1965, 8-9 octobre – Normand Landry, 16 ans
- 19 nov. 2024
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Homicide sexuel – Arme blanche (rasoir et hache) – Objet contondant (pelle) - Strangulation
Ste-Angèle-de-Laval – 1 SC
Gabriel Tremblay, 30 ans, perpétuité. (son deuxième meurtre)
Le 8 octobre 1965, Normand Landry, 16 ans, a disparu de la demeure de ses parents. Le lendemain, 9 octobre, on a découvert son cadavre alors qu’il portait un caleçon coupé sur la droite. « La tête de la victime avait des coupures en forme de V, ouvertes à l’arrière du crâne. D’autres coupures avaient été faites à l’oreille droite et au nez. Trois entailles profondes apparaissaient au cou et de grandes plaies à l’abdomen. Aux membres inférieurs et sous le cuir chevelu apparaissaient d’autres blessures graves. Selon le Dr Jean-Paul Valcourt de Montréal, qui a procédé à l’autopsie, une pression sur le larynx aurait fracturé les cartilages, bloquant ainsi le conduit respiratoire. Un coup violent à la tête a causé une fracture du crâne. Cette boucherie aurait apparemment été faite à l’aide d’une lame de rasoir, d’une hache et d’une pelle. »155
Lorsqu’on a retrouvé le corps de la jeune victime, il était enterré. Une hache et une pelle ronde se trouvaient près de lui. Le cadavre a été découvert par des volontaires qui le recherchaient depuis plusieurs heures. On aurait aussi constaté des blessures qui auraient été faites après sa mort.
Au cours de la semaine qui a précédé le drame, Gabriel Tremblay a été vu souvent en compagnie de l’adolescent, soit dans un restaurant ou alors à jouer au billard chez Tremblay. Ce dernier était célibataire et travaillait comme aide-cuisinier. Il habitait le long d’un chemin qui conduisait au rang Petit-Bois, à environ un demi-mile de la scène de crime. Lors de l’enquête du coroner, Tremblay a été tenu responsable de la mort de Landry. Devant le coroner, il a admis être attiré davantage par les garçons plutôt que les jeunes filles, ce qui confirme que son crime était à caractère sexuel. « J’ai eu cette maladie depuis plusieurs années. Mais vendredi cela m’a pris au plus fort de moi-même. Je lui ai donné une note, demandant à Landry de me rejoindre dans le bois le lendemain. Cette note se lit comme suit : J’aimerais que tu me suives dans la cabane à sucre, demain, pour gagner un peu d’argent et en faire ce que tu voudras. Tremblay donne alors une description de la façon dont s’est déroulé l’assouvissement de ses passions. »156
En octobre 1966, son avocat, Me Jean Méthot, a fait valoir qu’il ne comprenait pas pourquoi son client était toujours en liberté car il le considérait comme un malade mentale, d’autant plus qu’il avait été accusé d’un crime similaire par le passé. Le juge Marchand, en plus de qualifier son crime de « étrange et abominable », l’a condamné à perpétuité.
Tremblay avait déjà été envoyé à l’institut psychiatrique de Bordeaux. Il en était ressorti en 1963. Selon un certain T. G. Street, qui a écrit un texte dans Le Petit Journal du 5 décembre 1965, il précise que la Commission nationale des libérations conditionnelles « n’a jamais eu à étudier le cas de Gabriel Tremblay et, par voie de conséquence, n’a jamais eu à lui octroyer, ni à lui refuser une libération conditionnelle. Gabriel Tremblay n’a pas été interné au pénitencier St-Vincent-de-Paul pour le meurtre d’un adolescent en 1953, pour la simple raison que lors de son procès à l’époque, le jury l’avait déclaré « non coupable, pour cause d’aliénation mentale au moment de l’acte. Il appert aux dossiers judiciaires que la Cour avait alors ordonné que l’accusé soit conduit sous bonne garde dans une institution autorisée par la loi à garder et soigner les aliénés mentaux et qu’il y soit détenu au bon plaisir du Lieutenant-Gouverneur de la province qui, quelque dix ans plus tard, rendait l’ordonnance suivante : Attendu que Joseph Gabriel Tremblay a été transféré à l’hôpital de Bordeaux le 23 octobre 1953, attendu que le 12 mars 1963, il y a rapport médical indiquant qu’il est suffisamment guéri, l’ordonnance de ce jour (14 mars 1963) est qu’il doit être transféré à la prison commune du district d’Amos. Il appert également que c’est la Cour de ce district qui aurait ordonné son élargissement. »157 [Voir 1953, 7 janvier]
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