je le sentais de plus en plus étouffer sous le poids des responsabilités familiales. […] Quelque chose semblait tourmenter Denis, le rendre anxieux. » À la même époque, alors qu’il regardait un résumé des travaux parlementaires à la télévision, il s’est exprimé ainsi : « Moi, j’te rentrerais là-dedans, et j’te ferais un ménage avec un FN C137. » Il ne parlait jamais de politique, mais avait l’habitude de maugréer à l’endroit des élus, comme le font plusieurs Québécois. 

Sur la base de Carp, près d’Ottawa, Denis Lortie était l’une des quatre personnes à avoir accès au dépôt d’armes. En décembre 1983, au moment de donner naissance à une fille, Lise souligne : « quelque chose s’était passé chez Denis, quelque chose que je ne comptrenais pas et dont il ne parlait pas, quelque chose qui le rendait distant, les yeux ronds et le regard agressif. » De plus, il « semblait perdu dans ses pensées. » À la même époque, Charles-Henri Lortie est réapparu dans le décor et Denis a manifesté le désir de renouer avec lui. Il s’est alors refermé sur lui-même, parlant peu et passant beaucoup de temps devant la télévision. 

Au cours de la période des Fêtes, il a de nouveau manifesté : « Un jour, j’vais faire quelque chose. J’vous dis pas quoi, mais vous allez vous en souvenir. Mon nom va être partout. » Il se montra de plus en plus passif et plus violent envers son jeune fils. Mais il ne voulait pas se confier à sa femme, ni à personne. Un membre de son entourage a même fait remarquer que « Denis va craquer. » Leur fils cessa de parler, apparemment traumatisé par son père. Lise prit alors un rendez-vous avec un orthophoniste pour le 8 mai 1984. 

Vers la fin d’avril 1984, alors que Denis ne lui adressait plus la parole depuis deux semaines, Lise se rendit chez ses parents à Québec. Au moment de la reconduire, Denis est soudainement devenu jovial et enjoué, peut-être pour dissimuler ses véritables pensées. La fin de semaine au cours de laquelle il devait revenir à Québec pour le rendez-vous de son fils, Denis se fit silencieux. Alors que Lise se baladait à Québec avec son père, elle a vu qu’une voiture immatriculée en Ontario les suivait. C’est en voyant le drame à la télévision, quelques jours plus tard, qu’elle comprit qu’il s’agissait d’une voiture louée par Denis. Il rôdait donc autour de sa femme sans se convaincre de lui dire enfin ce qu’il cachait. 

Le 4 mai 1984, le soir même où il louait cette Buick, c’est en voyant René Lévesque au téléjournal qu’il aurait focusé son projet funeste en direction du Premier ministre et du Parti québécois. Selon ce qui a été dévoilé au cours des procédures judiciaires, il avait d’abord prévu de tuer Lise et les enfants avant de se suicider. Le 5 mai, il se rend à la base militaire pour y prendre deux mitraillettes de calibre 9 mm et un pistolet. Il parvient à franchir deux postes de surveillance. Le lendemain, il réalise qu’il est déjà trop tard pour se dénoncer, car il serait accusé de vol en Cour martiale. À Québec, il s’installe dans la chambre no 31 du Motel Fleur-de-Lys, sur le boulevard Laurier. « Au fond de lui-même, il espérait que quelqu’un entrerait dans la chambre et le surprendrait avec les armes, que ce quelqu’un appellerait la police et le ferait arrêter avant qu’il ne soit trop tard. » 

Le 7 mai, il participe à la visite guidée du Parlement. Il apprend que les ministres devaient se rassembler le lendemain à 10h00. À la Place Laurier, il achète un magnétophone et quatre cassettes pour enregistrer ce qu’il a à dire. Il en adresse une première à l’aumônier de la base de Valcartier. Il y mentionne son intention de faire diversion en allant d’abord tirer à la Citadelle, tout en demandant qu’on prenne soin de sa femme et de ses enfants. Sur la deuxième cassette, adressée à l’animateur André Arthur, il lance : « Ça va être la première dans le Canada! […] J’aurais pu aussi … m’attaquer à quelque chose de plus puissant … comme le Parti libéral à Ottawa … mais pour moi, ce n’est point un … un point très important … parce que ma langue est au Québec. […] Mais j’aimerais demander une chose : ne point rire de moi … Lorsque je vais être mort, ça ne fera pas de différence. Mais, le monde, pensez avec votre tête avant de rire de quelqu’un.38 […] Mais je sais que je ne survivrai pas. Pis je sais que beaucoup de monde va s’en souvenir de ça. […] Si t’as autant de cran que moi, publie-la, la cassette, au complet. Mais ne me juge point … Et dis au monde qu’ils me donnent pas de surnom, de « nickname » : « le fou », whatever ce que c’est! C’est la vie. Que Dieu garde tout le monde. Adieu. » 

