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1955, 29 mars - Léon Januszewski, 44 ans

  • 1 nov. 2024
  • 2 min de lecture
Homicide argumentatif – Battu à mort
Montréal, 1309 rue Torrence – 1 SC
Reginald Springer, 24 ans, reconnu coupable d’homicide involontaire mais libéré; Lionel Bradshaw, 24 ans, 1 an de prison pour homicide involontaire; et Ruth Ryan, 21 ans, acquittée.
Au moment du drame, à la fin mars 1955, les journaux se demandaient si la mort de Léon Januszewski était accidentelle ou s’il s’agissait d’un meurtre. Peu de temps après, l’enquête du coroner a conclu qu’il s’agissait bel et bien d’un crime. Januszewski était un immigré polonais installé au Québec depuis 1948. Devant le coroner, son épouse s’est évanouie à deux reprises au moment de témoigner alors qu’elle a raconté comment des individus se sont attaqués à son mari. Selon le Dr Rosario Fontaine, la victime a succombé à une crise cardiaque probablement consécutive à des coups répétés à la figure.
Les Januszewski avait loué une chambre au couple Springer-Ryan le 29 mars. En début de soirée, Reginald Springer était sorti pour revenir plus tard en compagnie de Lionel Bradshaw. Vers 20h00, ils ont commencé à faire du bruit. Léon est donc sorti de son logement, décidé à leur souligner leur manque de civisme. À son arrivée, Springer et Bradshaw, deux hommes de race noire, semblaient se battre. Léon leur a alors suggéré de régler leurs affaires dans la rue. Mais la réaction des deux hommes a fait en sorte qu’ils se sont retournés contre Léon pour le rouer de coups.
À la fin mai 1955, Springer et Bradshaw ont été reconnu coupables d’homicide involontaire. Au moment de prononcer la sentence, en juin, le juge Lazure a fait remarquer que le crime se rapprochait davantage de celui d’un accident plutôt qu’un meurtre. En fait, le procès avait démontré que le polonais avait voulu entrer de force dans la chambre occupée par les accusés. « Comme il y avait dans la chambre une jeune fille, toute nue, les deux noirs s’y opposèrent de toutes leurs forces. Il s’ensuivit une altercation et le Polonais fut bousculé rudement. Comme il souffrait d’une grave maladie de cœur contractée dans les camps de concentration russes, il ne put supporter cette forte émotion et il mourut sur-le-champ en prononçant le nom de Jésus. »[1] Le juge a donc reporté la sentence de Springer en novembre, tout en précisant que s’il restait tranquille jusqu’à cette date il le libérerait complètement. Pour sa part, Bradshaw a écopé d’un an de prison. « Les deux jeunes noirs ont souri largement, ont remerciés le juge et se sont félicités mutuellement en se serrant la main […]. »

[1] La Patrie, 19 juin 1955.

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