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Classification

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   Pour chacune des catégories, les descriptions qui suivent sont succinctes et ont pour objectif de faciliter la consultation des rubriques du DHQ. L’utilisation du mot « meurtre » ne doit pas être prise à la légère. Il désigne un type d’homicide qui comporte une motivation qui démontre que le geste a été prémédité. Pour les catégories dont la préméditation n’est pas assurée, le DHQ utilise le mot « homicide ».

Homicides par entreprises criminelles (14,5%)

   Les différentes catégories apparaissant sous cette bannière ont en commun le fait que la mort de la victime doit profiter à l’agresseur, à une autre personne (commanditaire) ou alors à une organisation quelconque. Ce profit peut être monétaire ou autre.15 Jusqu’à maintenant, en nous basant sur notre échantillonnage qui s’échelonne sur toute la période de l’histoire du Québec, 14,5% des homicides commis ici sont attribuables à cette grande catégorie.  

Meurtre par contrat (4,6%)

   Le meurtre par contrat est un acte prémédité impliquant un tueur à gages et un commanditaire. Ce type de crime est généralement commis à la manière d’un blitz. Le tueur, qui peut avoir un lien direct ou non avec la victime, agit sous les ordres d’un commanditaire en échange d'une somme d’argent ou d’une faveur quelconque. L’arme utilisée, qui est habituellement une arme de choix, est abandonnée sur les lieux ou non loin de la scène de crime. Dans ce type de crime, il faut donc être à l’affût de la possibilité de deux scènes de crime ou plus. L’arme à feu est une caractéristique importante, mais les explosifs ont aussi été largement utilisés dans plusieurs meurtres par contrat, notamment lors des différentes guerres de motards criminalisés dans le dernier quart du 20e siècle. 

   Selon les données du DHQ, le meurtre par contrat représente 4,6% de tous les homicides commis au Québec. 

   Selon toute vraisemblance, le premier meurtre par contrat à avoir été commis au Québec s’est produit à la fin de juin 1930. Lorsqu’on a découvert le corps de Henri Bouclier, le 1er juillet 1930 à Laval-sur-le-Lac, on a compris qu’il s’agissait fort probablement d’un contrat relié à une compétition criminelle. En effet, Bouclier était très connu dans le milieu du crime organisé, à la fois à Montréal mais aussi à San Francisco et Chicago. Il s’adonnait au commerce de l’opium et de la traite des blanches. Au moment de sa mort, un complot était en train de prendre forme afin d’éliminer le maire de Montréal, Camilien Houde. En effet, l’administration Houde commençait à mettre trop de pression sur les maisons de prostitution à Montréal, ce qui nuisait aux affaires de Bouclier et de ses collègues. Le meurtre de Bouclier n’a jamais été résolu. 

   Le second meurtre par contrat a eu lieu le 12 août 1934. Ce jour-là, un inconnu aurait téléphoné à Alexandre W. Soulgikoff, 55 ans, qui travaillait comme interprète dans les cours criminelles, pour lui demander de se rendre à une adresse sous prétexte qu’il avait une traduction à lui soumettre. Pendant qu’il avançait lentement au volant de sa voiture, sur la rue de Lanaudière, à Montréal, trois hommes ont sauté sur les marchepieds. Soulgikoff, qui détenait un port d’arme pour assurer sa défense, a tenté de sortir son arme de poing mais son geste a été bloqué par l’un des individus. Dans l’instant qui a suivi, il a été abattu. 

   Lorsqu’on a retrouvé son corps, il avait été traîné hors de sa voiture et assommé. Il est mort peu de temps après. Les journaux ont immédiatement comparé ce crime à ceux qui se produisaient dans les grandes villes américaines et la police s’est montré d’avis que l’interprète avait été éliminé parce qu’il en savait trop sur les activités de certains groupes. De plus, Soulgikoff a été abattu par du calibre .45, un type d’arme qui n’avait pas encore été utilisé dans aucun cas d’homicide connu au Québec. Par ailleurs, un père et son fils avaient croisé les trois tueurs qui attendaient leur cible, peu avant le drame, et ils avaient tellement eu peur de leur attitude qu’ils avaient pressé le pas. Après la fusillade qui a coûté la vie à Soulgikoff, le père et son fils avaient vu disparaître les trois assassins dans l’obscurité. 

   Une semaine plus tard, on croit que les trois mêmes tueurs ont été impliqué dans une autre affaire similaire. 

   Le 21 août 1934, Charlie Feigenbaum, un racketteur et trafiquant de drogue, s’apprêtait à charger la voiture de bagages avec son fils pour se rendre à leur chalet familial situé à Val-Morin. Ils n’ont pas remarqué les trois hommes qui les surveillaient depuis une autre voiture stationnée un peu plus loin. L’un d’eux est descendu pour marcher dans leur direction. L’homme a sorti un revolver, a abattu froidement Feigenbaum et a fait demi-tour pour regagner la voiture de ses complices. Ce meurtre n’a jamais été élucidé, tout comme celui de Soulgikoff. Les trois tueurs n’ont jamais été identifiés. 

   Plus tard, il ne sera plus nécessaire de faire appel à des tueurs américains, comme on le soupçonnait ici, car le crime organisé continuera de se développer et de produire lui-même ses propres assassins en sol québécois. Au cours des années 1950 se développe une série de meurtres par contrat avec la montée du Gang de l’Ouest. À cette époque, on semble être plus discret pour l’étape du meurtre, ce qui laisse aucun témoin de la scène d’action comme telle, mais les corps disparaissent pour toujours. On retrouve toutefois celui de Wagoner, peut-être parce que le poids qu’on avait lesté avec son corps n’a pas bien fait son travail, ce qui a permis la découverte du corps. Si cette méthode avait été utilisée pour les corps qui n’ont jamais été retrouvés, alors on s’est dit que la méthode fonctionnerait encore, jusqu’à ce qu’on trouve le corps de Wagoner en 1953. 

   La même année, on retrouve aussi le corps d’une femme dans les mêmes conditions, sauf que celle-ci n’a jamais été identifiée. Étant donné la méthode utilisée, probable qu’elle ait été une femme proche du milieu du crime organisé qui avait trop parlé ou vu quelque chose qu’elle n’aurait pas dû. 

   La méthode de se débarrasser des cadavres dans des cours d’eau après les avoir enveloppé dans des draps ou des tapis, semble être revenu à la mode durant un temps au cours des années 1980, avec les fameux sac de couchage. Les motards criminalisés se sont-ils inspiré des premiers contrats exécutés par le Gang de l’Ouest? 

   Au cours des années 1970, on a vu une autre façon d’exécuter les contrats. Cette fois, on se montrait en spectacle tout en n’investissant aucun effort pour dissimuler les cadavres. Plusieurs comptes se sont réglés avec l’entrée d’un ou plusieurs tueurs dans un bar bondé de clients pour viser la cible avec des armes à feu de choix – généralement de gros calibre ou des mitraillettes – et de repartir incognito en se fondant dans une foule paniquée. L’un de ces contrats, perpétré par un seul tueur qui a fait cinq victimes, n’a d’ailleurs jamais été résolu. 

   Avec l’arrivée du psychopathe Yves « Apache » Trudeau au tournant des années 1980, l’explosif est entrée dans les mœurs des tueurs à gages. À l’époque des guerres de motards, les voitures piégées ont rapidement été associées aux méthodes des Hell’s Angels et de leurs rivaux. On peut imaginer qu’avec des bombes l’intention première est d’utiliser la surpuissance afin de s’assurer d’avoir éliminé l’ennemi. 

   Au cours des deux dernières décennies du 20e siècle on a tout de même connu des tueurs à gages qui préféraient revenir aux méthodes traditionnelles. Gérald Gallant, par exemple, avait pris pour habitude de s’armer d’un gros calibre, de tirer sa cible dans un lieu public – généralement un restaurant – et d’abandonner l’arme sur place avant de quitter la scène de crime en marchant. 

   Mais tous au longe de ces décennies, il y a une technique qui ne semble jamais s’être démentie : lorsqu’une arme à feu était utilisée, on tirait au moins une balle dans la tête et au moins une autre à la poitrine (on visait probablement le cœur). 

   Finalement, gardons à l’esprit que les meurtres par contrat ont aussi fait des victimes collatérales, particulièrement lorsqu’il y a erreur sur la personne. 

Meurtre motivé par le gangstérisme (0,2%)

     Aux États-Unis, le phénomène de gang de rue est apparu vers la fin des années 1960. Ce type de meurtre est principalement caractérisé par le fait que la victime ou la personne ciblée fait partie d’un gang rival. Toutefois, il est possible de retrouver des victimes innocentes. La plupart du temps, la scène de crime se situe dans une zone publique se trouvant sur le territoire d’un gang impliqué dans le crime, que ce soit du côté de la victime ou des agresseurs. L’attaque éclaire est privilégiée. Les tirs en provenance d’une voiture en marche sont un classique, mais ce type de meurtre peut également se produire en un lieu public. Le ou les agresseurs peuvent laisser une trace symbolique sur la scène de crime. Cependant, une réelle mise en scène est plutôt rare, principalement parce que l’action se passe rapidement et dans un lieu public. 

     Les tueurs emportent leurs armes de choix mais l’action est plutôt désorganisée. En effet, les tirs se font souvent de manière nerveuse et imprécise, et en se souciant assez peu des badauds. Voilà pourquoi il n’est pas rare de retrouver des victimes collatérales. Principalement, les armes utilisées sont des armes de poings, des fusils de chasse et des armes automatiques. De plus, les personnes impliquées, autant les victimes que les agresseurs, sont généralement connus des policiers. 

     À titre d’exemple, une fusillade a fait trois morts et deux blessés le 2 août 2021 à Rivière-des-Prairies. Les projectiles partaient dans tous les sens, si bien qu’une mère témoin de la scène a obligé ses deux enfants de 5 et 6 ans à se coucher par terre pour éviter le pire. Il y aurait eu une quinzaine de tirs environ. 

