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1945, 7 février – Nellie Imelda Cassivi, 50 ans

  • 31 déc. 2024
  • 3 min de lecture
Homicide domestique par un conjoint non suicidaire – Arme blanche (poignardée 40 fois) – Surpuissance

Montréal, 393 rue Mayor – 1 SC

Alfred Bernard, condamné à mort, sentence commuée.

Alfred Bernard, 57 ans, habitait au 2039 Jeanne-Mance à Montréal. Au matin du 7 février 1945, vers 7h30, il s’est rendu au 393 Mayor, là où résidait Nellie Imelda Cassivi, une femme de 50 ans. Celle qu’il avait pourtant vue la veille lui a refusé l’entrée tout en le menaçant avec un couteau qu’elle avait l’habitude de garder sur sa table à déjeuner. Loin d’apprécier cet accueil, Bernard a sorti son propre instrument « à lame triangulaire d’à peine un pouce de long »[1] et en a frappé Nellie. Peu de temps après, Mme Florence Powers, la concierge de l’immeuble, est entrée dans l’appartement 2. Elle a eu la surprise de se retrouver devant le corps de Nellie, qui était étendue sur le plancher, le couteau encore planté dans la gorge et « dont le sang giclait à gros bouillon. La blessée vivait encore. Bernard se lavait les mains dans le lavabo. » Rapidement, Mme Powers a envoyé un jeune homme (Fred Beuel) alerter le poste de police situé au coin des rues Bleury et Sainte-Catherine. Pendant ce temps, Bernard est sorti du logement en passant devant elle en disant : « je suis dégoûté de tout ça. »

Quelques minutes plus tard, les détectives de l’escouade des mœurs débarquaient sur les lieux, tout comme deux constables du poste no. 4 : Charles Laramée et C.-A. Gendron. Tandis qu’on observait la scène de crime, Bernard se livrait au lieutenant Camille Côté au poste no. 4 tout en lui disant : « Vous n’avez pas besoin de chercher le meurtrier de la rue Mayor. C’est moi qui ai tué la femme dans une crise de jalousie. »

Le procès de Bernard s’est tenu le 21 mai 1945 au palais de justice de Montréal devant le juge Wilfrid Lazure. Me John Bumbray occupait pour la Couronne, tandis que la défense de l’accusé était assurée par Me Alexandre Chevalier. Dans le box des accusés, Bernard portait un complet bleu marine, une chemise blanche, une cravate verte à pois jaune, un mouchoir de même couleur à la poche de son veston et des verres. Ses cheveux étaient courts et très blancs. Il suivit les procédures avec attention mais sans nervosité apparente. En après-midi, il témoigna pour sa défense, avouant être affreusement jaloux de sa victime, qu’il connaissait depuis 14 ans et avec laquelle il avait l’habitude de se rendre à son atelier d’imprimeur chaque matin. Soupçonnant que Nellie avait un autre amant, il s’était mis à surveiller constamment son appartement. Le procès a aussi mis en lumière le fait qu’il l’avait poignardé à 40 reprises, en plus de lui trancher la carotide. « Bernard, dans son témoignage, ajouta que sa jalousie intense lui avait fait perdre l’appétit et le sommeil depuis quelque temps. Après s’être acharné sur sa victime, il la frappa d’un coup de pied à la figure quand il la vit étendue sur le plancher. Il déclare se souvenir très vaguement des détails de ce meurtre, car il se sentait comme fou. »

La défense a invoqué le crime passionnel, ajoutant que l’accusé n’avait pas eu l’intention de la tuer. Pour sa part, Me Bumbray a soupçonné que Bernard voulait faire croire qu’il avait agis sous les effets de l’alcool, ayant apparemment bu une bouteille complète de rye-whiskey et deux bouteilles de bière avant de quitter sa chambre pour aller commettre son crime. Après avoir délibérés durant 20 minutes, les jurés sont revenus en déclarant Bernard coupable de meurtre au premier degré. Le juge Lazure s’est retiré une dizaine de minutes avant de revenir, coiffé du tricorne et de ses gants noirs pour fixer l’exécution de Bernard au 24 août. Sa peine sera cependant commuée en emprisonnement à vie.



[1] La Patrie.

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