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1951, 30 juillet - Cesarie Johnston, 66 ans; Anthime Allan, 76 ans; et Narcisse Cusson, 72 ans

Homicide situationnel envers une victime âgée – Arme blanche (couteau) – Mise en scène
Anderson Corner, près d’Ormstown – 2 SC?
Alcide Martin, 29 ans, petit-fils de Cesarie, condamné à mort, sentence commuée.
            Le 30 juillet 1951, Alcide Martin, un citoyen de Saint-Henri-de-Mascouche âgé de 29 ans et membre du 22e Royal Régiment, avait bu quelques bières avant de se rendre chez sa grand-mère, Cesarie Johnston. Cette femme de 66 ans habitait à Anderson Corner, près d’Ormstown, avec son deuxième mari, Anthime Allan, 76 ans. Dès son arrivée, une dispute a éclaté entre le jeune homme et sa grand-mère. Le mari de celle-ci a tenté de s’interposer, mais la colère du soldat a littéralement éclaté. Martin a sorti un couteau de poche et s’est mis à poignarder Allan avant de se tourner vers sa grand-mère. Narcisse Cusson, un voisin de 72 ans qui se trouvait en visite chez le couple Allan au moment de l’incident, n’a pu échapper à la fureur du meurtrier. Les policiers provinciaux ont découvert les trois corps dans un hangar situé derrière la maison. Il les avait donc déplacé après avoir commis son crime.
Le procès de Martin s’est déroulé les 20 et 21 février 1952 à Valleyfield devant le juge Édouard Tellier. La défense était assurée par Me Paul Aubut. La preuve de la Couronne a démontré qu’il avait bu de la bière avant de se rendre chez sa grand-mère. « Quand Mme Allain [sic] se porta au secours de son mari, elle fut frappée et atteinte de plusieurs coups de couteau de poche, tout comme M. Cusson, le voisin. Plus tôt, l’épouse de Martin, une anglaise qu’il a épousée au cours de la guerre et mère de quatre enfants a déclaré que son mari après avoir participé au raid de Dieppe en 1942 est revenu transformé. Il a été blessé par la suite et s’est enrôlé de nouveau dans l’armée canadienne en 1950. »[1]
Dans sa plaidoirie, qui a duré une trentaine de minutes, Me Aubut a parlé des conséquences de la guerre sur la psychologie de son client, et aussi qu’en dépit de la brutalité de ce triple meurtre sur des personnes âgées la préméditation n’avait pas été prouvée. Selon La Patrie, le criminaliste aurait demandé l’acquittement en vertu de « l’état d’aliénation mentale passagère. » Pour ce faire, il a présenté un rapport médical de l’état mental de son client, ce qui lui a cependant été refusé par le juge. Après des délibérations qui ont duré 2 heures et 15 minutes, Martin a été reconnu coupable. Lorsque le juge lui a demandé s’il avait quelque chose à déclarer, il a répondu : « je n’ai rien à dire, monsieur. » Ensuite, « quand la sentence eut été prononcée, on entendit des sanglots dans la salle : la mère et la femme du condamné étaient présents. »[2] Son exécution a été fixée au 2 mai 1952 avant que sa peine soit commuée en emprisonnement à vie au pénitencier Saint-Vincent-de-Paul.


[1] La Patrie, 22 février 1952.
[2] La Patrie, 22 février 1952.

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