Meurtre par compétition criminelle ( 0,8%)

      Ce type de meurtre est commis dans le cadre d’un conflit en lien avec le contrôle d’un territoire au sein du crime organisé. Habituellement, la victime est une figure connue de la hiérarchie d’une quelconque organisation criminelle. Souvent, la scène de crime est le reflet d’une opération bien préparée et reflète du même coup l’état de conscience du tueur. Pour ce dernier, d’ailleurs, ce type de crime représente un risque élevé mais qui est considérablement réduit par son plan de fuite. Le tueur passe un minimum de temps sur les lieux. 

     Le plus ancien crime relié à cette catégorie semble être celui qui a coûté la vie à Vincenzo Marino, le 28 juin 1908, à Montréal. Ce jour-là, un homme s’est présenté au domicile de Marino et a demandé à le voir. Lorsque sa femme a répondu qu’il était absent, l’homme, qui n’a jamais été identifié, a fait demi-tour. Une trentaine de minutes plus tard, Marino était tué dans une autre rue. Le tireur n’a jamais été retrouvé. Marino était le chef de l’organisation la Main Noire à Montréal. La police avait une bonne idée des personnes responsables de ce meurtre, mais il n’y a jamais eu assez de preuve pour accuser qui que ce soit. Cette mort devait permettre à d’autres organisations criminelles de prendre la place de la Main Noire. 

     Plus tard, au cours des années 1950 et 1960, on a assisté à une importante augmentation des meurtres par contrat, dont plusieurs pouvaient s’apparenter au meurtre par compétition criminelle. En fait, dès qu’il est question d’éliminer un rival pour le bien de sa propre organisation, on parle alors de compétition criminelle. Quelques bandes de la petite pègre québécoise des années 1950 ont commencé à se livrer ce genre de guerre. Une décennie plus tard, de ces rivalités émergera le nom de Richard Blass, dont le charisme douteux attirera l’admiration de certaines foules. 

     Plus tard, les guerres des différentes bandes de motards s’inscrivent directement dans cette catégorie. 

Meurtre par kidnapping (0,1%)

     Bien que rare au Québec, le meurtre par kidnapping débute principalement par une motivation reliée à l’enlèvement d’une personne dans le but d’obtenir une rançon. Le ou les criminels à l’origine d’un kidnapping peuvent ainsi en arriver à éliminer leur victime, que la rançon ait été payée ou non. Selon le CCM-3, il faut dissocier ce type de crime de celui qui implique des otages, comme par exemple lorsqu’une personne se barricade lors d’un vol de banque ou dans une situation de détresse. La principale différence, c’est que dans ce dernier type de crime les autorités connaissent l’endroit où se trouvent les otages, tandis qu’il en va autrement pour la personne kidnappée. De plus, la rançon n’est pas exclusivement d’ordre monétaire. Elle peut représenter un profit que les kidnappeurs souhaitent obtenir en échange de la personne enlevée (garantie humaine). Par exemple, les agresseurs pourraient revendiquer des demandes politiques. Le meurtre de Pierre Laporte en 1970, dans le cadre de la Crise d’octobre, en est un cas type. Le meurtre n’était peut-être pas planifié au départ, mais la motivation de l’enlèvement a fini par conduire les agresseurs à tuer le ministre Laporte. 

Meurtre par altération de produit

     Ce type de meurtre est commis par l’altération d’un produit commercial. Selon le CCM-3, il existe trois stratégies de base utilisées par ce type de tueur ou tueuse : faire croire à une mort par erreur, à une mort reliée à l’extorsion, et finalement des opérations d’affaire. 

     Cette dernière stratégie implique alors le souhait de nuire à un compétiteur. L’altération d’un produit commercial peut se traduire par un changement d’étiquette sur un produit dangereux. Le meilleur exemple survenu aux États-Unis reste probablement le tueur au Tylenol, qui n’a jamais été appréhendé. Au Québec, cette motivation est jusqu’à maintenant inexistante. Du moins, le DHQ n’a répertorié aucun cas. 

     Les genres d’homicides qui pourraient s’en rapprocher le plus sont ceux en lien avec la production de l’alcool de contrebande, qui semblait si populaire dans nos comtés à une certaine époque. Par exemple, l’alcool vendu par un contrebandier de race noire nommé Charles « Mack » Medley McIntyre a coûté la vie à quatre personnes à Montréal en décembre 1938. Toutefois, pour que ce soit un meurtre par altération de produit, il aurait fallu prouver l’intention de McIntyre de nuire à une compagnie légitime, ou d’avoir fait passer ses victimes comme des gens visés au hasard. Or, McIntyre a été acquitté. Son crime s’apparentait plutôt à de la négligence criminelle, dans le sens où il s’est permis de vendre de l’alcool sans en vérifier la qualité. 

Meurtre en lien avec la drogue / cigarettes (1,1%)

Le meurtre en lien avec la drogue se définie comme l’élimination d’une personne dont la mort représente le moyen de faciliter ou d’alléger les opérations d’un réseau de drogue. Le CCM-3 divise ce type de meurtre en cinq classes : discipline, informateur, vol, conflit de territoire, et l’avocat anti-drogue. Nous n’irons cependant pas jusque-là. Toutefois, selon les époques, le DHQ inclut dans cette catégorie les meurtres reliés au trafic de cigarettes. En effet, c’est un trafic qui s’apparente beaucoup à celui de la drogue et qui a coûté la vie à plusieurs personnes à une certaine époque. 

 Dans le domaine de la drogue, si le meurtre implique un désir de vouloir faire passer un message, le crime se déroulera en un lieu public. Le corps de la victime ne sera pas dissimulé, mais laissé sur place dans une complète indifférence. Toutefois, certains éléments comme de la drogue ou de l’argent peuvent être subtilisés sur la scène de crime. L’arme utilisée est généralement une arme de choix emportée sur les lieux par le ou les tueurs et il quittera les lieux avec cette arme sur lui. La mise en scène est généralement inexistante dans ce type de meurtre. 

Ce type de crime peut aussi être confondu avec le meurtre par contrat ou le règlement de compte, comme on le dit souvent dans les médias et la population. 

À une certaine époque, on a constaté que le trafic de cigarette avait sensiblement les mêmes répercussions que le milieu de la drogue. C’est pourquoi nous incluons la drogue et la cigarette dans la même catégorie. La seule différence, c’est que le trafic de cigarettes a été de plus courte durée. 

D’après nos recherches, il se pourrait bien que le tout premier homicide commis en lien avec la drogue se soit produit le 21 octobre 1961. Claude Gélinas se comportait d’ailleurs comme un flamboyant personne du crime, au point où les marchands de Montréal se sont réjouis de sa disparition. En effet, on a retrouvé sa voiture mais jamais son corps. Toutefois, lorsque Jean-Paul Tremblay a été tué à son tour le 13 février 1962, on a fait des liens entre les deux crimes. En effet, selon les enquêteurs, les deux hommes avaient été torturé avant d’être assassinés. Tremblay était reconnu pour contrôler un réseau qui s’étendait sur la côte est, mais aussi aux États-Unis et en Europe. D’ailleurs, en août 1963, le nom de Tremblay a été cité lors d’un procès pour trafic de drogue qui s’est tenu à Paris, en France. On parlait ouvertement de lui comme d’un grand trafiquant. 

 Au cours des années qui ont suivies, comme on le sait, les crimes commis en lien avec la drogue ont été nombreux. On pouvait agir par compétition criminelle, mais aussi pour des raisons plus banales. Il suffit de penser aux toxicomanes dépendants qui sont prêts à tout pour obtenir leur dose. De plus, la drogue a modifié le comportement de certains tueurs, au point de rendre difficile la classification de certains homicides. On se demande même si la drogue ne joue pas un rôle dans cette nouvelle catégorie qu’on appelle les tueurs à la chaîne.  

Meurtre motivé par des gains relatifs aux héritages (0,2%)

     Ici, la victime est éliminée pour permettre à l’agresseur(e) de toucher un avantage monétaire relié à une assurance-vie ou un héritage. Ce crime est donc prémédité, d’où l’utilisation du mot « meurtre », et il implique donc une relation étroite entre la victime et son agresseur. 

     Le premier meurtre de ce genre au Québec semble avoir été commis en janvier 1922 lorsque Raoul Delorme a été retrouvé mort à Montréal. Le jeune homme avait été tué par balle, mais son cadavre a été retrouvé ligoté et il avait visiblement été transporté à partir d’un autre endroit. Bref, tout indiquait que le crime avait été commis ailleurs et que, par conséquent, il y avait eu mise en scène. 

     Les policiers ont rapidement soupçonné son frère, le prêtre Adélard Delorme, dont le comportement était non seulement suspect mais étrange. Si l’histoire populaire fait encore de lui un fratricide, l’affaire reste officiellement non élucidée puisque le prêtre a finalement été acquitté en raison de son état mental. L’affaire a passionné le public, au point où on en a fait un téléfilm et une bande dessinée. 

Profit personnel (0,8%)

Dans un homicide à profit personnel, la victime peut être tuée pour un gain financier ou autre, et on peut également y retrouver les meurtres multiples impliquant une fraude. Ce profit personnel peut aussi se traduire par autre chose que de l’argent. Attention, car il est facile de confondre cette catégorie avec celle de l’homicide commis lors d’un vol. 

Selon le CCM-3, le corps de la victime n’est généralement pas dissimulé et plutôt laissé à l’endroit où le crime a été commis. Que la nature du crime démontre une organisation ou une désorganisation dépend de la planification élaborée par l’agresseur ou de sa capacité criminelle. Par exemple, si un crime est teinté de spontanéité commis par un jeune agresseur, il faudrait en déduire de l’impulsivité et le fait que le tueur ait une intelligence réduite. Dans ce cas, la scène de crime peut présenter plusieurs indices matériels, tels que des empreintes digitales ou des empreintes de pas. L’arme sera, elle aussi, d’opportunité et laissée sur place. La scène de crime présentera alors des aspects chaotiques, avec indication d’une violence soudaine envers la victime (une attaque éclaire). En revanche, le tueur plus calculateur aura planifié tous les aspects de son crime. Ainsi, la SC présentera un minimum de preuves. Puisque l’arme est alors de choix, le tueur l’emportera avec lui. 

