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1953, 21-22 avril - René Hébert, 9 ans; Louisette Hébert, 7 ans; Nicole Hébert, 5 ans; et Gaétan Hébert, 3 ans

  • 29 oct. 2024
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 4 nov. 2024



Familicide / Filicide par un père – Arme blanche (hache)
Québec, 240 rue Turcotte – 1 SC
Georges Hébert, leur père de 46 ans, condamné à mort, sentence commuée en emprisonnement à vie.
            En 1940, Georges Hébert a épousé une femme qui lui a donné six enfants. Avec les années, celle-ci a cependant appris à le connaître comme étant un homme violent, surtout lorsqu’il était en état d’ivresse[1]. Le vendredi 17 avril 1953, après avoir sifflé plusieurs bières, il s’est disputé si violemment avec sa femme que les voisins ont appelé la police. Le samedi, il continuait sa beuverie et le dimanche il a envoyé deux de ses enfants chez leur mère. Le lundi 20 avril, une voisine du nom de Bisson lui a offert de garder ses enfants mais l’ivrogne a refusé puisque, un peu plus tôt, l’Aide Familial l’avait contacté pour l’informer que ses enfants seraient placés en famille d’accueil. Par crainte de se voir retirer ses enfants, Hébert, 46 ans, avait donc décidé de se barricader chez lui, dans sa modeste demeure du 240 rue Turcotte à Québec-Ouest, tout en continuant de boire.
C’est dans la nuit du mardi 21 au mercredi 22 avril que l’inévitable s’est produit. Plus tard, Hébert affirmera ne garder aucun souvenir de son crime, mais l’alcoolique a pris une hache pour assassiner froidement quatre de ses enfants : René, 9 ans; Louisette, 7 ans; Nicole, 5 ans; et le cadet Gaétan, âgé de 3 ans et demi. Les seuls souvenirs qu’il gardera de cette nuit, si on doit en croire ses confessions, c’est le moment où il s’est levé pour ajouter de l’huile dans le poêle.
            Après son quadruple meurtre, il s’est présenté chez un thanatologue du nom de Marceau pour acheter quatre cercueils, affirmant que ses enfants avaient perdu la vie dans un accident survenu au Lac-au-Sable. Devant cette demande inusitée, l’employé a téléphoné au coroner et la machine judiciaire s’est enclenchée. Hébert a été arrêté le 23 avril et lorsque les policiers lui ont mis la main dessus, il leur a dit « j’ai tué mes enfants; vous m’arrêtez à temps car j’en avais trois autres à tuer. J’étais tanné de la vie que ma femme faisait. »[2]
            Le procès de Hébert s’est ouvert au palais de justice de Québec le 16 novembre 1953, devant le juge Gérard Lacroix. Le greffier était Me Gustave Chouinard, le procureur de la Couronne Me Noël Dorion, alors que l’accusé était défendu par Me Gérard Lévesque et Me Lawrence Corriveau. Dans leur plaidoirie, d’une durée de deux heures, les avocats de la défense ont demandé aux jurés de ne pas acquitter ni de reconnaître leur client coupable. Selon eux, on devait plutôt le condamner pour manslaughter ou l’acquitter pour cause de folie. Hébert a témoigné à son procès et la première partie de son apparition dans la boîte des témoins aurait soulevé une réelle sympathie.
Le dernier jour du procès, le 23 novembre, l’ajournement s’est effectué à 18h00. Les jurés se sont absentés pour délibérer, ne revenant qu’à 21h00. Dans son numéro du 24 novembre, L’Action Catholique a raconté à ses lecteurs que le condamné, alors décrit comme un « finisseur de ciment » de 45 ans, s’était contenté de baisser la tête sans rien laisser sortir de sa bouche lorsqu’on lui avait demandé s’il avait quelque chose à déclarer. Le juge a fixé son exécution au 19 février 1954. Peu après, cependant, sa sentence a été commuée en emprisonnement à vie au pénitencier Saint-Vincent-de-Paul.
L’épouse de Hébert, elle aussi accusée mais pour négligence envers les enfants, a été acquittée en février 1954. À la même époque, on a aussi décrié la sortie d'un livre intitulé "Une page blanche dans la vie de Georges Hébert". Ce livre opportuniste, qui s'inscrit dans la lignée de certaines publications qui ont profité de causes célèbres à travers les siècles, n'a cependant eu aucune influence sur les verdicts.

[1] Nous ignorons si cette violence était réservée aux enfants ou seulement à la mère. Toutefois, en nous basant sur les statistiques, ce sont généralement les pères non maltraitants qui tuent deux de leurs enfants ou plus au cours d’un même crime, d’où le choix de la classification apparaissant à la tête de ce dossier. Quant au familicide, il semble que cela ait été sa motivation de base mais que les circonstances ont fait qu’il n’a pu atteindre ce but.
[2] L’Action Catholique, 24 novembre 1953.

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