Sur la troisième cassette, qu’il adresse à sa femme, il confie : « Mon cœur est pour toi, mais ma tête est ailleurs. Ce que je fais, ou ce que je vais faire, je ne sais pas pourquoi il faut que je le fasse. » Il lui demande aussi de ne pas le juger, en plus de parler de banalités, comme le lavage à la maison. Il se montre incohérent, par exemple lorsqu’il dit qu’il va mourir alors que l’instant d’après il affirme qu’il va s’arranger pour survivre à l’incident. Puis il tient des propos typiques d’un tueur de masse : « […] je sais que ça va faire dure… […] Avant qu’y me tuent, je vais en avoir tué beaucoup. Mais c’est trop dur pour moi … La vie est trop dure. […] Alors j’aime mieux en finir. » 

Il passe sa soirée du 7 mai dans un cinéma qui diffuse uniquement des films pronographiques. À sa sortie, sans raison apparente, il se met à suivre une femme avant de finalement retourner à sa chambre de motel.39  

Au matin du 8 mai 1984, « vers 9 heures, Denis quitte le motel et se rend d’abord au bureau de poste de Sainte-Foy, sur la Route de l’Église, pour m’envoyer mon paquet. Puis il se rend au dépanneur « Accommodation Sainte-Foy », sur la même rue, pour y acheter le journal de Québec; il converse avec le caissier et lui apprend que dans le cadre d’un exercice militaire, il a « une job à faire entre 10 heures et 11 heures ». Sur le plan physique, ces exercices sont toujours très exigeants pour les soldats. Sur le seuil de la porte du magasin, il trébuche et lance à la blague : « Tu vois comme je suis fatigué! » »40 

Vers 9h20, c’est en tenue de combat que le caporal Denis Lortie se présente à la station de radio CJRP. Paradoxalement, il porte une veste pare-balle alors qu’il s’agit d’une mission suicide. Calme, il demande à voir l’animateur André Arthur. Comme ce dernier n’est pas disponible, Lortie laisse une cassette audio en se désignant comme « Monsieur D », et spécifiant que la cassette ne doit pas être écoutée avant 10h00. Le paquet est signé « D. Lortie », en plus de porter un numéro d’assurance social et le titre « La vie d’un homme ». Dès son départ, on écoute la cassette, sur laquelle la voix d’un homme (celle de Lortie) profère des menaces envers le gouvernement du Parti québécois de René Lévesque. 

Pendant ce temps, Lortie se rend à la Citadelle de Québec. « Vers 9 heures 35 minutes, André Vinet, soldat au deuxième bataillon du Royal 22e Régiment et membre du corps de police militaire, entend des coups de feu pendant une trentaine de secondes; il aperçoit ensuite un homme en habit de combat, avec une mitraillette de 9 mm, qui vient de décharger son arme en direction du poste de garde, près duquel se trouvait une passante. Heureusement, cette dernière n’a pas été atteinte, mais le soldat Vinet demande au groupe de touristes près de lui de se jeter par terre puis de se réfugier derrière le mur de pierres. Entretemps, le tireur s’est enfui en automobile. »41 

Peu de temps après, une Buick Skyhawk beige pâle s’immobilise au côté du Parlement de Québec. Lortie descend et entre dans l’édifice. Presque aussitôt, il ouvre le feu sur tout ce qui bouge.  Certaines personnes à l’intérieur croient entendre des pétards, alors que d’autres pensent plutôt que la guerre vient d’éclater. Lortie sème quelques blessés sur son passage, jusqu’à ce qu’il atteigne le Salon bleu, où il s’attendait à trouver les députés, les ministres et, surtout, le Premier ministre René Lévesque. Heureusement pour ceux-ci, le tireur s’est trompé d’heure. N’empêche qu’il a manifesté son but en lançant : « Où sont les députés? Je veux les tuer! » En fait, il avait prévu de se présenter pendant la période de questions afin de tuer le plus de politiciens possible. 