La mise en scène est fréquente dans ce type de crime. Elle sera alors faite dans le but de donner l’impression que la mort résulte d’une cause naturelle, accidentelle, un suicide, ou occasionnée par une quelconque activité criminelle. Puisqu’on tente de masquer la véritable cause du décès, le poison ou l’asphyxie doit être envisagé. 

D’après ce que nous en savons, le meurtre commis par Venant Clavet en Gaspésie, en 1953, est de type profit personnel. Il convoitait non seulement une jeune fille que sa victime voulait également séduire, mais il convoitait aussi le peu d’argent qu’il avait en poche. On parle d’un peu moins de 100$ en coupures américaines. S'il y avait eu une dispute entre Clavet et sa victime, on aurait pu classer l’affaire comme un homicide argumentatif, ce qui implique souvent une cause qui se termine par une condamnation par homicide involontaire. Mais dans ce cas-ci, puisque Clavet avait planifié le meurtre de Pelchat, il s’agissait de préméditation. Il a d’ailleurs été pendu. 

D'une certaine façon, ce dossier ressemble au triple meurtre de trois chasseurs américains, lui aussi commis en Gaspésie en 1953. Pour ce crime, on a pendu Wilbert Coffin, un prospecteur et guide de chasse. Plus d’un demi-siècle plus tard, ce cas reste controversé - une partie de la population croit en l’innocence de Coffin – mais on peut le classer dans la catégorie des homicides à profit personnel. S'il est vrai que nous ne saurons probablement jamais comment Coffin s’y est pris pour assassinés les trois chasseurs, on sait qu’il s’est ensuite retrouvé en possession de plusieurs objets faisant partie des effets personnels de ses victimes. 

Donc, on parle de profit personnel parce que le tueur est le seul à profiter de la mort de sa victime, soit parce qu’il s’agissait d’un rival amoureux, parce qu’il convoitait son argent ou ses biens, et que sais-je encore! 

Profit commercial (0,7%)

     Ce type de meurtre est commis par une ou plusieurs personnes qui souhaite obtenir un gain de contrôle sur une entreprise ou sur le profit d’une entreprise. La victimologie devient très importante dans ce type de crime, car la plupart du temps la victime a une relation professionnelle avec l’agresseur. Ce lien n’est pas nécessairement familial ou personnel. Les caractéristiques concernant la scène de crime et la mise en scène sont les mêmes que pour l’homicide à profit individuel. (Michel Dunn). 

     Dès qu’il est question d’éliminer un individu nuisible à une organisation criminelle, on parle alors de profit commercial. Par exemple, il peut s’agir d’un membre de l’organisation en elle-même qui menace, volontairement ou non, de trop parler. On l’élimine alors parce qu’il nuit au bon fonctionnement de l’organisation. Les victimes peuvent aussi ne pas faire partie de l’organisation, mais on les élimine quand même pour ce qu’elles savent ou la menace qu’elles représentent envers l’organisation. Il suffit de penser aux témoins gênants. 

Cette catégorie englobe aussi les meurtres qui se commettent dans le but de protéger une organisation, comme par exemple éliminer quelqu’un qui en sait trop et que l’on sait trop bavard. 

Homicide commis lors d'un vol (4,6%)

     Le cas type de cette catégorie est le braqueur qui entre dans une banque avec l’intention première de se faire de l’argent facile, puis un employé ou une autre personne s’interpose et un coup de feu éclate. On se retrouve avec un mort sur le plancher. Ce sera le cas, par exemple, pour Ernest Côté, le tout dernier pendu au Québec. Celui-ci a attaqué une banque en 1959 et a tué le gérant après s’être chamailler avec lui. La préméditation n’est pas automatique dans ce type de crime, mais la justice a longtemps souligner que le voleur qui s’attaque à une institution bancaire en emportant avec lui une arme chargé devrait être conscient que son scénario peut basculer et qu’il en résultera la mort d’une ou plusieurs personnes. 

     Mais les homicides commis lors d’un vol ne se produisent pas tous dans les banques, une méthode qui d’ailleurs été abandonné depuis quelques décennies. Pour bien définir ce type de crime, il faut que la motivation initiale soir le vol. Évidemment, cette subtilité n’est pas toujours facile à déterminer, surtout pour des dossiers pour lesquels nous disposons de moins d’information. Donc, dans ces situations, le vol est plus ou moins planifié, selon le degré de prévoyance du criminel, mais l’homicide ne l’est généralement pas. Toutefois, elle inclut aussi les crimes impliquant des braqueurs qui, dès le départ, étaient prêts à tout. 

     Au cours de la soirée du 10 mars 1914, des voleurs ont défoncé un magasin de Ville Saint-Laurent pour y voler de la viande. Ils ont ensuite pris la fuite à bord d’une carriole rouge, filant à toute vitesse en direction de Montréal. Informés de la situation, les policiers Auguste Guyon, Honoré Bourdon et Calixte Brizzard se sont armés de revolvers de gros calibre et ont formé un barrage dans la côte conduisant à l’hôpital Benjamin Boyer. Les policiers ont réussi à intercepté la cariole, mais pendant la fouille du véhicule, l’un des bandits a sorti une arme et a tiré sur l’agent Bourdon. L’artère carotide sectionnée, Bourdon est mort en moins d’une minute. Il avait 36 ans. 

     On comprend que la motivation de cet homicide pourrait être remis en question, mais il faut revoir le contexte. Sans la motivation initiale de vouloir commettre un vol, le policier Bourdon n’aurait jamais été tué. 

     Il y a des cas évidemment plus typiques. Le 27 août 1970, par exemple, Frédéric McMahon, un vétéran de la Seconde Guerre Mondiale âgé de 56 ans a été tué lorsqu’il a résisté à deux jeunes cagoulards venus le braquer avec une carabine tronçonnée de calibre .22. Son meurtre n’a jamais été résolu. 

     Les homicides qui surviennent lors d’un vol représentent une moyenne de 8,1% de tous les homicides commis à travers la province. Le chiffre n’est pas banal et démontrer aussi que le vol peut parfois évoluer vers un crime plus violent et causer des dommages irréversibles. 

Homicide sans discernement commis lors d'un vol (0,4%)

Selon le CCM-3, la victime de ce type d’homicide est un témoin potentiel d’un crime qui peut représenter une menace pour le criminel. Il ou elle n’offre aucune résistance face au criminel, mais celui-ci va tout de même l’éliminer. Dans ce cas, on parle de victime d’opportunité. 

À titre d’exemple, une personne entre dans un dépanneur au moment où un vol est en train de se commettre. Le criminel va la tuer pour éviter un témoin gênant. Le niveau de risque de la victime varie beaucoup dans ce genre de situation. Le CCM-3 rappelle qu’une victime se baladant seule la nuit a plus de chance d’être victime d’homicide sans discernement ou d’homicide situationnel plutôt qu’un commis de magasin qui travaille de jour. Le risque dépend également de quelques points techniques, comme par exemple la présence ou non de caméra ou d’autres services de sécurité. De plus, la victime elle-même peut rehausser son propre niveau de risque par son attitude. 

La scène de crime tourne souvent autour d’une source d’argent. La plupart du temps, l’arme du crime est amenée sur les lieux par le criminel, qui repart ensuite avec. Il ne l’abandonne pas sur les lieux de son crime, comme le ferait un tueur à gages par exemple. La présence de preuves matérielles sur la scène dépend de l’intelligence du tueur et de sa capacité à s’adapter et aussi du temps qu’il restera sur place. Plus de temps il passera sur le lieu de son crime et plus on aura à faire à un criminel d’expérience. La scène sera alors plus contrôlée et ordonnée. D’ailleurs, les cas répertoriés par le DHQ nous montrent qu’il y a une certaine prise de contrôle de la scène de crime qui, pense-t-on, procure une certaine satisfaction au tueur. Au contraire, l’auteur d’un vol simple (voir Homicide commis lors d’un vol) a pour principal bu de quitter les lieux au plus vite, tandis que celui qui le fait sans discernement peut s’attarder sur les lieux. 

 Dans la plupart des cas, aucun effort n’est mis pour dissimuler le corps. La plupart du temps, les armes à feu sont impliquées dans ce type d’homicide, mais il est possible de se retrouver en présence de coups traumatiques ou de bagarre. On peut également retrouver des signes de liens, comme des menottes, bandeau, ou autre. L’agression sexuelle peut aussi se produire. 

Selon les mêmes auteurs, il est important d’approcher ce type de crime comme un cambriolage et non comme un meurtre, ce qui revient à dire qu’il faudrait regarder les modes opératoires de vols similaires afin de voir si des recoupements sont possibles. Le criminel qui se cache derrière ce profil est généralement jeune homme qui a un historique en matière criminel, principalement avec les vols de voiture16. On ajoute aussi que les auteurs de ces crimes se déplacent habituellement à pied car ils habitent souvent dans le secteur. 

Le 28 octobre 1996, un hold-up était perpétré dans le restaurant Harvey’s de Côte-des-Neiges. Deux employés ont été égorgés et une troisième, Annie Pellerin, poignardée à la tête, a été laissée pour morte. Malgré le sérieux de ses blessures, elle a survécu. Elle écrira d’ailleurs un livre en collaboration avec la journaliste Isabelle Richer en 2005. L’auteur de ce crime était bien déterminé à ne laisser aucun témoin en vie. On aura donc compris que l’auteur d’un ou plusieurs homicides entrant dans cette catégorie fait preuve d’un niveau de dangerosité plus élevé que la moyenne. 

