1942, 4-5 juin – John Rugenius, 30 ans
- 30 déc. 2024
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Homicide domestique par une conjointe – Arme blanche
Montréal, 991 ouest rue Notre-Dame – 1 SC
Juliette Lusignan, 22 ans, 10 ans de pénitencier.
John Rugenius, 30 ans, a été retrouvé mort au 991 ouest rue Notre-Dame, à Montréal, le 5 juin 1942. Cette adresse correspondait au logement qu’il partageait avec Juliette Lusignan, une jeune femme de 22 ans. John avait reçu un coup de couteau au cœur. L'autopsie a été faite par le Dr Jean-Marie Roussel. Sur l’accusée, il a relevé plusieurs ecchymoses.
Lors de l’enquête du coroner, Juliette a elle-même raconté la vie de misère qu’elle connaissait avec John et elle avait eu deux enfants avec lui. Il la frappait régulièrement. Après avoir compris qu’elle n’arriverait pas à le changer, elle était retournée à sa chambre mais il l’avait suivi. À peine entrée, elle avait refermé la porte avant de la verrouiller. Ne voulant pas créer de scandale dans le quartier, elle lui avait finalement ouvert. Mais voilà qu’elle avait eu le temps de prendre un couteau et elle l’a donc poignardé au cœur.
En septembre 1942, lors de son procès, Juliette a plaidé la légitime défense. Elle a néanmoins été reconnue coupable. Au matin du prononcé de sa sentence, elle a déclaré: “Je demande la clémence de la Cour pour mes petites filles.” Le juge Wilfrid Lazure l’a tout de même condamnée à 10 ans de prison. Ce dernier a même ajouté: “Vous avez été accusée d’avoir tué votre ami. D'après la preuve établie, votre vie avec lui était loin d’être recommandable. La victime était, il est vrai, adonnée à la boisson. Le soir de la tragédie vous auriez dû aller voir vos enfants. Vous avez préféré fréquenter des hôtels. Ce n’est pas dans ces endroits qu’on peut se procurer de l’emploi, car vous avez dit vouloir travailler. La façon dont vous avez donné le coup de poignard prouve que vous l’avez fait sans avertissement et avec intention. Les jurés vous ont recommandée à la clémence de la Cour. J’ai approuvé leur verdict mais sans la clémence, je vous aurais condamnée à perpétuité. Je vous condamne à 10 ans de pénitencier.”[1]
[1] La Presse, 19 octobre 1942.
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