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1956, 25 août - Joseph-Pierre Savoie, 60 ans



Homicide conflictuel/Lors d’un vol – Objet contondant (bâton) – Mise en scène
Saint-Charles-de-Mandeville – 2 SC
Roland Lefrançois, condamné à mort, sentence commuée.
            C’est dans la soirée du samedi 25 août 1956 que Joseph-Pierre Savoie, un sourd-muet de 60 ans que l’on surnommait « Pit le Muet », s’est rendu à Saint-Gabriel-de-Brandon pour boire quelques verres dans un hôtel. Sur place, plusieurs témoins l’ont vu en train de se vanter, comme il en avait l’habitude, d’avoir plusieurs centaines de dollars dans son porte-monnaie. À son retour chez lui, Savoie a rencontré Roland Lefrançois, un jeune cultivateur[1] habitant une ferme qu’il louait à Saint-Charles-de-Mandeville, à une quinzaine de kilomètres de là. Les deux hommes, dont la dernière dispute remontait à moins d’un mois, ont pris la peine de se réconcilier. Après avoir pris quelques verres pour souligner cette amitié passagère, Lefrançois est monté à bord de la petite carriole de Savoie, et l’a reconduit jusque chez lui. En chemin, ils se sont arrêtés au restaurant de Georges Joly, où la dispute a de nouveau repris.
            Malgré tout, les deux hommes ont atteint la ferme de Lefrançois vers 23h30. Dans un hangar, les deux hommes ont déposé une caisse de bière avant de prendre quelques consommations supplémentaires. Un peu après 0h30, Mme Lefrançois, qui se trouvait à l’intérieur, a entendu des bruits s’apparentant à une bagarre, juste avant que des gémissements s’éloignent graduellement. En fait, son mari était en train de traîner le corps de Savoie sur une distance d’environ 300 pieds, et au cours de laquelle la victime a perdu ses lunettes, un soulier, et son chapeau. Lefrançois a laissé le corps dans un champ, à une cinquantaine de pieds d’une grange. Finalement, il est revenu chez lui pour confesser immédiatement son crime à sa jeune épouse de 19 ans qui, en dépit de son âge, lui avait déjà donné deux enfants. C’est elle qui a téléphoné à la Sûreté provinciale vers 2h00 de la nuit pour les aviser du drame qui venait de se produire.
            Le détective Jean-Baptiste Gauthier, chargé de l’enquête, a découvert l’arme du crime sous la galerie des Lefrançois : un bâton d’une longueur d’environ 3 pieds.  Il a procédé à l’arrestation de Roland, qui n’a opposé aucune résistance. Selon La Patrie, ce sont des membres de sa famille qui ont découvert le corps de Savoie vers 5h00. Vers 6h00 en ce dimanche matin, le sergent-détective Gaston Archambault de l’escouade des homicides de la Sûreté provinciale à Montréal débarquait sur les lieux avec ses collègues Aimé Bertrand et Richard Masson. Dans la petite carriole appartenant à la victime, on a retrouvé 1.50$ en petite monnaie. Les poches de la victime avaient été retournées.  Selon Allô Police, la somme du vol s’élevait à 500$.
Pendant la messe, la nouvelle du crime s’est répandue parmi les paroissiens, dont plusieurs n’ont pu résister à l’envie d’aller visiter la scène de crime avant la fin de l’homélie.  Savoie, dont le père de 84 ans résidait toujours au village, habitait seul dans le rang Restigouche et il était connu comme quelqu’un d’économe qui aimait boire entre amis. Selon Allô Police, « son infirmité ne l’empêchait aucunement d’être de compagnie plaisante. » Quant à Lefrançois, son casier judiciaire était déjà chargé, si bien que son arrestation a permis, par la même occasion, d’élucider trois autres vols perpétrés récemment dans la région.
            Plus tard dans la journée, le Dr Jean-Paul Valcourt, médecin légiste de Montréal, est arrivé sur les lieux pour pratiquer l’autopsie. Il a déterminé que Savoie avait été violemment frappé au niveau de la nuque.
            Le procès de Lefrançois a eu lieu du 10 au 13 octobre 1956 au palais de justice de Joliette devant le juge Roger Ouimet. Malgré sa tentative de plaider le manslaughter[2], il a été reconnu coupable de meurtre et le juge a fixé son exécution au 18 janvier 1957. Sa peine sera cependant commuée en emprisonnement à vie au pénitencier Saint-Vincent-de-Paul.

[1] Certains le disaient âgé de 24 ans alors qu’Allô Police prétendait que Lefrançois avait 27 ans.
[2] Homicide involontaire.

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