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1951, 4 juin - Georges Jabour, 70 ans

  • 26 oct. 2024
  • 3 min de lecture
Homicide commis lors d’un vol – Arme blanche (hache) – Mise en scène
Saint-Henri-de-Lévis – 1 SC
Ovila Boucher, son voisin de 32 ans, pendu.
Dans son édition du 4 juin 1951, Le Canada rapportait qu’à Saint-Henri-de-Lévis « le corps de M. Georges Jabour, un syrien âgé d’environ 70 ans[2], a été trouvé baignant dans son sang, à la suite d’un attentat à coup de hache, dans son établissement de mercerie. » L’arme du crime a été retrouvée dans un poêle. C’est un client qui a fait la découverte. Dès qu’il a vu le corps de Jabour, celui-ci est ressorti en criant : « Au meurtre! »
Deux femmes, Mme Joseph Duclos et Mme J.-E. Gosselin, qui étaient assises paisiblement sur la galerie d’une maison avoisinante, ont lancé un appel à un policier qui passait dans la rue. Monsieur Jabour, qui avait été vu dans son magasin un instant auparavant, avait la tête recouverte d’un paletot.
Dès le lendemain, la police a procédé à l’arrestation d’Ovila Boucher, un forgeron de 32 ans qui était voisin du commerce de Jabour. Selon la police, Boucher aurait cherché en vain une somme de 4 000$ que les enquêteurs ont finalement retrouvé dans un coffre.
Au total, Boucher a dû subir quatre procès. Le premier s’est terminé par une condamnation à mort. Ensuite, la Cour d’appel a donné raison à l’équipe de la défense, statuant, entre autres, qu’une lettre que Boucher avait écrite à sa femme n’aurait pas dû être admise en preuve. Le deuxième procès, qui s’est ouvert le 20 avril 1953, a avorté en raison de la maladie soudaine de l’un des jurés. Le troisième s’est déroulé en janvier 1954, ce qui a poussé La Patrie à écrire que la défense, représentée par Mes Raymond Maher et François Gravel, n’a appelé aucun témoin. Selon eux, la preuve de la Couronne était insuffisante et c’est pourquoi ils ont demandé à ce qu’on renvoie le jury. Le juge Albert Sévigny a cependant rejeté cette requête. Pour sa part, le procureur de la Couronne Me Paul Miquelon a rappelé que des témoins avaient vu Boucher entrer dans le magasin de Jabour le matin du meurtre et que des traces de sang avaient ensuite été retrouvées sur ses vêtements. Pour la seconde fois, Boucher a été condamné à mort. Son exécution a été fixée au 3 février 1956. Son quatrième procès, suite à un changement de venue accordé à la défense, a eu lieu au palais de justice de Trois-Rivières du 7 au 12 novembre 1955, devant le juge Léon Lajoie.
Boucher a été pendu le 26 octobre 1956 à la prison commune de Montréal. Pour l’occasion, La Patrie a souligné que le supplicié a grimpé les marches à 0h25 et que sa mort a été constatée 11 minutes plus tard. « M. Paul Hurteau, de la prison de Bordeaux, à Montréal, a rapporté que le condamné est allé calmement à la mort et n’a fait aucune déclaration avant l’exécution. » Ce même article a rappelé à quel point cette affaire avait été une véritable saga judiciaire : « sa pendaison a mis fin à un procès qui a été soumis à quatre reprises à des tribunaux de juridiction criminelle, trois fois à la cour d’Appel du Québec et deux fois à la Cour Suprême du Canada. La raison de cette série de procès et d’appels, qui constituent un record dans les annales judiciaires du Canada, Boucher a bénéficié de 13 sursis d’exécution. […] »[3] Contrairement à de précédentes pendaisons, les journaux se sont fait avares de détails sur les circonstances de l’exécution.

[1] La Presse, 13 juin 1951.
[2] D’autres articles ont plutôt mentionné 77 ans.
[3] Ce record sera battu au cours des années 1960 avec l’affaire Ruffiange. Ce dernier a dû subir cinq procès avant d’être finalement acquitté. D’après ce que nous en savons, ce record n’a jamais été surpassé ni même égalé.

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