1946, 10 novembre – Ulric Gauthier
- 1 janv.
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Meurtre par passion – arme à feu (arme de poing)
Saint-Télesphore – 1 SC
Roland Asselin, l’amant de sa femme, pendu.
Le corps d’Ulric Gauthier, décrit comme un mécanicien costaud, a été retrouvé le 10 novembre 1946 à Saint-Télesphore. Une arme de poing se trouvait sur sa droite et de l’autre côté une bouteille de bière. Sa main gauche était toujours insérée dans sa poche alors que la plaie par balle se situait au niveau de la tempe gauche. Il semblait étrange, voire impossible, qu’il ait pu se suicider en tenant l’arme dans sa main droite. Selon La Patrie, il devenait colérique lorsqu’il était en état d’ivresse. Le chauffeur de taxi Roland Asselin, qui avait bu en compagnie de la victime, a été le seul témoin appelé lors de la première enquête du coroner. La seconde enquête a finalement approuvé la thèse du suicide. L’affaire a été classée, jusqu’à ce que Alice, la femme de Gauthier, se suicide à son tour par pendaison, trois mois plus tard. L’enquête a donc été rouverte.[1]
Ainsi, les enquêteurs ont appris qu’Alice fréquentait d’autres hommes, dont Asselin. Finalement, le 29 décembre 1947, il est passé aux aveux en admettant avoir tiré accidentellement sur le mari de sa maîtresse. Il a raconté qu’au soir du 10 novembre 1946, une fois à la montée Saint-Antoine, Gauthier aurait voulu conduire la voiture d’Asselin, qui a cependant refusé devant l’état d’ivresse avancé de Gauthier. Une querelle a éclaté, au cours de laquelle Gauthier a sorti une arme. Asselin a réussi à le désarmer avant qu’un coup parte accidentellement, atteignant Gauthier à la tête. Une troisième enquête de coroner a déclaré Asselin criminellement responsable.
Son procès a eu lieu en juin 1948. La défense a commencé par plaider l’homicide involontaire pour finir avec la théorie de la légitime défense. Pour la Couronne, le Dr Jean-Marie Roussel, médecin légiste, a expliqué que « la victime a bien été tirée à bout touchant car, dit-il, il n’y avait pas de traces de poudre ni d’incrustation à l’orifice de la plaie causée par la balle, ce qui indique que la poudre et la balle sont entrées dans la tête sans laisser de trace. Ceci ne se serait pas produit si la victime avait été tirée à distance. »[2]
Asselin a été reconnu coupable de meurtre et condamné à être pendu le 1er octobre. Sa cause a plus tard été rejetée en appel. Asselin a été pendu à 0h31 le 10 juin 1949 à la prison commune de Montréal.
[1] La Patrie, 16 juin 1948.
[2] La Patrie, 15 juin 1948.
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