1879, 15 août – Pierre Giroux, 40 ans; son frère David Giroux, 36 ans; et Joseph Bouchette
- 17 nov. 2024
- 2 min de lecture
Homicide cautionné par un groupe/extrémiste politique – arme à feu
Québec, port – 1 SC
Non élucidé.
Le 15 août 1879, un affrontement a eu lieu entre des débardeurs irlandais et d’autres débardeurs canadiens-français au port de Québec. Les Irlandais du quartier Champlain s’étaient même cachés dans les maisons et dans le Cap Diamant. Au passage de l’attroupement des Canadiens-français, ceux-ci ont vainement tenté de leur prendre leur drapeau en tête de procession. « Arrivé au détour du Cul-de-Sac, à une centaine de verges du bureau de la marine et des pêcheries, les irlandais cachés dans le Cap tombèrent sur l’Union Canadienne et se mirent à lui lancer des pierres, à tirer des coups de revolver et de carabine. Les femmes se mirent à jeter à la tête des gens des pierres, des morceaux de fer, des plaques de poêle, des quartiers de bois. Tout était préparé depuis la veille; on avait empli les fenêtres de pierres. Le jeu a commencé dans une maison de brique blanche, près du marché neuf. L’eau bouillante a aussi joué un rôle dans l’affaire. Il y avait des Irlandais perchés jusqu’aux bords de la Citadelle et qui lançaient toutes sortes de projectiles. Devant pareille attaque, les Canadiens-français durent rebrousser route. Malheureusement les troubles ont été sanglants. »[1]
Un premier compte rendu a parlé qu’un dénommé Giroux du quartier Saint-Roch avait été tué après avoir reçu un projectile d’arme à feu dans la tête. Il semble qu’il s’agisse de Pierre Giroux, 40 ans, et père de huit enfants. Un autre du nom de Fleury, de Pointe-Lévis, a eu un poumon perforé. D’après un article publié le 25 août, il semble que Fleury était en bonne voie de guérison.[2] David Giroux, frère du premier, a aussi été blessé gravement. Il a reçu une balle dans la gorge. Il a succombé quelques jours plus tard. Lors de l’enquête du coroner, on a appris que David aurait confié à un ami avant de mourir que celui qui avait tiré sur lui avait souvent travaillé en sa compagnie dans le port. Ce détail a été insuffisant pour permettre d’identifier le tireur. Pour sa part, le coroner Belleau a recueilli et remis 13$ à la famille de l’un des Giroux.
Le conflit à l’origine de cette sanglante confrontation a obligé les employeurs à embaucher un nombre égal d’Irlandais et de Canadiens-français pour tout chargement ou déchargement d’un vaisseau dans le port de Québec.
[1] Le Constitutionnel, 18 août 1879.
[2] La Patrie, 25 août 1879.
Commentaires