Homicide à motif indéterminé – Arme à feu (calibre .303)
Montréal, boulevard Dorchester – 1 SC
John Malkin, 30 ans, acquitté en raison de son état mental.
Lorraine Kenny, 29 ans, était originaire de North Sydney, en Nouvelle-Écosse. Elle habitait à Montréal depuis moins de deux mois. Elle a été retrouvée morte un peu après minuit au début de septembre à l’hôtel où elle demeurait. On lui avait tiré en pleine figure avec une arme de calibre .303.
John Malkin, typographe et ancien membre de la GRC d’Alexandria, en Ontario, a été tenu criminellement responsable de sa mort par l’investigation du coroner. Il aurait demandé à une autre jeune femme de cogner à sa porte alors qu’il se cachait, carabine en main. Quand elle l’a vu, Lorraine aurait plutôt poussé dans la porte pour la refermer, et c’est à ce moment que le coup serait parti, selon la version de Malkin, bien sûr. Il a aussi affirmé qu’il ne connaissait pas Mlle Kenny et qu’il allait plutôt voir une certaine Kathleen Lafferty, qu’il fréquentait depuis environ un an et demi. « Le procureur de la couronne, Me Gérard Laganière, lui a demandé pourquoi il avait quitté la gendarmerie fédérale. Le témoin de répondre qu’il a eu un accident d’auto, qu’une accusation fut portée contre lui et qu’il passa trois mois en prison. »[1]
Par la suite, Malkin a été incarcéré à Bordeaux pour « insanité mentale ». Mais, en novembre 1966, « avant d’être relâché, il a été acquitté de ce crime, car la justice ne peut condamner un homme qui a accompli un délit quelconque s’il n’en a pas eu la responsabilité morale et mentale. […] Le docteur psychiatre Daoust a dit que Sydney avait assez recouvré sa santé pour faire face à ses juges, mais pas au point où on peut le relâcher dans la société. Malkin a donc été acquitté du meurtre, comme irresponsable, mais il sera encore détenu « selon le bon vouloir du lieutenant-gouverneur en conseil » comme le veut la loi jusqu’à sa guérison complète. »[2]
[1] Le Droit, 7 septembre 1962.
[2] Montréal-Matin, 1er novembre 1966.
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