Albert Vallée, 36 ans, 20 ans de prison; Claude Marion, 25 ans, et Jacques Gagnon, 25 ans, ont plaidé coupable pour homicide involontaire.
Selon des témoins, une camionnette aurait suivi Claude Gélinas durant un certain temps au cours de la journée du 21 octobre 1961 avant de procéder à son enlèvement. La Cadillac de Gélinas a été retrouvée le lendemain sur la rue Papineau, près du fleuve. La banquette avant était maculée de sang.
Le corps de Gélinas, décrit comme un vendeur de montres, a été retrouvé quelques jours plus tard à Pointe-aux-Trembles, aux abords du fleuve. Après l’autopsie, la Sûreté provinciale a remis à la police de Montréal deux suspects qu’elle détenait depuis peu en lien avec cette affaire. Le 3 novembre, les enquêteurs municipaux se sont rendus au logement d’un troisième suspect, mais celui-ci avait pris la fuite.
Selon La Patrie, Gélinas était « connu depuis des années dans les milieux policiers et, à maintes reprises, il a été soupçonné de recel. » Les enquêteurs étaient convaincus qu’il avait été éliminé. Le meurtre de Claude Gélinas comporte certaines ressemblances avec celui de Marcel Lefort [1962, juillet – Marcel Lefort]. Selon le journal Dimanche-Matin, les marchands de Montréal se sont réjouis de la mort de Gélinas. « Gélinas avait l’habitude d’ouvrir des comptes dans les magasins, entre autres, Dupuis et Frères, Eaton, etc. Il ne payait pas ses dettes et quand le magasin prenait des procédures légales, Gélinas, accompagné de « bouncers », intimidait le gérant de crédit du magasin; souvent ce dernier recevait quelques taloches. Le résultat a été qu’au cours des dix dernières années, chaque magasin, plutôt que de voir un employé maltraité, a abandonné les procédures contre Gélinas, perdant ainsi le montant du compte. »
En février 1962, alors que le meurtre n’était toujours pas résolu, La Patrie a tenté de dresser un lien avec le meurtre de Jean-Paul Tremblay [Voir 1962, 13 février]. Tout comme Tremblay, Gélinas a été torturé avant sa mort. « C’est du moins là ce qui ressort des autopsies pratiquées sur les deux corps. Le premier a été poignardé à une trentaine de reprises par tout le corps mais toutes ces blessures avaient un caractère assez superficiel et aucune n’avait déterminé la mort, qui est imputable à deux coups de marteaux à la tête, les coups de grâce après la torture. Dans le cas de Gélinas, on a été à même, également au laboratoire médico-légal, de relever des traces de supplices au corps de la victime qui, comme Tremblay, avait ensuite été achevé de deux coups de pierre à la tête. »
En octobre 1964, Albert Vallée, 36 ans, a été condamné à 20 ans de prison pour le meurtre de Gélinas. Il s’était reconnu coupable d’homicide involontaire. Le mois suivant, Jacques Gagnon et Claude Marion, tous deux âgés de 25 ans, ont plaidé coupable eux aussi à une accusation d’homicide involontaire.
コメント