Meurtre par vengeance – objet contondant (barre de fer)
Saint-Jean d’Iberville, 235 C rue Collin – 1 SC
Ovilda Samson, 53 ans, leur ancien associé, pendu.
Au matin du 1er septembre 1945, un certain monsieur Baltazar s’est rendu au restaurant des sœurs Tougas vers 9h00, à Saint-Jean-d’Iberville. Surpris de voir l’établissement encore fermé, il est allé frapper à la porte de leur logis puisque les deux sœurs habitaient juste à côté. Toujours sans réponse, il a décidé d’alerter la police.
Dans le logement, les deux sœurs baignaient dans leur sang, le crâne défoncé. Les deux corps se trouvaient à quelques pieds seulement de la porte d’entrée. Les sœurs Marie-Anne Tougas, 37 ans, et Léonne Tougas, 45 ans, étaient toutes deux institutrices à l’Académie Commerciale de Saint-Jean en plus d’être propriétaires d’un restaurant qu’elles avaient fermé vers 1h30 de la nuit alors qu’elles étaient en compagnie de leur beau-frère Maurice Bouchard. Celui-ci les avait laissées à une centaine de pieds de leur maison. Bouchard était ensuite retourné chez lui avec des amis. Selon les premières constatations, un homme s’était d’abord caché dans la maison pour les assommer dès leur rentrée. « Le mobile du double crime n’est pas le vol mais on est porté cependant à croire que c’est une vengeance. L’une des victimes devait se marier d’ici quinze jours. »[1]
Le lendemain matin, c’est à Sherbrooke que des policiers ont procédé à l’arrestation d’Ovilda Samson, 53 ans, ancien associé de l’une des victimes. C’est un habit taché de sang découvert chez un tailleur qui avait conduit les enquêteurs jusqu’à lui. On a déterminé que les deux victimes avaient d’abord été assommées à coups de barre de fer. Conduit sur les lieux de son crime, Samson a immédiatement passé aux aveux. La première à tomber sous les coups aurait été Léone, qui s’est affaissée sans un cri. Marie-Anne n’aurait pas eu le temps de réaliser ce qui se passait avant de tomber à son tour. « Dans sa chute son manteau tomba sur sa sœur qui recouvrait le visage et la tête de cette dernière. »[2] Quelques jours avant le double meurtre, Samson aurait demandé à sortir avec Marie-Anne mais celle-ci avait refusé. Peu après, il apprenait qu’elle devait bientôt se marier. C’est ce qui l’a jeté dans une terrible colère.
À la fin d’octobre 1945, Samson était reconnu coupable de meurtre. Il a été pendu le 12 juillet 1946.
[1] La Patrie, 2 septembre 1945.
[2] La Patrie.
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