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1966, 28 décembre – Céline Gagnon, 22 ans

  • 20 nov. 2024
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 31 août



Homicide sexuel – Strangulation – Battue à mort – Viol

Québec, voie ferrée, près de la rue des Épinettes – 1 SC

Armand Pichette, 15 ans, 23 mois de prison.

            Céline Gagnon, une secrétaire médicale de 22 ans à l’emploi de l’hôpital Saint-François d’Assise depuis 3 ans, demeurait au 53 rue des Épinettes, à Québec. Sur la voie ferrée de Limoilou, à quelques pas de chez elle, Céline a été attaquée.

            La jeune femme a quitté son travail vers 5h00. Son corps à moitié dévêtu a été retrouvé par un jeune couple, M. et Mme Jean-Marc Saint-Jean, qui habitait le même immeuble que la victime. « Le corps reposait entre les rails. Il y avait des traces de lutte. Près du corps se trouvaient aussi les vêtements qui avaient été arrachés à la victime. » Elle a donc été attaquée alors qu’elle rentrait chez elle, c’est-à-dire entre 5h15 et 6h20. La scène de crime se situait à une centaine de pieds de la rue des Épinettes.

« L’autopsie a démontré que Mlle Gagnon fut d’abord étouffée. Tout indique aussi qu’avant de tomber sur la voie, elle a été brutalisée et a reçu de nombreux coups. Elle se serait même défendue. Lors de la découverte et à l’arrivée des policiers, le corps de la jeune fille était encore chaud. La neige était même glacée sous son corps. […] Le fait que la sacoche ait été trouvée à quelque 50 pieds de l’endroit où le cadavre a été recueilli indiquerait que Mlle Gagnon a cherché à s’échapper de son assaillant. […] Les experts ont révélé que la jeune fille a d’abord été étranglée, puis violée. De chaque côté du cou, des marques de strangulation ont été relevées. Sur le corps et plus particulièrement sur les jambes des ecchymoses et des bleus ont été remarqués. Le médecin légiste a même relevé une profonde morsure. Enfin, au visage, au niveau du nez, il y avait une plaie. Elle proviendrait du bris des lunettes que portait Mlle Gagnon. »[1]

            Selon l’enquête, Céline habitait avec deux compagnes, Mlle Marie Sirois et Mlle Lucette Bergeron, et le frère de cette dernière, Raymond Bergeron. Un journaliste du quotidien Le Soleil a écrit qu’il fallait remonter au cas de Blanche Garneau en 1920 pour retrouver un crime de pareille nature dans les rues de Québec. Les enquêteurs ont rapidement été d’avis que le crime était l’œuvre de ce qu’on appelait à l’époque un « sadique ».

            Le 30 janvier 1967, une jeune fille de 16 ans (on l’a aussi décrite comme ayant 12 ans) a été retrouvée dans des conditions semblables. Toutefois, dans son cas, on l’a retrouvé vivante.  Cette jeune victime habitait sur la rue Mailloux, dans le même quartier. Selon l’avis de l’inspecteur Jean-Paul Goupil, les deux crimes étaient reliés. Dans les deux cas, le violeur a utilisé ses mains pour les agresser sexuellement. En raison de la pleine Lune, la police en était venue à croire que le violeur en série passerait de nouveau à l’action le 24 février 1967. Mais la série de crimes s’est apparemment arrêtée là.

            En août 1969, Le Soleil annonçait que le coroner fermait son dossier sur l’affaire non résolue du meurtre de Céline Gagnon, tout comme pour celui d’André Bissonnette, tué le 24 février 1968.

            Il a fallu attendre en février 1972 avant d’assister à un revirement de situation. Armand Pichette, un jeune homme de 21 ans, s’est livré à la police de Sept-Îles pour avouer être l’auteur du meurtre de Céline Gagnon, survenu 6 ans plus tôt. Cela voudrait donc dire qu’au moment du meurtre il n’avait que 15 ans. Les enquêteurs le soupçonnaient aussi du viol de la jeune fille de la rue Mailloux, dont l’âge était maintenant estimé à 12 ans au moment des faits.

            En septembre 1972, Pichette a plaidé coupable pour homicide involontaire. Le juge Paul Roy l’a aussitôt condamné à 23 mois d’emprisonnement. « Pichette, un mécanicien âgé de 20 ans (il n’en avait que 15 lors du crime), avait confessé son crime à son frère à Sept-Îles durant le mois de mai dernier. Son frère lui avait alors recommandé de se rendre à la police et de tout avouer. »

            Probablement déçue par la sentence pénale, la famille de Céline Gagnon a voulu intenter une poursuite au civil contre le tueur, mais cette requête leur a été refusé en avril 1975.



[1] Le Soleil, 29 décembre 1966.

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