Finalement, retenons que dans ce type de vol, plus violent que les autres, à un moment ou à un autre, l’agresseur entre en contrôle de sa scène. Il la domine, que ce soit pour quelques minutes ou quelques heures. Toutefois, les homicides sans discernement commis lors d’un vol représentent seulement 1,6% de tous les homicides commis au Québec. 

Homicide situationnel commis lors d'un vol (0,1%)

La victime de ce type d’homicide en est une d’opportunité. Tous les critères aux victimes de la catégorie précédente s’appliquent également ici. Toutefois, la différence majeure est que le criminel perçoit la victime comme une menace ou un obstacle au succès de son vol. Contrairement au CCM-3, cependant, nous n’associons pas tous les homicides situationnels à une motivation basée sur le vol. Le DHQ envisage plutôt la chose comme une situation incontrôlable et imprévue de la part de l’offenseur. Par exemple, un conducteur victime de rage au volant de la part d’un autre automobiliste se retrouve coincé et tue son agresseur par légitime défense. C’est la « situation » qui fait de lui un tueur, et non sa volonté de commettre un crime. 

Toutefois, l’offenseur peut aussi être un homme dangereux, par exemple un criminel recherché qui se défend lorsqu’on le surprend pour venir l’arrêter. Il n’avait pas prévu de tueur quelqu’un à ce moment-là, mais la situation fait en sorte que pour conserver sa liberté il tentera d’abattre les obstacles qui se mettent en travers de son chemin. On aura compris que l’homicide situationnel ne présente habituellement aucune mise en scène. 

Homicide situationnel envers une victime âgée (0,6%)

Tout comme dans la catégorie précédente, la victime est d’opportunité. Selon le CCM-3, ce type de vol est perpétré comme un blitz, car les voleurs ne veulent pas perdre leur temps sur les lieux. Toutefois, nous avons constaté que pour certains crimes impliquant des personnes âgées, le ou les agresseurs se sont attardés sur la scène de crime, en plus d’attacher leurs victimes. Il peut arriver que le suspect tente de dissimuler partiellement son identité pendant le vol, comme par exemple avec un foulard, mais s’il est surpris il se dirigera vers le meurtre comme solution. Dans les cas étudiés au Québec, il se pourrait que le ou les voleurs qui s’en prennent à des personnes âgées savent très bien comment leur crime va se terminer. 

Par ailleurs, ces agresseurs savent qu’ils s’attaquent à des personnes vulnérables, c’est donc qu’ils les connaissaient avant ou alors ils les avaient ciblés avant de passer à l’acte. De plus, les agresseurs de cette catégorie sont généralement jeunes ou alors avec une maturité criminelle peu développée. 

Le CCM-3 nous fait remarquer qu’il est possible de retrouver des éléments contradictoires sur la scène de crime, par exemples des traces d’effraction méticuleuses alors que la fuite du ou des agresseurs se soit produite dans le K.O. 

Finalement, on a été en mesure de constater que plusieurs de ces crimes n’ont jamais été élucidé. 

Homicide domestique par un conjoint ou ex-conjoint (féminicide)
(6,4%)

Dans cette catégorie, on retrouve tous les homicides impliquant une victime de sexe masculin ou féminin tué(e) par un conjoint(e). Nous englobons donc dans cette catégorie les crimes qui ont été commis au sein d’un couple gai. De plus, nous entendons par « conjoint », tout conjoint actuel ou ex-conjoint, et même ces hommes qui pensent être le conjoint de la victime. Par exemple, un jeune homme qui prend ses fantasmes pour de la réalité et qui projette ce qu’il croit être de l’amour sur une femme qui ne veut rien savoir de lui. Malgré le fait qu’ils n'ont jamais été en couple, ce type d’agresseur, dans ses pensées, agis exactement comme un conjoint meurtrier. Ces cas sont cependant plus rares, mais ils sont traités comme des conjoints. 

Vous aurez sans doute compris que la présente catégorie englobe ce que les médias surnomment depuis ces dernières années les féminicides. Toutefois, ce terme étant trop large – féminicide désigne seulement que la victime est une femme, sans autre précision sur la classification – nous avons choisi de l’intégrer à la catégorie des homicides par conjoint. 

Cependant, nous verrons qu’il y a une distinction à faire entre le conjoint suicidaire et celui qui n’est pas suicidaire. Nous verrons cette distinction plus en détails au cours des prochains paragraphes. 

On se doit aussi de préciser que vous rencontrerez des cas d’homicide par conjoint où la victime n’était pas la conjointe ni l’ex-conjointe du tueur. Pourquoi? Parce qu’il est arrivé à quelques occasions que la motivation première du tueur était de tuer sa conjointe mais que, finalement, le résultat a été différents. À titre d’exemple, le 3 novembre 1932, Ildège Blais s’est acheté un pistolet dans le but de tuer sa copine, qui voulait le quitter parce qu’elle avait appris qu’il avait déjà fait de la prison. Quelques heures plus tard, il a retrouvé sa copine dans une rue de Shawinigan et a immédiatement ouvert le feu sur elle. Au même moment, le père d’Ildège est intervenu et a été blessé en désarmant son fils. La copine est restée paralysée pour le reste de ses jours, tandis que le père est décédé. On pourrait donc penser que l’intention de s’en prendre à une conjointe s’est transformé en parricide, mais nous croyons plutôt que c’est la motivation première – l’homicide par un conjoint non suicidaire – qui a finalement causé la mort du père. Sans cette motivation, le père Blais ne serait pas mort ce jour-là. Par conséquent, ce crime a été inscrit à la fois comme un homicide domestique par un conjoint non suicidaire et aussi comme parricide, en tant que résultat de la motivation. 

Homicide domestique par un conjoint suicidaire (2,3 %)

Pour certains dossiers, les renseignements disponibles ne permettent pas de spécifier si le conjoint-tueur était suicidaire ou non au moment des faits. Dans ces cas-là, le DHQ a choisi d’utiliser la catégorie plus générale d’Homicide par un conjoint, tout simplement.

Pour le conjoint suicidaire, il semble utiliser des moyens plus violents pour commettre son crime. Sa colère est telle qu’il souhaite emporter quelqu’un avec lui dans sa « chute ». Dans sa souffrance émotionnelle, il ne souhaite pas mourir seul. Ceci dit, il arrive que le conjoint-tueur procède en deux étapes, c’est-à-dire qu’il tue d’abord sa conjointe et qu’ensuite il peut se rendre dans un autre endroit afin de s’enlever la vie. Ce meurtrier laissera donc un minimum de deux scènes de crime derrière lui. Dans d’autres cas, sans qu’on puisse réellement savoir pourquoi, il se suicide sur place. Dans ces cas-là, il semble que le délai entre le meurtre et le suicide soit très court. Évidemment, il arrive que le conjoint-tueur démontre une réelle tendance suicidaire mais qu’il « manque son coup ». Dans ce type de cas, nous verrons que ceux-là ont dû faire face à la justice. Puisque les dossiers médicaux et psychiatriques sont confidentiels, il nous est impossible d’étudier les motivations profondes de ces tueurs.

Le plus ancien crime du genre impliquant un conjoint suicidaire remonte au 14 août 1808. Le crime s’est produit dans le faubourg Saint-Jean, à Québec. Selon Le Courrier de Québec, un soldat du nom de John Cook a tranché la gorge de son amante dans la maison du mari de celle-ci. Cook s’est aussi tranché la gorge. Malgré le peu de détail qu’on possède sur cette affaire, il s’agirait du plus ancien uxoricide répertorié par le DHQ.

Les uxoricides par conjoints suicidaires allaient bien sûr se multiplier avec le temps. Vers l’année 2020, les médias se sont mis à les surnommer féménicides, même si ce terme reste assez vague d’un point de vue classification. Mais en moyenne, on peut dire que les conjoints suicidaires représentent environ 37% des crimes où les femmes sont assassinées par un conjoint, un ex-conjoint ou un homme qui fantasme sur l’Idée d’être son conjoint.

On a aussi constaté qu’il faudrait peut-être sous-diviser cette catégorie encore en deux. En effet, beaucoup plus tard dans le temps cependant, nous assistons à deux types de comportement chez le conjoint tueur qui est suicidaire. Durant longtemps, on assiste surtout au tueur déterminé et convaincu, c’est à dire qu’il assassine l’être aimé en se suicidant immédiatement sur place. Celui-ci créé donc une seule scène de crime. Toutefois, on constate depuis maintenant quelques décennies qu’il existe aussi le conjoint tueur qui commet son acte et quitte les lieux, soit pour se suicider ailleurs ou pour être pris. Au cours de l’automne 1951, Joseph Victor Loranger semble être le premier à agir de cette façon. Il assassine sa femme à coups de marteau dans leur maison de campagne avant de quitter les lieux. Malgré le fait que son corps n’a jamais été retrouvé, on s’entend généralement pour dire qu’il s’est suicidé en se jetant dans une mine de la région d’Acton Vale.

Ce type de conjoint suicidaire créé donc un minimum de deux scènes de crime. Il est risqué d’expliquer pourquoi ils agissent ainsi mais il est important de pouvoir, dans un premier temps, l’observer. En étudiant de plus en plus de cas, peut-être arriverons-nous à suggérer des hypothèses ou à soulever d’autres questions.

On constate aussi que les conjoints suicidaires utilisent plus souvent l’arme à feu que les non-suicidaires. Cela s’explique par le fait que le suicidaire prémédite son geste, il a donc le temps de choisir l’arme qu’il utilisera pour mettre fin à son funeste scénario. Au contraire, le conjoint non suicidaire, pense-t-on, agit plus souvent qu’autrement dans un contexte inattendu, de colère soudaine ou alors dans un contexte où la préméditation est plus courte, moins réfléchi. Ceci expliquerait peut-être pourquoi ils pratiquent aussi à l’occasion la mise en scène. Puisqu'ils survivent à leur crime, ils savent aussi qu’ils seront les premiers soupçonnés, donc ils tentent de masquer des éléments de leur crime, soit en mettant le feu, en déplaçant le corps, etc.


