1948, 9 mai – Mary Florence Green

Homicide domestique par un conjoint non suicidaire/Meurtre par passion – Par noyade

L’Anse-aux-Bouleaux, près de Baie-Trinité – 1 SC

Lionel Huard, son conjoint, condamnée à mort, acquitté lors de son deuxième procès.

            Le 9 mai 1948, par une journée agréablement ensoleillée mais marquée de vents violents, Lionel Huard a proposé à sa femme, Mary Florence Green, une balade en canot. Plus tard dans la journée, l’ancien combattant de 28 ans est revenu auprès de ses voisins en annonçant que Mary était tombée de l’embarcation. Pendant que les voisins cherchaient le corps, Huard retournait chez lui enfiler des vêtements secs. Le corps a été retrouvé rapidement et l’enquête du coroner a déterminé que la mort était accidentelle.

            Quelques jours plus tard, le détective Bouchard a eu une discussion avec Mariette Tremblay, une voisine de 21 ans, qui lui a révélé être la maîtresse de Huard. Selon la jeune femme, le vétéran lui avait promis de se débarrasser de sa femme. L’enquête s’est aussitôt concentrée sur Huard. Une seconde enquête du coroner s’est terminée par un verdict de meurtre. Immédiatement, Huard a été arrêté et accusé du meurtre de sa femme. Alors qu’il était détenu à la prison de Baie-Trinité, il a écrit une lettre de 16 pages dans laquelle il détaillait sa version des faits, à savoir qu’il s’agissait d’un bête accident. Il affirmait avoir eu la vie sauve seulement en s’agrippant à une roche.

            Lors de son procès, qui s’est déroulé en octobre 1948 à La Malbaie, sa lettre et les déclarations de Mariette Tremblay ont miné sa cause, ce qui a incité le jury à le déclarer coupable. Le juge l’a alors condamné à être pendu le 2 mars 1949. En novembre 1949, Huard a eu droit à un second procès, qui s’est déroulé à Québec. Cette fois, la lettre de l’accusé n’a pas été admise en preuve, tandis qu’il est apparu que Mariette Tremblay était secrètement amoureuse de Huard et qu’après la mort de la femme de ce dernier, elle avait senti de la frustration en constatant que Huard avait quitté le secteur pour aller s’installer ailleurs. Ce serait donc sa frustration qui l’aurait poussé à faire de fausses déclarations auprès de la police. Huard a été acquitté.[1]

[1] Le décès de Mary Florence Green représente un dossier particulier. Deux procès pour meurtre ont été institués dans cette affaire. Partant de cette notion, le DHQ aurait pu classer ce cas dans la catégorie des homicides par passion, puisque la première accusation suggérait que Huard avait tué sa femme pour vivre avec sa jeune maîtresse. Toutefois, l’acquittement de 1949 nous oblige à revoir cette classification et même à douter que la mort de Mary Florence Green ait été un homicide. Puisque le dossier a été traité comme un homicide, le DHQ a décidé de le conserver à son répertoire sous la bannière très généralisée d’Homicide, mais tout en sachant que la mort de Mary Florence Green Huard était probablement un accident.