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1953, 18-20 janvier - Bert-J. McAbbie

Homicide commis lors d’un vol – Objet contondant (crosse de revolver)
Montréal, 753 rue Saint-Grégoire, restaurant Au Lutin qui Bouffe – 1 SC
Gerald Patrick McKuhen, Ray Colligan et Léo Servant, prison à vie; Gertrude Servant, 10 ans de prison; et Jonathan Dawn, 5 ans.
Bert-J. McAbbie, propriétaire d’un restaurant réputé, est décédé le 20 janvier 1953, 48 heures après avoir été attaqué et volé d’une somme de 3 500$. Le crime s’est produit dans son établissement, qui portait le nom Au Lutin qui Bouffe, situé au 753 rue Saint-Grégoire, à Montréal. McAbbie a été frappé à coup de crosse de revolver par deux bandits qui voulaient lui faire ouvrir son coffre-fort. La police a ensuite soupçonné que les deux assassins avaient pris la fuite aux États-Unis. Malgré cela, on a fini par déposer une accusation contre un certain Jonathan Dawn, un ancien détective privé de 22 ans. On a aussi procédé à l’arrestation de Gertrude Servant, une jolie dame qui avait pris pour habitude de fréquenter les criminels de haut niveau. En février, cependant, un juge l’a remis en liberté et la jeune femme en a profité pour fuir ses responsabilités.
Le procès a été retardé en raison de la disparition de Gertrude Servant, mais les autorités ont finalement pu la cerner au cours de l’été. Le 25 juillet 1953, les policiers ont également ramené Gerald McKuhen au Québec après son arrestation aux États-Unis. Il menait alors une vie modèle à Austin, Texas, où il s’était installé avec une femme qui ignorait tout de son passé.
En octobre 1954, Dawn a témoigné contre ses complices. Selon lui, c’est McKuhen qui a donné les coups fatals à la victime, en plus de s’être déguisé en femme pour entrer dans le restaurant. Toujours selon Dawn, Colligan et Léo Servant avaient attendu au bas de l’escalier. Selon le Dr Roussel, McAbbie avait succombé à une hémorragie cérébrale dû à des coups reçus à la tête avec un objet contondant. On avait découvert le restaurateur dans son bureau, au lendemain matin de l’agression. Selon la Couronne, qui cherchait à démontrer que le vol était la motivation principale, on a mis en preuve que McAbbie gardait d’importantes sommes d’argent dans ses coffres, en plus de porter une bague qui valait au moins 4 000$.
On a aussi appris que la victime aurait eu le temps de tirer un coup de feu en essayant de se défendre, avant que son agresseur le submerge dans sa contre-attaque. Les bandits s’attendaient à récolter 50 000$, mais Dawn et Colligan n’ont obtenu que 700$. Les témoignages ont exposé le fait que Gertrude Servant avait demandé à Jean Carignan, cousin de McAbbie, de tenter de convaincre ce dernier de sortir le soir de l’attaque. Ainsi prévenu du complot, McAbbie aurait déposé la majeure partie de ses économies à la banque, ce qui expliquerait pourquoi les criminels n’ont pas retrouvé le magot qu’ils espéraient.
 Après trois semaines de procès, McKuhen et ses complices ont accepté de plaider coupables à une accusation réduite d’homicide involontaire. Ils ont tous reçu une sentence de prison à vie, excepté pour Gertrude Servant, qui s’est dirigée derrière les barreaux pour une période de 10 ans.
En décembre 1954, Dawn a plaidé coupable pour homicide involontaire, ce qui lui a valu 5 ans de prison.
Il faut consulter les journaux de l’époque pour comprendre l’importance que Gertrude Servant pouvait avoir dans le milieu criminel de Montréal, à cette époque. Après avoir purgé sa peine pour le meurtre de McAbbie, elle s’est acoquinée avec un autre gang de malfrats, cette fois pour commettre des vols à l’intérieur de domiciles privés. Défendue par Me Raymond Daoust, qui gagnait de plus en plus sa réputation comme criminaliste auprès des plus imposants criminels québécois, la flamboyante rousse a été acquittée.
En 1966, arrêtée pour un vol à l’étalage dans un Steinburg de la rue Sherbrooke, à Montréal, elle a attiré l’attention lors de son passage en Cour. Plusieurs curieux se souvenaient encore de sa réputation. Le juge l’a alors condamné à une amende de 50$.
Quant à Gerald McKuhen, l’ancien amant de Gertrude, il a été libéré sous caution en 1962. En 1967, il n’a pu résister à l’appel du crime. Il a été condamné à 9 ans de pénitencier à Kingston pour vol à main armée.


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