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Homicide domestique par un conjoint non suicidaire (4,1%)

Ce type de tueur pourrait nous laisser croire qu’il n’a pas bien planifié son crime, voire pas du tout. En effet, il tue sa conjointe dans une rage soudaine et le choc de réaliser ensuite le crime qu’il a commis, c’est-à-dire ce point de non-retour franchi, il peut réagir de toutes sortes de façons. Certes, il n’a pas eu le temps de se faire à l’idée d’un suicide car cela ne fait pas partie de ses plans. Ces tueurs réagissent donc selon leur propre expérience de vie. Certains se rendent immédiatement à la police, d’autres essaient de se cacher, alors que d’autres encore vont réagir de manière loufoques et complètement illogiques. Souvent, ces tueurs passent aux aveux rapidement.

Le plus ancien crime du genre à avoir été répertorié par le DHQ remonte à mai 1795, lorsque le soldat Charles Cavanagh a utilisé sa baïonnette pour poignarder sa femme à deux reprises. Si les homicides par conjoints sont pratiquement inexistants au cours des deux premiers siècles de notre histoire, il semble se multiplier par la suite.

Avec le nombre de cas qui se sont multiplié au fil des siècles suivants, sur tous les homicides par un conjoint masculin, les non suicidaires se présentent dans une moyenne de 63%, par rapport à ceux qui sont suicidaires. On a aussi constaté

Homicide domestique par une conjointe (0,9%)

Cette catégorie ne fait pas de distinction de sexe concernant la victime, mais elle englobe uniquement les crimes commis par une femme. Tout comme la catégorie , la conjointe-tueuse peut ne plus être en couple au moment de passer à l’acte. Par exemple, elle peut encore être en couple ou non avec sa victime, habiter avec elle ou non. Mais généralement, on constate que les conjointes qui deviennent des tueuses le font pour se libérer d’une certaine forme d’emprise. Quant aux femmes qui éliminent leur conjoint afin de vouloir vivre une nouvelle relation avec une autre personne, le DHQ se réfère à la catégorie suivante, .

Il existe dans cette catégorie un cas tellement particulier qu’il semble unique dans l’histoire du Québec. En 1953, Lucienne Girard-Trudel, 33 ans, a voulu se débarrasser de son amant, Joseph Caya, 41 ans. Jusque-là, rien d’extraordinaire. C’est toutefois dans le moyen qu’elle a utilisé pour arriver à ses fins que Lucienne s’est démarqué. En effet, elle a demandé à sa fille de 12 ans, Suzanne Trudel, de tuer Joseph pour elle. La jeune fille, apparemment habile dans le maniement des armes à feu, a accepté et réalisé la souhait de sa mère avec un fusil de chasse de calibre .410.

Matricide (0,5%)

Le matricide est le résultat d’un meurtre commis par un enfant, généralement devenu adulte, envers sa mère. Cette catégorie n’est pas une motivation en soit mais le résultat d’un acte criminel, en l’occurrence, une mère tuée par son enfant. Or, nous avons constaté que les motivations varient. On y retrouve cependant beaucoup de maladie mentale chez le tueur ou un climat familial particulier. 

Parricide (0,7%)

Le parricide est le résultat d’un meurtre commis par un enfant, généralement devenu adulte, envers son père. La plupart du temps, c’est un fils qui se transforme en tueur, soit par vengeance ou sous la pression d’une forme quelconque d’aliénation mentale. 

Parenticide (0,1%)

Le terme de « parenticide » n’existe pas en français, mais seulement en anglais. Et encore, il ne désigne pas tout à fait la catégorie que nous souhaitons lui donner. En fait, le DHQ entend par ce terme toute personne qui tue à la fois son père et sa mère au cours d’un même événement. Ces dossiers sont rares, mais nous croyons qu’ils méritent d’être étudiés de façon différente. 

Fratricide (0,7%)

Le fratricide n’est pas une motivation en soit, mais plutôt le résultat d’un crime, à savoir un meurtre commis entre frères ou sœurs. Le fratricide n’est pas un type d’homicide très courant – il serait commis dans une proportion de 1,6% environ – et il peut être motivé par diverses catégories. Toutefois, le DHQ a constaté quelques cas qui sont conflictuels. Par exemple, en 1948, Louis Duval a tué son frère suite à une longue dispute concernant la délimitation de leurs terres, en Estrie. 

Toutefois, il ne faut pas oublier le cas de la famille Narbonne en 1875, où Jean-Baptiste Narbonne a été amené à comploter l’assassinat de son frère Dan avec ses parents, et tout cela pour lui faire les poches. Évidemment, les circonstances de ce crime font plutôt exception. 

Inclus aussi les femmes qui sont tués part leur frère ou une sœur.

Néonaticide (2,5%)

     Le néonaticide est le meurtre d’un enfant nouveau-né (moins de 24 heures après sa venue au monde) par sa mère. Celle-ci est généralement une jeune mère déminue et vient d’un milieu défavorisé et qui tente de dissimuler sa grossesse. Il n’est donc pas rare de retrouver les petits cadavres dans des lieux insensés comme des rebus ou même un tas de fumier. 

     La recherche entourant le projet DHQ a permis de présenter une chose à laquelle nous étions loin de nous attendre. Le néonaticide, autrefois appelé infanticide, est présent depuis pratiquement les débuts de la colonie. Le premier cas qu’il nous a été possible de répertorier remonte à 1708. 

     Évidemment, il y a des exceptions, car les poupons ne sont pas toujours victimes de leur mère. Il arrive que ce soit le père qui assassine les bébés naissants, quoi que c’est plutôt rare. En septembre 1861, Alexander Burns, un père maltraitant de 45 ans, s’est débarrassé de son poupon qu’il avait eu suite à une relation incestueuse avec l’une de ses filles. Pourrait-on penser que les rares pères qui s’adonnent au néonaticide le font pour cacher une situation familiale particulière? 

     Le 27 mai 1920, un autre cas impliquant le père est survenu. 

     Malgré ces exceptions, retenons que le profil le plus répandu est celui de la jeune mère démunie qui souffre de déni. Souvent le bébé est retrouvé dans un endroit insalubre parce que pour la mère cet être vivant n’existe pas; elle s’est efforcé durant des mois à nier et à dissimuler son existence. Toutefois, ce schéma nous aide à comprendre que si le corps d’un bébé est retrouvé dans un bac à déchets, il faudrait alors enquête du côté d’une jeune mère peu éduquée et provenant d’un milieu qui ne lui a pas permis d’atteindre une maturité convenable. 

     Ce type d’homicide a été souvent difficile à déceler. Il semble aussi davantage influencé par une certaine époque où les naissances extraconjugales trouvaient plus d’arguments pour les dissimuler. On soupçonne d’ailleurs que certains décès d’enfants non identifiés, répertoriés grâce aux enquêtes de coroners mises en ligne, pourraient cacher des néonaticide. On a également constaté que pour désigner ce type d’homicide les journaux ont longtemps utilisé le terme d’infanticide. Encore aujourd’hui, le terme de néonaticide, pourtant plus précis et explicite, est rarement utilisé dans les médias qui couvrent les faits divers. On constate aussi une similitude qui revient souvent dans le néonaticide, à savoir que plusieurs femmes, après avoir tué leur nouveau-né, l’on abandonné dans un champ, aux ordures ou sur un tas de fumier, comme si pour elles ce fœtus mort représentait une sorte de dégoût. 

     Selon Le Journal de Waterloo, il y avait eu 217 néonaticide (ou infanticides comme on le disait à l’époque) aux États-Unis au cours de l’année 1890. Tout ceci porte à croire que le néonaticide est une catégorie d’homicide qui a été négligé par les études ou même l’intérêt public. En effet, lorsqu’on considère seulement la période de la Nouvelle-France jusqu’à la fin du 19e siècle, le néonaticide représente environ 10% de tous les types d’homicides répertoriés par le DHQ. 

Filicide

La définition du filicide est celle d’un enfant assassiné par l’un de ses parents. Par le mot parent, le DHQ entend toute personne qui a une autorité parentale sur l’enfant victime de l’homicide, ce qui inclus les parents adoptifs, voir même un tuteur, ainsi que les grands-parents. Évidemment, les grands-parents assassins ont été rares dans l’histoire du Québec mais ils ont tout de même laissé quelques traces. Par exemple, en janvier 1950, une grand-mère de 51 ans a jeté dans les eaux froides du fleuve Saint-Laurent ses deux petits-fils car on menaçait de les confier à des orphelinats ou des familles d’accueil. 

Plus on recule dans le temps, et plus on utilisait le terme infanticide pour désigner ce type de crime, et on y mêlait même le néonaticide. En 1786, le roi a réalisé un premier geste d’humanité envers les responsables de ces homicides. Ainsi, il transformait la peine de mort en emprisonnement à vie. 

En juillet 1961, c’était à un grand-père de 66 ans d’agir de la sorte. Dans son cas, il a utilisé une arme à feu pour tuer sa petite-fille de 7 ans. À l’époque, on a écrit qu’il était incapable de supporter que la fillette puisse subir la séparation de ses parents. Désespéré, le grand-père a ensuite utilisé la même arme pour s’enlever la vie. 

Contrairement au CCM-3, qui présente une seule catégorie générale du filicide, le DHQ croit que l’idéal serait de présenter quatre sous-catégories qui présentent des caractéristiques intéressantes pouvant permettre une meilleure classification de ce type de crime. Les spécialistes ont constaté cinq grandes motivations que l’on peut attribuer généralement aux parents qui commettent des filicides : il y a la correction physique fatale (parents maltraitants); par représailles envers le conjoint ou la conjointe; l’enfant non-désiré; par altruisme (le parent agresseur qui croit qu’il est préférable pour l’enfant de mourir; généralement ce type de crime est accompagné du suicide ou d’une tentative de suicide), c’est généralement commis par la mère; et finalement il y a la psychose. 

