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1963, 2 mars - René Mongrain, 28 ans

  • 10 nov. 2024
  • 4 min de lecture


Homicide commis lors d’un vol – Arme à feu (calibre .38)

Trois-Rivières, rue Saint-François-Xavier – 1 SC

Normand Laterreur, 21 ans, condamné à mort, sentence commuée; André Gaudet, 17 ans, emprisonnement à vie.

            Le 2 mars 1963, René Mongrain, 28 ans, sortait de son épicerie IGA, à Trois-Rivières[1], avec un coffret contenant ses recettes de la journée, à savoir 5 000$. Il n’avait qu’une cinquantaine de pieds à parcourir avant d’arriver chez lui et de mettre ses profits en lieu sûr dans un coffre-fort. Vers 18h15, soit une quinzaine de minutes après la fermeture, Mongrain a entamé son bref parcourt. C’est alors qu’il mettait le pied sur la première marche de l’escalier extérieur de son logement qu’un voisin, Herman Poisson, a vu une automobile surgir et un individu pointer un revolver en direction de René, lui réclamant le coffret. Plus tard, Poisson se souviendra avoir entendu le voleur dire « ce n’est pas une farce. » Et comme René continuait son chemin sans s’arrêter, le voyou a tiré trois fois en sa direction. L’une des balles de calibre .38 a atteint René Mongrain au-dessus de l’œil gauche avant de traverser sa boîte crânienne. Sans réfléchir, Poisson est sorti de son auto pour aller au secours du blessé.

En entendant des coups de feu à l’extérieur, Théo Mongrain, le frère de René, est sorti du commerce juste à temps pour voir le tireur. Sans hésiter, il a couru derrière lui dans la rue Saint-François d’Assise. Toutefois, lorsque le voleur s’est arrêté pour tirer deux coups dans sa direction, Théo a rebroussé chemin. Par la suite, le bandit a disparu en direction de la rue Saint-Jacques. René a été conduit à l’hôpital Saint-Joseph, où son décès a été constaté quelques heures plus tard. Ernest Mongrain, le père et propriétaire du commerce, se trouvait alors en Floride. L’autopsie pratiquée par le Dr Rosario Fontaine a permis d’établir que la balle fatale était de calibre .38.

            Le capitaine Elmo Beaubien de la police de Trois-Rivières a eu du mal à recueillir des informations puisque les trois témoins qui disaient avoir vu le tueur semblaient plutôt confus et énervés. On en a cependant déduit qu’on recherchait un jeune homme de 19 ou 20 ans mesurant environ 5 pieds et 6 pouces et pesant 140 livres, cheveux noirs frisés. « Devant la complexité de cette affaire, la Sûreté de Trois-Rivières a fait appel, quelques heures après le crime, aux experts des escouades spécialisées de la Sûreté provinciale de Montréal. Deux excellents limiers, le sergent Roland Aubuchon, et l’agent Guy Bolduc, de l’escouade des vols à main armée, ont été dépêchés sur les lieux. »[2] C’est donc sous les conseils de ces deux experts des enquêtes criminelles, que les détectives de Trois-Rivières ont procédé aux arrestations de Normand Laterreur, 21 ans, ainsi que d’un mineur de 17 ans.

            Dans la soirée du 8 mars 1963, lors de l’enquête du coroner Guy Lebrun, Laterreur a avoué avoir préparé son hold-up depuis longtemps, au point de dire qu’il avait fait du repérage à l’épicerie des Mongrain avant Noël 1962, en compagnie d’un certain Jules Trépanier. C’est ce dernier qui aurait d’ailleurs remarqué l’habitude que René Mongrain avait de transporter l’argent jusqu’à son logement. En février, Laterreur s’était à nouveau rendu sur les lieux avec Jean-Guy Labranche et « André G. »[3] On a appris depuis qu’il s’agissait d’André Gaudet.

            Le 1er mars, la veille du crime, Laterreur se cherchait une arme. C’est Claude Bergeron qui lui aurait alors conseillé d’aller voir Esther Gauthier (Mme Gérard Hébert). Celle-ci, avec Jean-Guy Labranche, ont finalement procuré l’arme à Laterreur au terminus d’autobus. Au cours de la nuit suivante, Normand Laterreur, André Gaudet, André Kègle et Jean-Guy Labranche se sont rendus à Montréal à bord du Monarch 57 de Labranche. Là-bas, dans une salle de billard de la Main, ils avaient acheté des goofballs pour 2,50$ avant de reprendre la route pour Trois-Rivières, où Laterreur et Gaudet s’étaient arrêtés à la taverne Riviera, tandis que les deux autres avaient pris la direction de leur lit. « Dix minutes plus tard, André quittait les lieux.

Laterreur avait pris un verre de bière avant de se rendre au club Saint-Paul. Là, il avait consommé un gin chaud et de la bière, en compagnie de trois autres jeunes gens. Puis, il s’était rendu à l’hôtel Trois-Rivières, avant de retourner à son point de départ : la taverne Riviera.

Il était environ 16h30 lorsqu’il avait proposé à Gaston Roberge de lui donner 10% du magot s’il acceptait de lui prêter sa voiture, une Buick 53, pour lui permettre, lui et Gaudet, d’aller commettre le vol. Roberge aurait accepté en lui suggérant simplement de voler sa voiture.

Le procès de Laterreur s’est déroulé du 18 au 20 décembre 1963 à Trois-Rivières devant le juge Roger Laroche. Reconnu coupable, son exécution a d’abord été fixée au 24 avril 1964 avant que sa peine soit finalement commuée en emprisonnement à vie au pénitencier Saint-Vincent-de-Paul. Pour sa part, André Gaudet a été condamné à l’emprisonnement à vie pour le même crime.



[1] 749, rue Williams.

[2] Allô Police, 10 mars 1963.

[3] Pour expliquer la seule mention du prénom de ce dernier individu, Allô Police écrivit : « nous ne donnons que le prénom de ce dernier, car la loi nous interdit de l’identifier avant qu’il ne soit accusé devant les tribunaux criminels, puisque c’est lui qui aurait tiré la balle fatale sur René Mongrain ».

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