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1955, 12-18 août - Irène Ouellet, 43 ans

Homicide sans discernement commis lors d’un vol/Homicide sexuel? – Strangulation
Bagotville, 13 rue bagot – 1 SC
Edmond Gagné, 20 ans, pendu.
            Le 18 août 1955, Ludger Tremblay revenait d’une expédition. Lorsqu’il est entré chez lui, au 13 rue Bagot, à Bagotville, il a eu le malheur de découvrir le corps de sa femme, Irène Ouellet, qui était ligotée.[1] Selon les experts, elle avait été étranglée le 12 août.[2] Elle reposait sur un lit et dans un état de putréfaction avancé. « Un lien de tissu trois fois enroulé autour du cou de la victime se terminait par un double nœud. »[3] Le tueur aurait également volé un peu d’argent avant de s’enfuir. Selon Le Soleil, la victime aurait aussi eu les pieds et les poings liés, un cordon serré autour de la gorge et une entaille de 8 pouces à l’abdomen.
            L’enquête policière a permis de déposer une accusation de meurtre contre Edmond Gagné, un jeune homme de 20 ans. Son procès s’est déroulé du 23 novembre au 1er décembre 1955 à Chicoutimi, devant le juge Eugène Marquis. L’accusé était défendu par le criminaliste montréalais Me Alexandre Chevalier. Après les plaidoiries, le juge a livré son adresse au jury et « après avoir fait ses recommandations d’usage, [il] attira leur attention sur l’article 202 du code criminel qui concerne les homicides coupables commis pendant que l’accusé accomplit un acte criminel tel que le vol, et rappela à la suite de la Couronne la définition du vol qualifié que la poursuite avait établi comme étant le mobile du crime imputé à Edmond Gagné. »[4] Quant à la défense, elle « avait admis qu’il y avait eu homicide involontaire coupable et demandé aux jurés de rendre un verdict de manslaughter, écartant toute possibilité d’acquittement et écartant aussi toute possibilité de meurtre. »[5]
            On a aussi mis en preuve, lors du procès, que peu de temps après le meurtre, Gagné avait donné rendez-vous à un receleur sur la route 138 entre Champlain et Batiscan pour revendre les bijoux volés. Il s’était également payé quelques chambres d’hôtels, dont une à Trois-Rivières.
            Les douze jurés ont délibéré durant 45 minutes avant de déclarer Gagné coupable de meurtre, forçant le juge Marquis à prononcer sa première sentence de mort en carrière. Il a fixé la date au 6 novembre 1956. Quelques minutes plus tard, Me Chevalier annonçait qu’il porterait la cause en appel. Ses démarches n’ont eu pour effet que de repousser le destin de son client.[6] La Cour d’appel et la Cour Suprême du Canada ont refusé d’entendre la cause.
            Le 30 novembre 1956, à 0h45, le décès d’Edmond Gagné était constaté à la prison de Bordeaux alors qu’il se balançait à la corde de l’échafaud. Il était âgé de 21 ans. L’instant d’après, les cloches de la tour de la chapelle se sont mis à tinter. « Le cabinet fédéral avait annoncé, jeudi, son intention de ne pas intervenir en dépit d’un appel de dernière heure de la part de son avocat, qui déclarait faire commuer en emprisonnement à vie la sentence de mort imposée à son client. »[7] 


[1] Ils se sont mariés le 14 octobre 1942. Le jour de cet union, Tremblay était décrit comme un marchand de 34 ans et Irène comme une ménagère de 26 ans.
[2] L’Action Catholique, 2 décembre 1955.
[3] Progrès du Saguenay, 24 novembre 1955.
[4] Ibid.
[5] Ibid.
[6] Un sursis de 21 jours a été accordé par le juge Albert Sévigny.
[7] La Patrie, 30 novembre 1956.

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