Homicide situationnel – Arme à feu (calibre .12)
Montréal, Place Versailles – 1 SC
Les victimes, responsables de leur propre mort.
Le 19 décembre 1966, Richard Lortie et Yvon Dubreuil, tous deux cagoulés, ont mis 180 secondes à défoncer la vitrine d’une banque, place Versailles à Montréal, pour ensuite sauter derrière le comptoir et repartir avec un montant qui a été estimé entre 12 000$ et 15 000$.
À leur sortie de la banque, Lortie et Dubreuil, tous deux âgés de 24 ans, ont couru jusqu’à l’arrière de l’immeuble, où ils avaient laissé leur auto. Au volant, Lortie a démarré, mais la voiture n’a fait qu’un bond de 5 pieds en avant. Ensuite, elle a refusé de démarrer. « Pris de panique, le chauffeur ouvrit la portière, mit pied à terre et tenta de donner un élan à l’auto. Dubreuil le remplaça au volant. C’est là que tout tourna au tragique. »[1]
Selon une reconstitution présentée par des journalistes du Petit Journal, Lortie aurait perdu pied et la voiture lui aurait roulé sur une partie du corps. Dubreuil a ensuite immobilisé le véhicule pour constater que son ami était inconscient. Il l’a donc pris par les bras et traîné jusqu’à la voiture pour l’allonger sur la banquette avant. Dubreuil s’est ensuite remis derrière le volant. Sans trop qu’on sache pourquoi, l’auto a réussi à parcourir une autre courte distance pour se retrouver sur un chemin secondaire. Personne n’a entendu de coup de feu, mais lorsque des curieux ont commencé à se rassembler autour de la voiture, Lortie et Dubreuil étaient déjà morts à l’intérieur.
La version la plus vraisemblable est à l’effet que Dubreuil aurait utilisé le calibre .12 pour achever Lortie et « dans un dernier sursaut, Lortie saisi l’arme et fait feu à son tour, atteignant Dubreuil au cœur. » En effet, le coroner a conclu que les deux individus étaient responsables de leur propre mort. Pour ainsi dire, ils se sont entretués.
[1] Le Petit Journal, 25 décembre 1966.
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