Toutefois, en raisons des informations parfois limitées qui nous parviennent afin de reconstituer les dossiers, il nous sera impossible de respecter ces quatre catégories car dans plusieurs cas nous n’avons eu aucun moyen de savoir si le parent assassin était aussi maltraitant ou non maltraitant. Pour ce faire, nous simplifierons en deux sous-catégories : le filicide commis par une mère et le filicide commis par un père. 

Socialement, les parents ont tendance à craindre les étrangers. Peut-être est-ce vrai en matière d’agression sexuelle, mais dans le domaine des enfants assassinés, les chiffres recueillis tendent à démontrer que les adultes les plus dangereux pour les enfants sont justement les parents. En effet, si les crimes incluant des enfants versus un tueur étranger – pensons par exemple à Cédrika Provencher en 2007 ou à Denise Therrien en 1961 – sont plus marquants sur le plan médiatique, les chiffres démontrent qu’il y a plus de filicides au Québec que d’Infanticides. 

Filicide par un père (0,8%)

Filicide par une mère (1,3%)

   L'une des plus étonnantes constatations que les données du DHQ nous ont permis de tirer c'est de se retrouver devant un fait étonnant: malgré nos peurs sociales, les enfants ont plus de chances d'être victimes de leur propres parents plutôt que par un étranger. Non seulement le filicide est un peu plus répandu que l'infanticide, mais ce sont les mères qui se font les plus meurtrières.

Familicide (0,5%)

   Nous définissons comme familicide le résultat d’une personne qui tue en totalité ou en partie les membres de sa famille. Généralement, c’est un crime exclusif aux hommes. L’un des exemples les plus typiques est survenu en décembre 1929 lorsque Andrew Day, un travailleur des usines des pâtes et papiers de Trois-Rivières a utilisé une hache pour assassiner sa femme et ses sept fils dans leur sommeil. Il a ensuite tenté de se suicider en se tranchant la gorge, mais les autorités ont réussi à le soigner. Lorsqu’il a subi son procès en mars 1930, il a été déclaré inapte et on l’a envoyé en institution psychiatrique. 

Le familicide est le fait d’anéantir l’entièreté de sa famille avant de mourir avec elle. En quelque sorte, c’est un ultime geste de contrôle. La presque totalités des familicides sont commis par le père, mais nous avons quelques exceptions dans nos recherches. Par exemple, le 5 janvier 1915, c’est alors que son mari était occupé à faire la guerre en Europe que Marie Moon (Von Looey) et ses trois enfants ont été étranglés à mort dans leur logis de la rue Beaudry, à Montréal. Or, le crime a été commis par le frère de Marie, Eugene Moon, 46 ans, qui s’est d’ailleurs suicidé peu de temps après. Il avait le mal du pays, il n’arrivait pas à se trouver un emploi, il ne se mêlait pas aux autres et on lui avait refusé l’armée en raison de son âge. 

Homicide argumentatif  (6,5%)

     Généralement, la victime et le tueur ne se connaissent pas ou très peu. Le cas type de l’homicide argumentatif pourrait se présenter lors d’une dispute dans un bar entre deux hommes qui se connaissent à peine et que la bagarre se termine par la mort de l’un d’eux. Par conséquent, on aura compris que ce type de crime présente habituellement une seule scène de crime, et que la mort de la victime n’a pas été prémédité. Plusieurs cas du genre se sont d’ailleurs terminés par des verdicts d’homicide involontaire. L’arme du crime peut simplement être un coup de poing, un objet d’opportunité ou alors un couteau ou arme de poing que le tueur transportait sur lui pour une raison quelconque. Selon le CCM-3, ce type d’homicide se déclenche à la suite d’une dispute verbale. 

Homicide conflictuel (1,9%)

     Contrairement à la catégorie précédente, l’homicide conflictuel survient à la suite d’un motif personnel, ce qui explique pourquoi l’agresseur et sa victime se connaissent depuis plus longtemps que les personnes impliquées dans l’homicide argumentatif. Par exemple, il peut s’agir d’une dispute entre deux frères ou deux voisins qui traîne depuis un certain temps, etc. 

     À cet effet, en 1948, Louis Duval en est venu à tuer son frère de 57 ans, Georges, après une longue dispute concernant les limites de leurs terres. Puisque le procès a démontré que Georges l’avait agressé en premier lors de la journée fatidique, Louis Duval a été acquitté. 

Infanticide par un tueur d'âge adulte (0,5%)

     De manière générale, l’infanticide se traduit assez largement par un enfant victime d’homicide commis par une personne autre que ses parents. Cette définition ne tient compte d’aucun autre critère, par exemple le sexe ou l’âge du meurtrier. L’infanticide peut être commis autant par des tueurs qui connaissent leur victime que par d’autres qui ne la connaisse pas. Cependant, il faudra faire la distinction avec le même mot utilisé dans les médias ou par le système judiciaire. Dans le premier cas, il peut désigner à peu n’importe quel homicide d’enfant, qu’il ait été commis par un membre de la parenté ou non. Dans le cas du Code criminel canadien, le mot infanticide désigne toujours l’homicide d’un poupon, comme nous l’avons vu avec le néonaticide.

     Lorsqu’un tueur d’âge adulte s’en prend à un enfant qu’il ne connaît pas, on peut facilement soupçonner que la motivation principale tourne autour de la sexualité. Rappelons que même si la victime ne présente aucune trace d’agression ou de viol au moment de l’autopsie, le sexe peut tout de même se retrouver au cœur de la motivation. En effet, le désir d’avoir une relation sexuelle avec un ou une mineure peut amener le tueur à se mettre en chasse mais au moment de commettre son crime les choses ne se passent pas comme il le prévoyait et il est alors incapable de réaliser pleinement le fantasme qu’il avait soigneusement planifié. On aura donc compris que ce type de crime se rapproche également de l’homicide sexuel.  

Infanticide par un tueur d'âge mineure (0,2%)

     Le 11 août 1946, un enfant de 11 ans a été assassiné par un garçon à peine plus vieux que lui. En observant les cas répertoriés au fil des recherches, le DHQ a cru bon de diviser la catégorie des infanticides en deux, la première lorsque le meurtrier est d’âge adulte et la seconde lorsque le meurtrier est d’âge mineure. 

Meurtre d'autorité (0,1%)

Texte complet bientôt disponible ...

Meurtre par vengeance (1,4%)

     Au cinéma, la vengeance a été utilisée à de nombreuse reprises comme intrigue principale et dans la plupart des cas elle y est présenté comme une satisfaction, une bonne chose. Quoique à de rares occasions, la motivation de la vengeance peut ressembler à ce que Hollywood nous a habitué, la plupart du temps la vengeance est ici vue de la façon que le tueur la voie. C’est-à-dire qu’elle n’est toujours pas légitime. Par exemple, un déséquilibré peut vouloir se venger d’une situation dans laquelle il n’a même pas été lésée. D’autre part, des meurtres peuvent être commis par des groupes criminalisés qui veulent donner la réplique face à un groupe rival qui vient d’assassiner un ou plusieurs de leurs amis. 

     Toutefois, ce qui est sûr dans le meurtre par vengeance c’est qu’il est préparé, prémédité. Le ou les tueurs vont également utiliser des armes de choix, puisqu’ils ont plus ou moins le temps de préparer leur crime. Cela peut donc aller de l’arme à feu de fort calibre jusqu’aux explosifs. 

Homicide à motif indéterminé (7,8%)

     Cette catégorie se divise principalement en deux parties. Dans un premier temps, nous y avons classé les homicides sur lesquels nous manquions de détails cruciaux pour trouver une classification adéquate. Ainsi, plusieurs homicides des 17e et 18e siècles ont hérité de ce titre parce que les circonstances des crimes étaient insuffisantes pour avoir été clairs. Sous ces crimes se cachent donc certainement plusieurs homicides et meurtres qui pourraient se retrouver dans d’autres catégories. Par chance, plus nous nous rapprochons de notre époque contemporaine, ce choix s’est raréfié, pour la simple raison que nous possédons maintenant plus d’informations nous permettant de mieux classifier les dossiers. Ce choix, donc, n’a rien à voir avec la motivation des tueurs mais force est de constaté que les homicides à motif indéterminés sont plus nombreux en ce qui concerne les deux premiers siècles de notre histoire. D’autre part, nous classons également dans cette catégorie les crimes qui ne peuvent être classé autrement, particulièrement parce que le tueur n’a agi selon aucune logique. Lorsque nous n’arrivons pas à comprendre pourquoi il a agi. Dans ces cas-là, la présence d’un déséquilibre ou d’une quelconque forme de maladie mentale est présente. Dans certains cas, le tueur lui-même ne peut dire pourquoi il a agi dans ces circonstances et même que les victimes ont pu être choisies au hasard. 

     Dans d’autres cas, n’oublions pas que la consommation de drogue peut aussi provoquer des homicides dont le mobile est difficile à cerner. Rien à voir avec la catégorie du Meurtre en lien avec la drogue (1.6), qui tourne surtout autour du commerce de la drogue, la consommation de stupéfiants peut ici influencer le comportement du tueur qui, autrement, n’aurait fait de mal à personne. Il arrive donc que dans des cas où il est difficile de comprendre la motivation, qu’on se retrouve en présence d’une forte influence de la drogue. 

