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1961, 9 février - Mikus Hilsenrath, 48 ans

Homicide commis lors d’un vol – Objet contondant (clé anglaise)
Montréal, 1932 rue Frontenac – 1 SC
Gaston Bouchard, 19 ans, condamné à mort, sentence commuée; Tancrède Ayers, 18 ans de prison.
Le 20 février 1961, c’est à l’hôpital Notre-Dame de Montréal que succombait Mikus Hilsenrath (ou Hilsenratt), un immigrant polonais de 48 ans. Le 9 février, on l’avait agressé dans son bureau du 1932 de la rue Frontenac, à Montréal. L’homme était propriétaire de la compagnie Markus Plumbing Regd, spécialisée dans le commerce de rebus. Le 9 février, vers 13h00, sa femme lui avait téléphoné. Déjà blessé, Mikus avait eu la force de décrocher le combiné sans toutefois pouvoir prononcer le moindre mot. Son épouse avait demandé à un voisin d’aller voir ce qui se passait. Ce dernier, Joseph Laurinaitis,  découvrant Hilsenrath sur une chaise et le visage couvert de sang, a immédiatement contacté les policiers.
Les premiers agents arrivés sur les lieux ont été Marcel Sicard et Gilles Crevier. L’enquête a été confiée aux détectives Maurice Vadeboncoeur et John Giduck. Ceux-ci ont écarté l’hypothèse du vol puisqu’ils ont découvert la somme de 184$ dans le tiroir du bureau de la victime et 4$ dans ses poches. Le commerçant a succombé à ses blessures sans pouvoir identifier son agresseur, ce qui n’a toutefois pas empêché les détectives de trouver une clé anglaise tachée de sang et de cheveux, ainsi que des caoutchoucs et une montre. À l’intérieur de celle-ci, ils ont trouvé un code utilisé par un bijoutier afin d’éviter la fraude. Un travail de moine a ensuite permis de retracer le bijoutier concerné, qui leur a donné l’adresse du client : Gaston Bouchard, 1160 est, rue Ontario. À cette adresse, les enquêteurs ont rencontré Robert Bouchard, 14 ans, qui leur a confirmé que cette montre appartenait à son frère aîné.
En fait, la montre a offert aux enquêteurs l’opportunité de remonter jusqu’à la piste de trois hommes : Gaston Bouchard, 19 ans; Florian Hébert, 35 ans; et Tancrède Ayers, 36 ans. Ce dernier a expliqué à la police que c’est la tentative de vol qui les avait conduits jusque dans le bureau du commerçant, faisant ainsi mentir la théorie des détectives. Lors de l’enquête du coroner, présidée par Me Richard Duckett, les trois individus ont été tenus criminellement responsables et leur enquête préliminaire a immédiatement été fixée au 10 mars. Ayers a avoué avoir rendu visite à la victime deux mois plus tôt et que c’est là que l’idée de le voler lui était venue. Au début de février, il aurait fait part de son projet à Bouchard et à Hébert, au domicile de ce dernier.[1] Devant le coroner, il dira n’avoir jamais eu l’intention de le tuer car « je n’ai jamais frappé un homme de ma vie », dit-il.
Au matin du 9 février, les trois voyous s’étaient rencontrés pour prendre la décision que l’attaque devait se faire le jour même. Après quelques bières pour se donner du courage, Ayers s’était posté au coin Ontario et Frontenac pour faire le guet, tandis que les deux autres entraient dans la cabane du ferrailleur. Peu après, ils en sortaient pour sauter dans un taxi, alors qu’Ayers a disparu en autobus. Chez lui, il a retrouvé Bouchard et Hébert, ce dernier déclarant : « on a été obligé de l’assommer et on n’a même pas trouvé d’argent. »[2] Il avait ensuite remis à Ayers un portefeuille qui ne contenait rien d’important. Plus tard, c’est Hébert qui lui aurait confié que Bouchard avait frappé la victime. À l’enquête du coroner, le jeune Robert Bouchard a cependant refusé de reconnaître la montre, comme il l’avait fait lorsque les enquêteurs étaient venus cogner à sa porte.
Le procès de Bouchard s’est instruit les 8 et 9 mai 1961 à Montréal devant le juge Wilfrid Lazure. Bouchard a témoigné à son procès pour livrer plusieurs mensonges. Reconnu coupable, son exécution a été fixée au 18 août 1961 avant que sa peine soit finalement commuée en emprisonnement à vie au pénitencier Saint-Vincent-de-Paul. Quant à lui, Tancrède Ayers s’est mérité une peine de 18 ans.

[1] 1262, Lafontaine.
[2] Allô Police, 12 mars 1961.

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