Dans le Salon bleu, Lortie ajoute : « Je suis du 22e régiment et j’vas nettoyer la place. Comment ça se fait qu’il y a pas de députés icitte? J’vas toutes les tirer! » En voyant des policiers s’infiltrer dans le salon, Lortie lance : « Tirez-moi. J’suis prêt! » Il est donc évident que son plan ne prévoyait aucune porte de sortie. « Il vise expressément la sixième chaise de la première rangée à droite, celle du Premier ministre. On y retrouvera plusieurs marques de balles, ainsi que dans la chaisse du ministre Camille Laurin. » 

C’est alors qu’entre en scène le major René Jalbert, qui tente d’établir une conversation avec le tueur. Survient alors la conversation suivante : 

  • Je capote, tabarnak. Qu’est-ce que je fais? 

  • Comment ça va? 

  • J’capote, tabarnak! Peux-tu comprendre ça? 

  • Ben oui. 

  • J’suis écoeuré. 

  • Moi aussi je suis militaire comme vous. 

  • Es-tu sûr? 

Une fois que Jalbert lui eut montré sa carte de militaire, une relation de confiance s’établit, surtout parce que « Denis Lortie a en haute estime ceux qui, comme Jalbert, ont un grade plus élevé que lui. »42 Lorsque Jalbert parvient à le convaincre de laisser sortir des blessés du Salon bleu, Lortie lance cette incohérence à l’une de ses victimes : « Tu es blessé? Je m’excuse. C’est la vie! » Puis à d’autres il dit : « Excusez-moi si je vous ai fait peur. Si votre cœur est pas assez solide, c’est pas de ma faute! » Et encore : « Je sais que votre cœur est en train de battre plus vite que le mien. Je le sais. Ça, c’est la vie, madame. Vous voulez avoir la libération de la femme, vous l’avez : payez pour! » 

En discutant avec Jalbert, il donne l’impression d’avoir fait un massacre digne d’un champ de bataille, en pensant à haute voix : « Ils vont m’accuser pour 75 meurtres, peut-être 45, je sais pas. » Il répète qu’il en a assez de la vie et qu’il est prêt à mourir. Il témoigne lui-même de son point de rupture : « C’est de la politique. Shoot. Tirez-moi. J’suis prêt. Ça va y goûter en tabarnak. J’suis pus capable. » Peu de temps après, on accepte de faire monter du restaurant Le Parlement du café pour Lortie et Jalbert. Et après avoir occupé le Salon bleu durant environ une heure, Lortie lance cette autre incohérence tout en suivant Jalbert : « Ok, alors tirez-moi pas dessus, tirez-moi dans le dos, j’m’en balance! » 

Le tireur passera quatre autres heures dans le bureau de Jalbert, pendant que les médias annoncent que la fusillade a fait quatre victimes. Le démenti sera révisé à la baisse peu de temps après. Les tirs de Lortie ont finalement fait trois morts – Roger Lefrançois, Georges Boyer et Camille Lepage43 – en plus de plusieurs blessés. Dans le bureau de Jalbert, la secrétaire de ce dernier pense que Lortie est un membre de la sécurité venu pour les aider. Quand Jalbert lui demande de sortir, Lortie lance à la femme une phrase qui pourrait traduire sa mégalomanie : « Si vous rencontrez des gardes sur votre chemin, dites-leur que Denis vous autorise à passer. » Finalement, la reddition de Lortie est organisé avec la police militaire puisqu’il n’a aucune confiance en la SQ. Ce sera cependant par deux agents de la SQ qu’il sera maîtrisé rapidement, dès sa sortie du bureau. Le jour même, Lortie écrira une confession extra-judiciaire, admettant tous les faits et gestes qu’il avait commis au cours de la journée. 

