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1951, 13 octobre - Léopold Côté; et Paul-Émile Naud

  • 26 oct. 2024
  • 3 min de lecture
Homicide à motif indéterminé – Par incendie
Montréal, rue Sain-Hubert – 1 SC
Non élucidé. Viateur Lefebvre, 23 ans, exonéré.
            Le 13 octobre 1951, un incendie a détruit les hangars de la rue Saint-Hubert, à Montréal. Le combat de ce feu a cependant coûté la vie à deux pompiers de Montréal. La Presse : « Une foule immense, émue, a conduit à leur dernier repos, ce matin, les corps de deux pompiers montréalais victimes de leur devoir, le capitaine Léopold Côt. Et le lieutenant Paul-Émile Naud. » Les funérailles ont été présidées par l’Évêque Paul-Émile Léger. Naud laissait dans le deuil quatre enfants, et Côté trois.
            L’enquête du coroner s’est ajournée sine die en octobre 1951 pour laisser le temps à la Commission des incendies de terminer son enquête. On tentait toujours d’établir les causes du brasier.
Au soir du 17 février 1952, Viateur Lefebvre, un jeune homme de 23 ans qui effectuait parfois du bénévolat comme messager auprès des casernes, s’est présenté en courant à la caserne de pompier no. 30 pour demander aux pompiers où se trouvait le feu. Or, c’est seulement quelques secondes plus tard que l’alerte fut donné pour un feu à l’angle des rues Casgrain et Saint-Viateur. Avant de pouvoir quitter la caserne, un pompier lui avait mis la main dessus.
Arrêté en février 1952, Viateur Lefebvre, 23 ans, était soupçonné d’être l’auteur d’un incendie récent. En fait, il est passé à table et a avoué être l’auteur de 46 incendies, dont celui du 13 octobre 1951, qui avait coûté la vie à deux pompiers. Il a aussi déclaré avoir prié pour les pompiers décédés. Il a affirmé avoir entendu la nouvelle à la radio. « Il se mit alors à genoux avant de se coucher et il a récité un Notre-Père et un Je vous salue Marie, pour les deux pompiers et a demandé à Dieu de lui pardonner. »[1]
Au moment de son arrestation, Lefebvre habitait au 4842 rue Henri-Julien, à Montréal. Quelques jours plus tard, par l’entremise de son avocat, il a fait savoir qu’il était innocent. On a fixé sa caution à 950$. Selon La Patrie, il s’agissait du troisième pyromane (buffalo) appréhendé au cours des 20 dernières années. Lefebvre effectuait aussi du bénévolat auprès des pompiers, où on le connaissait comme messager. « Le détenu qui, loin de vouloir du mal aux pompiers fut à plusieurs reprises le messager bénévole des sapeurs de la caserne sise à l’angle du boulevard Saint-Laurent et de l’avenue Laurier, est soupçonné d’être le pyromaniaque qui, depuis deux mois, a mis le feu à environ 35 hangars dans le quadrilatère formé par les rues Saint-Denis, Van Horne, et les avenues du Par cet Mont-Royal. »[2]
            En février 1952, c’est une deuxième enquête de coroner qu’on a ouverte, cette fois afin de savoir si Viateur Lefebvre serait accusé ou non.
         En mai 1952, son avocat, Me Lucien Gendron, a présenté « un plaidoyer basé sur une jurisprudence de la Cour suprême de l’Ontario, à l’effet que les aveux signés par une personne anormale ne peuvent servir contre elle. Dans le cas de l’inculpé, on pourrait lui faire signer n’importe quoi, parce qu’un rien peut l’influencer. »[3] Le juge a donc accepté cette défense et rejeté les aveux de Lefebvre. Puisqu’il n’y avait aucune autre preuve contre lui, il a immédiatement retrouvé sa liberté.
Après que La Patrie l’eut qualifié de fou, c’est en mai qu’on apprenait que le jeune Lefebvre était exonéré de tout blâme. Il semble qu’il aurait été accusé injustement.


[1] La Patrie, 19 février 1952.
[2] La Patrie, 18 février 1952.
[3] Le Canada, 17 mai 1952.

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