Homicide extrémiste individuel à motivation socio-politique

     Moins évidente à expliquer, cette catégorie englobe les homicides qui trouvent leur motivation à travers un contexte social ou politique, que cela soit justifié ou non. À titre d’exemple, en 1807, Simon Latresse assistait à une soirée dansante lorsque des marins sont venus prendre de force de jeunes hommes pour ensuite les emmener travailler sur un navire. Une loi permettait ce type d’intervention, comme une sorte de conscription improvisée qu’on pouvait se servir sur commande pour combler le manque de matelots. Or, Simon Latresse a refusé de se laisser prendre et il a pris la fuite. Un soldat a alors répondu en lui tirant dans le dos. Le soldat qui a pressé la détente n’a pas fait preuve de négligence criminelle, puisqu’il savait probablement ce qu’il faisait en participant à cette intervention. Qu’a-t-il pensé au moment de tirer? A-t-il agi pour obéir aux ordres? Certes, il aurait pu choisir de ne pas tirer puisqu’on peut imaginer que Latresse n’était sans doute pas le premier jeune homme qui fuyait devant ce service obligatoire. Que ce soldat ait pressé la détente avec une intention criminelle ou non, il a agi dans un contexte socio-politique, à savoir qu’il avait des ordres à respecter ou alors qu’il a fait son travail avec une pensée purement politique, en ce sens qu’il aurait fait preuve de racisme envers un Canadien français. Ce geste n’en demeure pas moins une motivation personnelle, puisque, en dépit du fait que nous manquons de détails, le soldat a pris la décision de presser la détente au lieu de laisser fuir le jeune québécois, commettant ainsi un homicide. La prémédition n’est donc pas absolue dans cette catégorie. 

Terrorisme individuel d'inspiration politique

Texte à venir ...

Terrorisme individuel d'inspiration socio-économique

Texte à venir ...

Homicide médical

     Le meurtre médical est assez rare, en plus d’être difficile à détecter. Au Québec, le cas le plus typique serait celui de Virginie Gobeil, reconnue coupable d’avoir tué l’un de ses patients en 1909. Elle tenait un sanatorium à Montréal où elle avait développé une technique de guérison inusite qui consistait à les affamer. Après cette condamnation de 1909, elle semble avoir quitté la province à tout jamais, mais il est possible qu’elle ait fait d’autres victimes au cours des années précédentes. Le meurtre médical, tel qu’on peut le voir dans certaines publications concernant les tueurs en série, ces médecins qui aiment se sentir puissantes en éliminant plusieurs personnes sur une certaine période de temps, sont plutôt rares au Québec. Toutefois, le DHQ inclut aussi dans cette catégorie les homicides survenus au cours d’une opération chirurgicale illégale. Sous ce nom se cachent de nombreuses causes d’avortements qui ont mal tourné. Évidemment, comme nous le savons, l’avortement est devenu plus tard légale au Canada, ce qui a permis d’éviter ce type de pertes humaines. 

Homicide par négligence criminelle

     J’aime à dire que l’homicide par négligence criminelle est souvent synonyme d’idiotie. D’un autre côté, il est quelque fois à l’origine des plus grands nombres de victimes en une seule occasion. Par exemple, un feu allumé à Chapais en 1979 a causé la mort de 40 personnes. Et tout cela pourquoi? Par un homme ivre qui cherchait à s’amuser. S’amuser avec quoi? Vous voyez maintenant l’idiotie du geste? 

     On retrouve principalement dans cette catégorie les homicides causés par un comportement négligent qui ne reflète aucune intention criminelle mais dont le comportement irresponsable cause un décès. Le cas type, apparut très tôt au 20e siècle, sont les fameuses causes d’alcool au volant. Le conducteur croit qu’il est capable de conduire malgré son état d’ivresse. Il ne se dit pas qu’il souhaite tuer des personnes sur son passage, mais sa négligence peut causer la mort. La négligence criminelle peut également se voir dans un cas comme celui du navire qui a causé des centaines de victime en prenant feu, tout cela parce que son équipe souhaitait aller plus vite qu’un bateau de la concurrence. Alors que d’autres catégories d’homicides ou de meurtres causent encore des maux de tête aux psychiatres, les homicides par négligence criminelles sont évitables par une meilleure éducation et un comportement plus responsable. 

     Non seulement la plupart des homicides impliquant un véhicule automobile se retrouvent dans cette catégorie – car il est rare qu’un conducteur prennent son véhicule pour heurter des gens délibérément, ce qui nous obligerait alors à changer de catégorie en raison de la préméditation – mais aussi les homicides commis lors d’interventions chirurgicales illégales, comme on les appelait à une certaine époque. En fait, il s’agissait d’avortements illégaux. Nous considérons que la plupart des décès causé sous cette bannière l’on été par négligence parce que la personne qui le pratiquait, même avec une bonne intention de venir en aide à une femme qui souhaitait avorter, le faisait dans des conditions qui n’étaient pas idéal et aussi en se croyant capable d’y parvenir. Probablement que ces personnes, dont certains étaient médecins, avaient réussi de nombreux avortements sans connaître de complication, mais ce surplus d’assurance a aussi fait en sorte, dans certains cas, de causer la mort. Et la plupart de ces victimes, on s’en doute, étaient de jeunes femmes pleines d’avenir. 

     Ces décès par avortements ont aussi permis de mettre au jour une face plus cachée de notre histoire. Même en période d’interdiction totale de l’avortement, des femmes ont ressenti le besoin de recourir à cette pratique et pour des raisons qui leur appartiennent et que nous ne jugeons pas, loin de là. Il est d’ailleurs à se demander combien de vies aurions-nous pu sauver si l’avortement était devenue légale plus tôt? 

Homicide situationnel

     L’homicide situationnel se traduit plutôt par une situation fortuite. Une personne réagit à une action et ainsi tue une autre personne par sa réaction. Ce type de crime peut donc impliquer des agresseurs qui n’avaient aucune mauvaise intention au départ, mais on peut aussi y retrouver des criminels endurcis. Par exemple, Mesrine et Mercier qui ont tué deux gardes-chasse en 1972. Les deux évadés n’avaient pas planifié de tuer les deux hommes, mais parce que ceux-ci sont venus à leur rencontre ils ont opté pour la seule issue qu’ils croyaient possible, celle du double meurtre. Ils ont donc tué les deux gardes-chasse avant de poursuivre leur cavale.  

Homicide sexuel

     En raison d’un regrettable manque d’informations – par exemple l’accès aux dossiers de police, des photos de scène de crime, etc. – il a été difficile et même impossible dans certains cas de bien classifier tous les homicides sexuels. Par ailleurs, pour les dossiers identifiés comme étant des homicides à caractère sexuel, la plupart du temps, le DHQ a été incapable de déterminer si le tueur avait un profil organisé, désorganisé, mixte ou sadique. Avec l’aide du CCM-3, nous présentons tout de même les sous-catégories suivantes afin de tenter une meilleure compréhension de ce type de crime.  

      Le plus, le plus ancien homicide sexuel que nous avons pu répertorier est celui d’Ann Menzies. Son corps a été retrouvé dans la neige le 2 janvier 1784 le long d’une route dans le secteur de Beauport, près de Québec. Selon l’enquête du coroner, on a retrouvé beaucoup de sang sur sa chemise et on sait qu’elle a été violée. Était-ce l’œuvre d’un ou plusieurs individus? Ce crime était-il d’opportunité? Nous ne pourrons jamais répondre à ces questions puisque l’affaire est demeurée non résolue. Toutefois, à en croire le fait que le corps a été abandonné sur place et près d’une route – à la vue de tous, donc – il s’agit probablement d’un meurtre désorganisé. 

     En général, comme le souligne justement le CCM-3, l’homicide sexuel implique un élément sexuel dans la séquence des actes qui conduisent au meurtre. La performance et la signification de cet élément sexuel peut varier selon la psychologie de l’agresseur. Cet élément sexuel peut aller du viol pur et simple, incluant pénétration, à un assaut plus symbolique, comme l’insertion d’un objet. Ce crime est mené par les besoins sexuels et ses désirs. D’ailleurs, il peut y avoir ou non de contact sexuel entre le tueur et sa victime. De manière plus vulgaire, ce n’est pas parce que l’autopsie n’a retrouvé aucune trace de viol que l’homicide ne peut pas faire partie de la catégorie des homicides sexuels. Il faut se mettre dans la tête du tueur qui démarre son crime avec un fantasme, avec un scénario qu’il souhaite réalisé. Bien peu d’entre eux, cependant, réussissent à mettre en place leur scénario. En fait, on pourrait se demander si un tueur de cette espèce a déjà réussi à le faire. 

     Le viol n’est pas un automatisme, car il peut être interrompu. Le tueur peut également être incapable d’avoir une érection, etc. Il faut donc se pencher sur les éléments initiaux qui ont fait en sorte pourquoi ce tueur s’est attaqué à cette victime en particulier. 

     Étant donné la teneur des crimes sexuels, on parle presque automatiquement de tueur en série. En fait, les homicides sexuels représentent entre 3 et 4% des homicides commis au Québec. Par ailleurs, tous les meurtres sexuels ne sont pas l’œuvre de tueurs en série, car ceux-ci sont encore plus rares, mais les tueurs en série que nous avons connu au Québec jouaient tous dans cette catégorie-là. 

 

Homicide sexuel organisé :  

     Selon le CCM-3, l’homicide sexuel organisé englobe différents aspects qui font dire que le crime est bel et bien de cette catégorie. Il faut analyser la victime, la scène de crime, etc. Par exemple, la mise en scène peut être un indice qui pourrait nous dire qu’un crime est un homicide sexuel organisé. Le tueur organisé va également cibler ses victimes, il semble planifier ses crimes et montre une forme de contrôle sur la scène de crime. Il est méthodique et ordonné dans son approche et cela se reflète à travers toues les phases de son crime. 

     Pour toutes ces raisons, les tueurs organisés sont généralement plus intelligents que ceux qui ne le sont pas. 

     À titre d’exemple, le CCM-3 cite le tueur en série américain John Wayne Gacy. Cet homme se déguisait en clown et participait à toutes sortes d’activités sociales. Personne de son entourage aurait pu croire qu’il pouvait être un monstre, jusqu’à ce qu’on découvre qu’il avait tué quelques dizaines d’enfants, des garçon, dont plusieurs ont été enterrés dans le sous-sol de sa maison. 

