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1953, 3 octobre - Jean-Paul Pelchat

Profit personnel – Battu à mort – Objet contondant – Mise en scène
Manche d’Épée, Gaspésie – 1 SC
Venant Clavet, son ami de 26 ans, pendu.
            Selon les documents officiels du dossier judiciaire, Venant Clavet, un jeune homme de 26 ans qui habitait à Manche d’Épée, en Gaspésie, avait des vues sur sa jeune employée, Noëlla Laflamme, 16 ans. Celle-ci prenait soin de ses enfants et de la maison en l’absence de l’épouse de Clavet, qui était hospitalisée à Sainte-Anne-des-Monts. Le 3 octobre 1953, Clavet s’était mis dans la tête de la courtiser. Toutefois, Jean-Paul Pelchat, un ami de Clavet, entretenait le même projet. Le samedi soir, 3 octobre, Clavet a reçu la visite de Pelchat. À un certain moment, Pelchat a sorti son portefeuille pour lui montrer des photos sur lesquelles apparaissait Noëlla Laflamme, en plus de se vanter qu’il traînait beaucoup d’argent sur lui, dont un billet de 50$ américain. Vers 22h00, Clavet sortit de chez lui, suivi de Pelchat, cinq minutes plus tard. Ensuite, les deux amis ont marché ensemble le long d’un chemin isolé sur une distance d’environ 300 pieds. Là, sans avertissement, Clavet s’est mis à le frapper avec ses poings.
            Selon Mlle Laflamme, qui se trouvait dans la maison de Clavet au moment des événements, ce dernier est revenu une vingtaine de minutes plus tard. Nerveux, il se serait ensuite attardé près du poêle, dans lequel les enquêteurs ont plus tard trouvé les restes d’un bouton métallique servant à fermer un portefeuille.
            Le lendemain, c’est en compagnie de Noëlla Laflamme que Clavet s’est rendu visiter sa femme à l’hôpital. Il avait alors en sa possession un billet de 50$ américain, exactement comme Noëlla en avait vu un dans les mains de Pelchat, la veille. Clavet s’en est servi pour payer des dettes. La disparition de Pelchat a fini par éveiller les soupçons et des recherches se sont organisées dans la soirée du 4 octobre. Son corps a été retrouvé peu de temps après dans un fossé le long de la route, juste au bas de la propriété de Clavet. Visiblement, il avait été frappé à la tête par un instrument quelconque et ses poches étaient retournées. Clavet a été soupçonné après avoir tenté de mettre les enquêteurs sur une fausse piste. Plus tard, il s’est dit incapable de se souvenir s’il avait achevé sa victime avec une hache ou une pierre. Malgré une amnésie bien commode, les policiers savaient qu’il avait volé le portefeuille de sa victime, qui contenait environ 90$. Il a fait une confession complète au sergent Doyon et au constable Fafard, ainsi qu’à un codétenu de Rimouski du nom de Paquin.
            L’autopsie a été pratiquée par le Dr Gustave Desrochers, médecin légiste de Québec. « Le paletot de Pelchat était déchiré et la poche arrière de son pantalon avait été retournée ». Selon le Dr Delphis Miville, qui a conduit l’enquête de coroner, le vol serait le mobile puisque la victime portait sur elle environ 100$. « Un billet américain de 50$, en possession de Pelchat au moment de l’attentat, a été retracé dans un restaurant de Ste-Anne des Monts. Il a été déclaré à l’enquête que Pelchat avait rendu visite à une demoiselle Laflamme, une jeune fille de 16 ans qui prenait soin de la demeure et des enfants de Clavet pendant que son épouse était à l’hôpital. Pelchat était allé voir Mlle Laflamme le soir qu’il fut tué. Clavet sortit de la maison cinq minutes avant Pelchat et revint 10 minutes plus tard. »[1]
Déclaré criminellement responsable par le jury du coroner, Venant Clavet a été envoyé à la prison de Rimouski en attendant la tenue de son enquête préliminaire. Le procès du jeune camionneur s’est déroulé du 6 au 13 juillet 1954 à Percé, devant le juge Gérard Lacroix. Il a été reconnu coupable et condamné à mort. Selon plusieurs avis, cette affaire a pratiquement passé inaperçu en raison de l’importance que les médias accordaient, à la même époque, à la cause de Wilbert Coffin. Celle de Clavet, toutefois, sera portée en appel à deux reprises « sous le prétexte que le juge avait mal renseigné le jury. Mais la sentence capitale a été maintenue par la Cour d’Appel de Québec et la Cour Suprême du Canada. »[2] Clavet a été pendu le 19 août 1955 à la prison de Bordeaux à Montréal. « Clavet monta sur l’échafaud à 1 heure et cinq minutes plus tard il était déclaré mort. Le tout se passa sans incident. »[3] Selon le registre de l’état civil, Clavet serait né le 19 mai 1927.


[1] Le Soleil, 21 octobre 1953.
[2] Le progrès du Saguenay, 20 août 1955.
[3] Ibid.

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