Au cours des jours qui ont suivis, Lortie a brièvement reçu la visite de sa femme, qui lui a demandé ce qui s’était passé. Tout ce qu’il a trouvé à dire c’est : « Je l’sais pas », tout en secouant la tête. Plus tard, lorsqu’il a téléphoné à la maison, il se comportait comme si rien ne s’était passé, osant même ajouter : « J’vas pas déterrer les morts. C’qui est fait est fait. J’gâcherai pas ma vie avec ça! » 

Par la suite, il a affirmé avoir eu la vision d’un vieil homme à barbe blanche qui lui avait tout pardonné. Une perquisition de son appartement en Ontario a démontré qu’il volait différents objets à l’armée, probablement depuis des mois. Lise Levesque ajoute « que Denis a joué la carte de la religion après avoir été emprisonné mais jamais avant. […] dès qu’il eut une bible entre les mains, il se mit à la citer à tort et à travers à tout le monde. » Étonnemment, plusieurs personnes ont vu Lortie comme un héros. À ce sujet, l’ex-femme de Lortie souligne qu’un « poste de radio anglophone qui faisait un sondage auprès de ses auditeurs a découvert que 76% des 1 268 répondants anonymes déclaraient approuver les motifs de Denis pour commettre sa tuerie! » Un autre « fan » s’est présenté au procès avec un t-shirt sur lequel était écrit : « bravo Denis! » 

Évidemment, Lortie a été expulsé de l’armée, tandis que ses avocats ont choisis de plaider l’aliénation mentale. Selon Lise, il n’était pas malade mais seulement « simulateur, et qu’il était habile à faire croire aux autres ce qu’il voulait. » Lors du procès, qui a débuté en janvier 1985, trois psychiatrqes – Pierre Mailloux, Louis et Roy et Guy Tremblay – ont livré des conclusions différentes. On a donc parlé de délire paranoïde, de délire psychotique et de schizophrénie. Au Dr Mailloux, Lortie aurait confié que des OVNI lui avaient donné des dons spéciaux. Du côté de la Couronne, trois autres psychiatres ont affirmé que l’accusé savait ce qu’il faisait le 8 mai 1984. Le jury a délibéré durant cinq jours avant de le déclarer coupable aux trois accusations de meurtre. Selon des dires de Lortie rapportés lors du procès, le 27 avril 1984, alors qu’il était seul avec son fils, le jeune homme manipulateur aurait admis avoir eu peur de ressembler à son père et de perdre le contrôle. Il disait avoir eu peur de commettre des actes incestueux envers ses enfants. Lorsque Lise a eu l’occasion de le questionner sur ce détail, il admit avoir fait quelque chose à son fils, mais sans jamais entrer dans les détails. 

Le divorce est devenu officiel en octobre 1985. La tenue d’un deuxième procès a été ordonné à deux reprises, mais Lortie a plaidé coupable à des accusations réduites, la seconde fois en obtenant une peine de 25 ans assortie d’une possibilité de libération après 10 ans. En plaidant coupable, il admettait indirectement être sain d’esprit au moment de la tuerie. Lors des toutes dernières procédures, il a visionné la cassette enregistrée à l’intérieur du Salon bleu, alors qu’il avait obtenu la permission d’en être exempté lors de son procès de 1985. Cette fois, il a rapidement quitté le prétoir pour aller sangloter dans un corridor. 

Le soir même de la tombée du verdict, le 11 mai 1987, Radio-Canada rendait publique les images tournées à l’intérieur du Salon bleu. Le 8 novembre 1989, Lortie s’est retrouvé, durant 40 minutes, l’invité d’une émission de télé animée par Jean-Luc Mongrain. Dès le mois de mai 1991, Lortie a été admissible à une libération conditionnelle. Un mois plus tard survenait la tragédie de Polytechnique, où le tireur fou Marc Lépine a tué 14 jeunes étudiantes avant de se suicider. Dans une lettre, Lépine prenait clairement Lortie pour un héros. 

En décembre 1994, Lortie s’est retrouvé dans une maison de transition de Hull. À notre connaissance, Denis Lortie est le seul tueur de masse ayant agis en sol québécois qui a non seulement survécu à son crime mais qui s’est également réintégré dans la société. 

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