Au Québec, Léopold Dion était sans nul doute un tueur en série organisé. Malgré son niveau de scolarité très faible, il prenait le temps de mettre un scénario crédible pour attirer ses jeunes victimes – lui aussi préférait les jeunes garçons –  

     Toujours selon le CCM-3, la victimologie démontre que souvent la victime est une personne qui vit seule. Les adolescents sont aussi ciblés, comme cela a été le cas avec Gacy mais aussi Jeffrey Dahmmer et au Québec avec Léopold Dion et Marcel Bernier. 

     Pour cette catégorie, le niveau de risque de la victime devient important. Le risque d’une victime peut sa calculer avec son âge, son style de vie, son occupation et sa stature physique. Par exemple, les victimes à faible risque sont celles dont le style de vie et les occupations font en sorte qu’elle aurait très peu de chance d’être ciblée par un prédateur organisé. Au contraire, les victimes à haut risque sont celles qui ont plus de chance d’être ciblées, ou qui se trouvent dans des endroits où les tueurs organisés savent où les trouver. Par exemple, les prostituées sont faciles à trouver, de même que les femmes célibataires qui fréquentent certains bars, sans oublier la clientèle des bars gai, pour des prédateurs homosexuels comme Dahmmer, ou encore les auto-stoppeurs et au to-stoppeuses. Le calcul du niveau de risque de la victime n’est pas un outil péjoratif envers la victime, mais plutôt pour aider à déterminer la façon dont s’y ait pris le tueur pour trouver sa proie. L’évaluation de la capacité à se défendre représente un autre facteur de risque que le tueur prendra en considération. Le risque se compte aussi d’après l’attitude de la victime envers les lieux à risque, comme par exemple la victime qui se retrouve en un lieu isolé. Une victime naïve, par exemple, qui fait confiance rapidement et ne craint pas les endroit à risque, a plus de chance de tomber dans le piège du tueur organisé. 

     Généralement, pour cette catégorie, la victime a moins de risque d’être attaquée si elle se trouve à l’intérieur plutôt qu’à l’extérieur. C’est un peu l’inverse de la victime des conjoints suicidaires et non-suicidaires, qui, pour la plupart, sont assassinées chez elles. Le tueur sexuel organisé, lui, est beaucoup plus calculateur car, habituellement, il veut éliminer tous les risques possibles parce qu’il aime sa traque et souhaite recommencer. Donc, il ne veut pas se faire prendre. Il est donc rare que ce type de tueur va s’en prendre à une victime qui se trouve chez elle, dans la sécurité de son foyer. C’est tout de même arrivée, en 2000 avec le meurtre de Guylaine Potvin. 

     La deuxième facette de risque réside du côté du tueur. Quel niveau de risque est-il prêt à prendre pour commettre son crime? 

      Comme on vient de le voir, la victime court moins de risque chez elle, et le facteur du moment de la journée vient aussi jouer un rôle. Les meurtres sexuels se produisent rarement en plein jour, contrairement à d’autres types d’homicide. Pour le tueur, s’en prendre à une victime le midi représente plus de risque qu’à minuit. 

     Par ailleurs, la victime type ne connait pas son agresseur. Toutefois, le tueur les choisi selon certains critères : l’âge, l’apparence, l’occupation, ou le style de vie. Habituellement, il va l’attaquer à l’endroit où il traque mais la victime peut aussi être d’opportunité. 

     On retrouve souvent plus d’une scène de crime chez le tueur organisé, le lieu où le contact initial s’est produit, le lieu de la mort et le lieu de la disposition du corps. S’il l’attaque chez elle, il peut déplacer la victime, que ce soit avec sa voiture ou celle de sa victime. 

La plupart du temps, le tueur emporte son arme du crime avec lui et repart avec elle après la commission de son crime. On constate souvent la présence de séquestration, comme du ruban à coller, de la corde, des chaînes, des menottes. L’utilisation d’entraves reflète le niveau de contrôle et l’apparence de planification de la scène de crime.  

Le tueur peut également emporter des trophées ou des souvenirs de son crime, cela peut aller de bijoux, de cartes d’identité de sa victime, ou même des parties de son corps. Ce tueur peut aussi faire preuve de mise en scène, que ce soit pour lui donner l’apparence d’un meurtre désorganisé, un vol, ou autre. 

 

Homicide sexuel désorganisé :  

Le tueur désorganisé, généralement au QI plus faible que son homologue organisé, peut connaître sa victime car il s’attaque souvent à des victimes qui habitent ou travaillent dans le même secteur que lui. Cela s’explique que le tueur désorganisé est plus impulsif, il agit davantage sous l’effet du stress. Si le tueur désorganisé arrive à commettre une série de crime, on remarque habituellement une variété dans les critères de sélection de ses victimes. Il est moins sélectif que le tueur organisé. 

Le facteur risque est situationnel parce qu’il dépend surtout du fait si la victime croise ou non la route du tueur désorganisé. On parle alors de la fameuse phrase : se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment. 

La scène de crime va généralement refléter la spontanéité et dans certain cas une certaine forme de symbolique. Elle se produit de façon aléatoire et souvent avec présence d’un grand désarroi. Souvent, la victime est décédée sur les lieux même de la scène de crime et le corps ne sera pas déplacé. 

La mise en scène est possible mais rare dans ce type d’homicide. Le corps peut être disposé d’une façon à ce qu’il reflète les fantasmes du tueur. La présence d’acharnement sur les parties génitales, les seins ou toute autre partie associé à la sexualité, est généralement attribuable au tueur sexuel désorganisé. Par ailleurs, la surpuissance représentera sa promulgation à sa fantaisie. 

 

Homicide sexuel mixte : 

Dans cette catégorie, on peut retrouver des aspects à la fois du meurtre organisé ou désorganisé. Par exemple, il peut y avoir plus d’un agresseur d’impliqué, et leurs comportements différents va se refléter sur la scène de crime. 

Par ailleurs, le crime peut débuter de manière organisée et, en cours de route, se transformer en un crime désorganisé. Par exemple, le tueur a pu être « dérangé » par un événement qui était hors de son contrôle. 

Le CCM-3 inique aussi que le tueur peut commencer avec la seule intention de violer, mais que la résistance que le oppose sa victime ou les émotions que cela peut susciter font en sorte que le niveau du crime connaît une escalade. Dans ces cas-là, habituellement, l’arme du crime sera d’opportunité car, au départ, le violeur n’avait pas prévu de tuer sa victime. 

Le niveau d’organisation ou de désorganisation peut aussi être influencé par l’âge du tueur, s’il est trop jeune, ou trop ivre ou sous les effets d’une drogue quelconque. 

 

Homicide sexuel sadique : 

Pour le tueur sadique, il a besoin de se gratifier dans la torture, qu’elle soit mentale ou physique. Le tueur va prendre plaisir selon les réactions de sa victime face à la souffrance qu’il lui inflige. Leurs fantasmes sexuels, qui tournent autour de la domination, de la dégradation et de la violence, tente de les appliquer dans ses crimes. 

 

Homicide sexuel envers une personne âgée : 

Selon le CCM-3, on doit envisager cette catégorie lorsque la victime est âgée de plus de 60 ans est la cible de la motivation sexuelle du tueur. Cette catégorie est probablement l’une des moins connues, quoique certains dossiers célèbres l’ont mis à jour. Il suffit de penser à l’Étrangleur de Boston, dont les victimes étaient beaucoup plus âgées que lui. 

Au Québec, il se pourrait bien que le premier cas ait fait son apparition le 1er mai 1962. Ce jour-là, Bernadette Rochon, une femme tranquille de 83 ans, a été victime d’un crime comme il s’en commettait très peu à l’époque. 

Homicide cautionné par un groupe

     Selon le CCM-3, les homicides cautionnés par un groupe sont commis par deux personnes ou plus qui partagent la même idéologie. 

     Au Québec, les plus grandes concentrations d’homicides cautionnés par un groupe on eu lieu en Nouvelle-France, à l’époque des patriotes et aux alentours de la Crise d’Octobre, au cours des années qui ont précédées 1970. Mis à part ces trois époques, les homicides de cette catégorie sont plutôt rares. 

     Ce type d’homicide est probablement le plus difficile à résoudre. En effet, il a tendance à produire des crimes complexes impliquant plusieurs agresseurs. Donc, lorsque la justice tente de savoir précisément qui a fait quoi, la tâche devient ardue, parfois même impossible. 

 

Homicide à motivation cultuel : 

Le type de victime est généralement un membre du culte lui-même, que ce soit une secte ou toute autre organisation spirituelle douteuse. La victime peut donc avoir eu un comportement obsessif ou autre qui ait justifié de s’en débarrasser.  

Homicide extrémiste : 

L’homicide extrémiste est motivé par des idées basées sur une politique particulière, économique, religieuse ou en lien avec un système social. Cette catégorie, toutefois, peut aussi bien englobé l’agresseur solitaire que le groupe composé de plusieurs tueurs. Il suffit de penser au cas de Marc Lépine, qui avait fini par se faire une idée que les femmes prenaient trop de place dans la société. Avec cette idée tordue en tête, il est entré dans l’école Polytechnique en 1989 et a éliminé 14 jeunes femmes avec une carabine semi-automatique. Son geste pourrait aussi bien se qualifier d’homicide extrémiste politique ou socio-politique, mais nous l’incluons dans les homicides extrémistes. 

Cependant, précisons au passage que les tueurs de masse n’ont pas tous la même motivation. Par exemple, pour mieux comprendre Denis Lortie, qui s’est attaqué à l’Assemblée nationale en 1984, il faut chercher du côté de la catégorie meurtre d’autorité. 

 

Homicide extrémiste politique : 

 

 

Homicide extrémiste religieux : 

Les plus âgés d’entre nous ont appris à l’école l’histoire des saints martyrs canadiens. C’est le nom qu’on a donné à ces premiers religieux qui, au début de la colonie, se sont donné comme mission d’évangéliser toutes les communautés présentes en Nouvelle-France. Certains d’entre eux ont fini par irriter les Iroquois 

 

Homicide par excitation : 

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